Praz-Séchaud a passé commande
Alvyn Sanches: «Je vais devoir ramener plein de maillots, c'est sûr!»

Alvyn Sanches espère pouvoir montrer son talent ces prochains jours avec la Nati. Sur le terrain, le premier entraînement s'est bien déroulé, mais il n'a pas encore décidé quelle chanson il interpréterait devant le groupe. Tiakola tient la corde, mais rien n'est sûr.
Publié: 18.03.2025 à 17:54 heures
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Dernière mise à jour: 18.03.2025 à 20:35 heures
Alvyn Sanches a déjà marqué les esprits pour son premier entraînement avec la Nati.
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Entre payer l'apéro et chanter devant tout le groupe, Alvyn Sanches a tranché: il va chanter. Murat Yakin a en effet laissé le choix aux nouveaux membres du staff et aux nouveaux joueurs de la Nati pour cette semaine de stage en Algarve. Chacun doit prendre une décision avant ce mardi soir et le début du souper. «Vini» va donc se lever et devoir forcer un peu sa timidité.

«Je ne suis pas encore sûr de ce que je vais chanter, mais ce sera peut-être Tiakola», sourit le Lausannois de 22 ans, qui aurait également pu se décider pour la chanson que les jeunes de son quartier du haut de la ville, Praz-Séchaud, ont écrite en son honneur. «Oui, c'est vrai, ça aurait pu être pas mal, mais je ne la connais pas encore par coeur!», s'est-il franchement marré ce mardi, alors qu'il sortait de son tout premier entraînement avec la Nati sur le terrain impeccable du Campus de Quinta de Lago, tout au sud du pays.

Montrer qui il est, tout en gardant son humilité

«C'est vrai, les installations sont géniales ici», se réjouit «Vini», qui a pu faire parler sa technique dès qu'il a touché le ballon sur ce véritable tapis. «L'entraînement était très cool, avec beaucoup de jeu», a-t-il relevé avec plaisir, lui qui a tenté -et réussi- une talonnade parfaite sur l'un de ses premiers gestes. Comme une manière de montrer d'entrée que s'il arrivait dans le groupe avec humilité et modestie, il voulait tout de même faire parler ses qualités et montrer à tout le monde quelle sorte de joueur spécial il était. «C'est exactement ça. J'aime prendre du plaisir sur le terrain, jouer au ballon. Bien sûr que je suis ici pour découvrir la sélection, mais j'ai aussi envie de montrer ce que je sais faire.» A savoir ce qu'il fait au quotidien avec le LS: des gestes techniques de haut vol, des dribbles chaloupés et des pointus dans le petit filet pour terminer l'action.

Photo: keystone-sda.ch

S'il pourra montrer ses qualités à l'entraînement, il n'est cependant pas encore sûr que Murat Yakin lui accorde quelques minutes en Irlande du Nord ou face au Luxembourg, et le milieu de terrain n'a bien sûr demandé aucune garantie. «Le sélectionneur ne m'a pas du tout parlé de ça. Pour l'instant, il m'a juste demandé comment j'allais», dévoile Alvyn Sanches, qui ne sera de toute façon pas lié définitivement à l'équipe de Suisse, même s'il entre en jeu lors de l'un des deux matches. Le Portugal peut en effet toujours le convoquer, mais l'heure n'est pas à de telles réflexions, a-t-il confirmé ce mardi à Faro.

Gelson Fernandes en modèle

«Là je suis avec la Suisse, le pays où j'ai fait toutes mes classes, où j'ai appris à jouer au foot. J'ai fait le passeport à 17 ans pour pouvoir jouer avec l'équipe de Suisse et j'y suis maintenant. Mon but, c'est d'y rester», a-t-il affirmé, lui qui, gamin, vibrait devant les exploits de Gelson Fernandes, avec lequel il partage des origines cap-verdiennes, mais aussi Xherdan Shaqiri, Breel Embolo et Denis Zakaria, les quatre noms qu'il a cité spontanément face aux micros.

Photo: TOTO MARTI

«J'avais reçu une pré-convocation, c'était déjà un honneur. Maintenant, être là, c'est génial! J'ai été très bien accueilli, et je connaissais déjà beaucoup de joueurs des M21, donc c'était plus simple», confie-t-il, lui qui, heureux hasard, effectue ses débuts avec la Nati le même jour que son pote d'enfance Isaac Schmidt, lui aussi un gamin des hauts de Lausanne. Le troisième homme s'appelle Cameron Puertas, qui n'a aujourd'hui pas le passeport suisse, mais pourrait théoriquement lui aussi intégrer cette Nati et former un trio «100% city-stade Praz-Séchaud».

L'anecdote d'enfance d'Isaac Schmidt

Isaac Schmidt se rappelle d'ailleurs une anecdote qui l'a marqué, enfant. «La première fois que j'ai vu Alvyn, j'avais 10 ou 11 ans. Je jouais avec les M13 du LS et on a décidé de faire un 2 contre 10 face aux gamins du quartier. Une idée comme ça... On pensait gagner 10-0! Sauf que dans l'équipe d'en face, il y avait un certain Alvyn, que je ne connaissais pas encore, et qui devait avoir 7 ou 8 ans. Il avait des tresses et il était déjà tellement bon! Techniquement trop fort!», se souvient l'actuel joueur de Leeds, qui a compris ce jour-là que le gamin en face de lui avait du talent.

Photo: keystone-sda.ch

Alors qu'il a brillé samedi à Saint-Gall avec Lausanne après un petit coup de mou, comme il l'avoue lui-même, Alvyn Sanches ne pense pas encore à l'étape d'après, ce transfert dont tout le monde parle à sa place. Cet été, c'est sûr, il partira vers l'étranger, mais il assure ne pas encore avoir fait son choix. «Je suis vraiment concentré sur Lausanne, avec le double objectif qu'il nous reste. On veut le top 6 en championnat et on est en demi-finales de la Coupe. Le reste, c'est entre les mains de mon agent.»

Barcelone en rêve absolu, mais un club intermédiaire pour débuter

Si son rêve absolu est de jouer un jour au FC Barcelone, il se voit plutôt rejoindre un club «intermédiaire» cet été. «J'aime bien l'Espagne, la France aussi... L'Italie je connais un peu moins, mais pourquoi pas? Surtout, le plus important, plus que le pays, ce sera le projet du club. Ce sera important de ne pas brûler les étapes, de trouver un club qui ne soit ni trop haut, ni trop bas, où je pourrai jouer, progresser et m'éclater.» Les montants évoqués et tous les millions flottants autour de lui ne peuvent-ils pas lui faire tourner la tête ou le perturber? «Non, je suis quelqu'un d'assez tranquille par rapport à tout ça», assure-t-il.

Avant de rentrer à Lausanne mercredi prochain, il aura une dernière mission: ramener le plus de maillots possibles de la Nati. «Je ne sais pas encore combien, mais c'est sûr que je ne dois pas oublier!» Ses potes les attendent avec impatience et une chose est sûre: Il y aura du rouge à croix blanche à Praz-Séchaud les prochaines semaines!

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