«Tous les matches du championnat de Grèce se dérouleront à huis clos pour les deux prochains mois, soit jusqu'au 12 février», a expliqué le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, après des violences commises jeudi lors d'un match de volley-ball à Athènes, durant lesquelles un policier a été grièvement blessé.
Le porte-parole du gouvernement a précisé que cette mesure pourrait aussi s'appliquer «au cas par cas aux matches européens des équipes grecques» qui participent cette semaine à la Ligue Europa (C3) et la Ligue Europa Conférence (C4).
Le match de C3 entre l'Olympiakos et le club serbe de Backa Topola se déroulera ainsi sans spectateurs, a dit Pavlos Marinakis.
Des caméras seront installées avant que les spectateurs reviennent
Des caméras haute définition et des systèmes d'entrée électroniques avec vérification de l'identité des supporters seront aussi mis en place dans tous les stades, selon le gouvernement.
«Depuis de nombreuses années, des criminels se faisant passer pour des fans commettent des crimes graves, blessant grièvement et tuant», a poursuivi Pavlos Marinakis.
Jeudi, un policier a été gravement blessé lors de violences en marge d'un match de volley entre l'Olympiakos et le Panathinaïkos. Âgé de 31 ans, le policier, blessé à une cuisse et souffrant d'une hémorragie, a été hospitalisé et son état de santé est toujours «critique», selon les autorités. La police a interpellé plus de 400 personnes, dont la majorité ont été relâchées samedi.
Dimanche, un jeune Grec de 18 ans a été arrêté, accusé d'avoir lancé une fusée de détresse qui a gravement blessé le policier. Poursuivi notamment pour «tentative de meurtre», il doit être présenté devant la justice jeudi.
Les violences ne sont pas nouvelles
Les violences gangrènent depuis plusieurs années le sport grec, particulièrement les rencontres de football. Dans un pays en crise économique, les tribunes deviennent des exutoires où l'agressivité s'adosse aux rivalités entre clubs, nourries par des propriétaires aux intérêts dépassant les limites du terrain et qui n'hésitent pas à exacerber les tensions.
La semaine dernière, des arbitres du championnat de football ont annoncé leur intention de mener une grève «à partir de la 14e journée», qui débute samedi, «jusqu'à ce que les conditions deviennent normales pour (leur) intégrité physique».
En février 2022, un jeune homme de 19 ans avait été tué à Thessalonique par des hooligans d'un club rival.
En août 2023, un autre supporter de 29 ans de l'AEK Athènes avait été assassiné lors d'une attaque de hooligans croates et grecs dans la capitale.
L'année dernière, le gouvernement avait déjà porté de six mois à cinq ans la peine maximale d'emprisonnement pour les auteurs de troubles sans toutefois arriver à réduire les violences.