«Petkovic ne m'a pas défendu»
La chute de Loris Benito, passé de l'Euro au chômage

Le défenseur argovien a connu une terrible fin d'année 2021. À 29 ans, le latéral n'a pas retrouvé de club après son départ de Bordeaux, où l'ancien entraîneur de la Nati ne l'a pas assez soutenu, à ses yeux. Loris Benito compte rebondir l'année prochaine. Interview.
Publié: 29.12.2021 à 16:26 heures
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Dernière mise à jour: 29.12.2021 à 17:28 heures
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Loris Benito a passé un essai infructueux avec Nottingham Forest, en D2 anglaise.
Photo: DUKAS
Alain Kunz

Souviens-toi l’été dernier... Loris Benito est au sommet de sa carrière. Titulaire en Ligue 1 en fin de saison avec Bordeaux, le latéral gauche dispute l’Euro avec l’équipe de Suisse. Même s’il ne foule la pelouse que quelques minutes seulement, l’Argovien de 29 ans participe tout de même au meilleur tournoi de l’histoire du football suisse.

Ensuite, tout s’est écroulé. Le sélectionneur démissionnaire Vladimir Petkovic a rejoint les Girondins de Bordeaux durant la trêve estivale. Alors, Loris Benito a été poussé vers la sortie: il n’a plus retrouvé d’embauche depuis lors.

Loris Benito, que s’est-il passé après l’Euro?
Bordeaux a voulu me pousser vers la sortie et je suis devenu persona non grata.

Vladimir Petkovic n’a pas été d’une grande aide pour vous?
J’aurais souhaité qu’il s’engage davantage pour me soutenir. Après tout, j’avais été son joueur en équipe nationale pendant trois ans. Mais je pense qu’il ne pouvait pas du tout s’interposer parce qu’il était nouveau.

Vous avez résilié votre contrat.
Exactement. Je ne suis pas du genre à traîner sans avoir de perspective.

Depuis lors, vous êtes au chômage. Regrettez-vous ce choix?
Non, pas du tout.

Avez-vous eu des nouvelles de Vladimir Petkovic?
Non, aucune.

Cela vous surprend-il?
Non.

La Nati a vécu un automne de rêve avec Murat Yakin, mais vous avez raté ces matches…
C’est aussi comme cela que je l’ai ressenti. Cela a dû être agréable de faire partie de cette équipe nationale ces dernières semaines.

Où avez-vous regardé les matches?
Quand c’était possible, au stade. J’étais par exemple à Genève pour la partie contre l’Irlande du Nord.

2022 est une année de Coupe du monde. Avez-vous encore l’espoir d’être au rendez-vous en novembre prochain au Qatar?
Bien sûr! Cela m’a fait mal de voir que durant ces qualifications pour la Coupe du monde, la Suisse a été obligée d’aligner Silvan Widmer, qui est latéral droit, dans le couloir gauche. Alors que c’est justement ma position…

Désormais, votre priorité, c’est de trouver un club au plus vite?
Absolument. J’ai aussi bon espoir que cela se fasse en janvier. Les circonstances seront meilleures que durant l’été. Il y aura plus de mouvement sur le marché des transferts.

Pour l’instant, votre agent, Philipp Degen, n’a pas trouvé chaussure à votre pied...
Non. J’attends avec impatience.

Cela vous a-t-il surpris de ne pas trouver de club cet été?
Oui, quand même. Après deux saisons en tant que titulaire en Ligue 1, je pensais que quelque chose se présenterait pour moi.

Un retour en Suisse est-il envisageable?
Non. J’ai encore quelques années dans les jambes pour jouer à l’étranger. De préférence en Bundesliga ou en Angleterre. C’est mon rêve.

Vous avez passé un essai avec Nottingham Forest, qui occupe le 9e rang de la Championship, la deuxième division anglaise. Cela n’a pas abouti?
Non. Ils m’ont proposé un contrat jusqu’à la fin de la saison, que j’ai refusé.

L’expérience vous a plu?
C’est clair! J’en ai aussi profité pour assister à un match à domicile. Un stade plein à craquer avec 28 000 supporters en deuxième division. C’est impressionnant!

Comment vous maintenez-vous en forme?
Le matin, je m’entraîne en individuel à Berne avec le préparateur physique de l’équipe nationale, Oliver Riedwyl. L’après-midi, je m’entraînais avec le FC Aarau. Mes journées sont donc bien remplies.

Où habitez-vous durant cette période de transition?
Je suis de retour chez ma mère. J’ai eu beaucoup de temps pour voir ma famille et mes amis. Cela m’a aussi fait du bien. Mais là, je passe quelques jours à Milan.

Pour le travail?
Non, je suis chez un ami, Bryan Cristante, qui est un joueur de la Roma et champion d’Europe avec l’Italie. Je l’ai rencontré lorsque nous étions ensemble au Benfica Lisbonne. Nous sommes restés proches. Après notre élimination à l’Euro, j’avais toujours quelqu’un à qui tenir les pouces...

D’ailleurs, votre nom figure dans un Top 10…
Ah bon, lequel?

Celui des footballeurs au chômage ayant la plus grande valeur marchande avec 2,5 millions d’euros…
Pas vraiment le Top 10 dont tout le monde rêve!

Quel est votre souhait pour 2022?
Un bon contrat! Je ne suis pas difficile. Le seul défi qui ne m’intéresse pas, c’est une pige dans un riche championnat arabe ou asiatique.

(Adaptation par Ugo Curty)


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