Il est difficile de dire si l’Euro a été décevant ou non pour les Danois, auteurs de trois matches nuls en phase de groupe, dont un face à l’Angleterre, avant de sortir en 8es, éliminés par l’Allemagne (2-0) au cours d’un match où ils n’ont pas été aidés face à la VAR. Demi-finaliste trois ans plus tôt, le Danemark espérait mieux, mais n’a pas été appuyé par les circonstances. Quoi qu’il en soit, le tournoi débouchait sur la démission du sélectionneur Kasper Hjulmand, prononcée le 19 juillet déjà.
La Fédération décidait alors… de ne pas décider, confiant la responsabilité de la sélection à Morten Wieghorst, qui officiait jusqu’alors comme adjoint de Kacper Hjulmand. L’idée: que l’ancien attaquant du Celtic et de Bröndby prenne en charge la sélection ad interim jusqu’à la fin de l’année en cours avant l’arrivée du «vrai» sélectionneur, celui dont la mission sera de mener le Danemark à la Coupe du monde 2026. Mission Ligue des Nations, donc, pour Morten Wieghorst.
Le sélectionneur interimaire souffre de stress
Sauf que, surprise, le technicien de 47 ans ne sera pas sur le banc face à la Suisse à Copenhague ce jeudi, ni dimanche contre la Serbie. La faute à un surplus de stress. «L'entraîneur national Morten Wieghorst souffre de légers symptômes de stress et sera donc absent des deux prochains matches internationaux. L'entraîneur adjoint Lars Knudsen prend la relève en tant qu'entraîneur national par intérim pour les deux matches avec Daniel Agger à ses côtés», a communiqué la Fédération danoise voilà quelques jours!
Un burn-out avant d’avoir commencé, voilà qui sonne donc étrange, mais la situation est prise très au sérieux du côté du Danemark, où les images de Christian Eriksen au sol lors de l’Euro 2021 ont crée un traumatisme national. Les deux situations n’ont rien à voir sur le plan médical, mais le Danemark est un pays où la santé mentale est un enjeu pris très au sérieux et où la décision de Morten Wieghorst de s’accorder un peu de repos est bien comprise et acceptée.
C’est donc Lars Knudsen qui s’est présenté face à la presse ce mercredi, à la veille d’affronter l’équipe de Suisse pour cette nouvelle édition de la Ligue des Nations (jeudi à 20h45). Et le sélectionneur (doublement) ad interim a témoigné tout son respect envers la Nati. «Les Suisses ont fait un excellent Euro, non seulement pour ce qui est des résultats, mais aussi dans le contenu. J’ai aimé leur jeu offensif, tranchant et précis. Ils auraient même pu aller plus loin dans le tournoi, je les ai trouvé malchanceux à la fin», a-t-il assuré, en faisant référence à la fin de match contre l’Angleterre et aux tirs au but. «Ce sera un excellent adversaire pour nous, un gros test», enchaîne celui qui sera assisté par Dan Agger, l’ancien défenseur de Liverpool.
Simon Kjaer a dit stop
La triple retraite internationale de Xherdan Shaqiri, Yann Sommer et Fabian Schär n’est même pas vue comme un avantage par les Danois. «C’est normal qu’il y ait des joueurs qui arrêtent tous les deux ans après un grand tournoi, c’est le cycle normal», assure Pierre Emile Höjbjerg, le nouveau milieu de terrain de l’Olympique de Marseille et surtout nouveau capitaine de la sélection. Car les Danois ont eux aussi perdu un monument cet été puisque leur leader et patron de la défense Simon Kjaer a annoncé sa retraite internationale après… 132 sélections! D’où une interrogation légitime: les Danois, qui jouaient à trois centraux à l’Euro, vont-ils changer de système et passer à quatre? Le réservoir de centraux n’est pas immense et seuls trois d’entre eux (Victor Nelsson, Joachim Andersen et Jannik Vestergaard) figurent dans la sélection actuelle, ce qui plaiderait pour un changement de système en défense.
Plusieurs nouveaux joueurs
Le Danemark peut cependant compter sur plusieurs joueurs d’expérience comme Christian Eriksen, Jannik Vestergaard et Kasper Schmeichel, qui ont tous décidé de continuer encore un moment. A noter que le gardien danois, titulaire à l’Euro, est âgé de 37 ans, soit deux ans plus vieux que Yann Sommer… «Nous allons intégrer de nouveaux joueurs à des fondations très solides», tente de positiver Lars Knudsen. Les nouveaux noms s’appellent notamment Patrick Dorgu (19 ans, Lecce), Albert Gronbaek (23 ans, Rennes), Morten Frendrup (23 ans, Genoa) et Gustav Isaksen (23 ans, Lazio).
Dans l’incertitude en défense, les Danois ont également des soucis en attaque, personne ne sachant exactement qui va être aligné face à la Suisse et la Serbie cette semaine dans la foulée d’un Euro décevant sur ce plan (deux buts inscrits en quatre matches). Yussuf Poulsen, Kasper Dolberg, Jonas Wind et Andreas Skov Olsen sont les quatre attaquants sélectionnés en l’absence de Rasmus Höjlund, blessé avec Manchester United en pré-saison et toujours pas opérationnel. En cette période de rentrée, le Danemark, c’est sûr, a plus de questions que de réponses. Ce qui n’empêche pas l’ambition dans cette Ligue des Nations, bien au contraire.
Le Danemark vise une des deux premières places
«Etre relégués en Ligue B ne nous intéresse pas. Ce tournoi est important pour nous, notre objectif est d’être dans les deux premiers de notre poule pour être tête de série en vue des qualifications à la Coupe du monde 2026. Nous savons que ce sera dur, dès ce jeudi face à la Suisse qui est un très gros adversaire. Mais nous avons deux matches à la maison, devant notre formidable public, ce qui est toujours une joie et un avantage pour nous», assure Lars Knudsen. Mais même là, tout n’est pas au beau fixe puisque le stade Parken n’est de loin pas complet à la veille de la rencontre. Selon la presse danoise, 30’000 billets ont été vendus, ce qui est déjà respectable et similaire au match amical entre les deux équipes en mars dernier (0-0) dans le même stade, mais qui ne témoigne pas non plus d’un enthousiasme déchaîné du public danois et d’un optimisme démesuré envers son équipe nationale.