Alors que plusieurs cadres des Bleus ont pris leur retraite internationale au lendemain de la Coupe du monde 2022 (Raphaël Varane, Hugo Lloris, Steve Mandanda, Karim Benzema), «Grizou» fait de la résistance, avec des performances à faire pâlir ses plus jeunes coéquipiers. Dimanche, il a ainsi atteint la barre des 300 buts, toutes compétitions confondues, en étant une nouvelle fois le détonateur des Colchoneros face à Villarreal en Liga (3-1).
Au moment d'affronter Gibraltar, samedi à Nice en qualifications de l'Euro-2024, le N.7, devenu le deuxième meilleur marqueur de l'histoire de son club avec 169 réalisations, marche sur l'eau et semble vivre une seconde jeunesse à 32 ans.
Lui-même le reconnaît avec sa malice et son sourire en coin légendaires: «Je suis injouable», a-t-il lancé la semaine dernière à l'issue d'une énième démonstration avec l'Atletico contre le Celtic Glasgow en Ligue des champions (6-0 avec un doublé et une passe décisive). «Je sais que le club, mes coéquipiers me font confiance et ça m'aide à être moi-même. Et c'est vrai que, dans mon jeu, je prends beaucoup de plaisir».
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Après deux exercices à se morfondre au FC Barcelone entre 2019 et 2021, Griezmann a mis un peu de temps pour retrouver ses marques à Madrid sous les ordres de Diego Simeone. Mais depuis son retour du Mondial au Qatar, c'est un Griezmann totalement libéré qui fait le bonheur du technicien argentin, comme lors de son premier passage dans la capitale espagnole (2014-2019).
«C'est un joueur extraordinaire, différent, qui a quelque chose de spécial», a déclaré Simeone sur la radio espagnole Cadena Ser. «C'est un joueur qui travaille, qui aime comprendre ce qu'on attend de lui. Pour moi, c'est une joie d'avoir pu vivre tous ces moments avec lui».
Une relation privilégiée avec Didier Deschamps
Ce n'est pas Didier Deschamps qui contredira l'entraîneur de l'Atletico. Le sélectionneur de l'équipe de France, qui l'a lancé en bleu le 5 mars 2014 face aux Pays-Bas en amical (2-0), connaît mieux que quiconque l'apport essentiel du natif de Mâcon, l'un de ses hommes de base depuis près d'une décennie.
Griezmann a bien sûr été de toutes les campagnes glorieuses de l'équipe de France avec «DD», se bâtissant un palmarès hors-normes du haut de ses 125 capes (champion du monde 2018, Ligue des nations 2021, finaliste du Mondial 2022 et de l'Euro 2016). Aujourd'hui, quand Deschamps veut élaborer son onze de départ, le nom de Griezmann est incontournable. A tel point qu'il devrait enchaîner contre Gibraltar une 83e apparition d'affilée en bleu.
Si l'attaquant n'a pas très bien vécu sur le coup d'avoir été devancé par Kylian Mbappé pour le port du brassard de capitaine après la Coupe du monde 2022 et le départ de Lloris, l'épisode a été digéré et n'a pas nui à la relation privilégiée qu'il entretient avec le sélectionneur.
Pour Deschamps, plus qu'un relais, Griezmann est un élément fondamental, qui n'a pas hésité à sacrifier ses velléités offensives pour un rôle de milieu relayeur.
«Même quand il est moins bien, il a cette capacité d'avoir suffisamment de choses qui le rendent, je ne vais pas dire irremplaçable, parce que personne n'est irremplaçable, mais indispensable. Il peut jouer à des postes différents, il a besoin de liberté. Aujourd'hui son efficacité est très élevée, il participe énormément à la construction des buts, il en marque. Il n'a plus 25 ans mais il a toujours envie. Il a la capacité athlétique à répéter les efforts avec une touche technique avec l'Atletico ou avec nous», explique le sélectionneur.
«Il sort du cadre. Quand il est en pleine confiance, il est rayonnant, resplendissant», selon Deschamps. Bref, le patron des Bleus n'est pas près de se passer de son joueur préféré.