Une soixantaine de personnes ont été interpellées après plusieurs incidents en marge de cette rencontre qui se tenait à Amsterdam, et remportée par les Néerlandais 5-0. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé «une attaque préméditée» contre les supporteurs israéliens.
Malgré ces heurts aux Pays-Bas, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a refusé de délocaliser la rencontre. «La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l'antisémitisme», a-t-il écrit vendredi sur X.
«À ma demande, le préfet de police Laurent Nunez prend les dispositions de sécurité nécessaires pour que ce match ait lieu au stade de France, comme habituellement.», a-t-il ajouté. Il n'y a «pas de menace directe pesant sur le match» France-Israël, a confirmé jeudi une source policière à l'AFP.
Pour éviter tout débordement, la sécurité dans et autour du stade de France et ses 80'000 places devraient être renforcée, avec des policiers en civils dans les travées de l'enceinte dyonisienne.
Vingt-six compagnies, soit environ 2.500 gendarmes mobiles ou policiers, devraient être réquisitionnés pour cette rencontre et l'hôtel où logera la sélection israélienne sera sous surveillance.
Des compagnies de CRS seront par ailleurs réparties dans l'ensemble de la capitale, a indiqué une autre source policière à l'AFP.
Les premiers rangs du Stade de France, les plus proches de la pelouse, ne seront pas occupés, pour éviter tout envahissement du terrain, a confié une autre source policière à l'AFP. Le stade de France ne devrait de toutes façons pas faire le plein, selon cette même source.
Didier Deschamps dans le doute
Disputer ce match à Saint-Denis, dans des conditions de sécurité très renforcées, «je ne sais pas si c'était la meilleure solution», a déclaré de son côté le sélectionneur Didier Deschamps, renvoyant la balle vers son président Philippe Diallo.
«Est-ce que c'est bien? Est-ce c'est pas bien? Ce que je peux vous dire, c'est que ça doit rester un match de foot, sans ignorer ou faire abstraction d'un contexte politique et autre qui est très tendu», a commenté Didier Deschamps. «Je ne suis pas partie prenante à cette prise de décision. Ce n'est pas mon rôle».
Le ministre chargé de l'Europe Benjamin Haddad a en tout cas exhorté vendredi à ne faire preuve d'"aucune faiblesse, aucune lâcheté face à l'antisémitisme» après les violences à Amsterdam.
Lundi, une quarantaine de manifestants de l'association «Stop génocide» ont pénétré dans les locaux de la FFF pour protester contre la tenue de ce match et demander qu'Israël soit banni des compétitions par la Fifa.
Quelques jours plus tard, avant la défaite du PSG face à l'Atletico de Madrid (2-1) en Ligue des champions, le Collectif ultras Paris a déroulé un tifo avec le message «Free Palestine», autour des couleurs rouge et bleu du PSG, avec un drapeau palestinien ensanglanté, le drapeau du Liban, des chars ou encore une personne portant le keffieh. L'immense toile portant des dessins et couvrant toute la tribune Auteuil surmontait une banderole «La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde».
Israël a juré de détruire le mouvement palestinien Hamas après son attaque du 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur 251 personnes enlevées, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
L'armée israélienne a lancé en représailles une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait à ce jour 43.469 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.