Edin Terzic avait de quoi être énervé, dimanche après-midi. Son équipe, le Borussia Dortmund, est rentrée bredouille de son déplacement à Berlin (2-0). Mais le coach de 39 ans a préféré faire l'éloge de son adversaire, l'Union d'Urs Fischer, qui a gagné malgré un maigre 28% de possession de balle. «C'est le propre des équipes en tête du classement: tout le monde connaît leur tactique, mais il n'est pas possible de les stopper», a salué l'entraîneur du BVB.
Grâce à ce coup d'éclat, l'Union Berlin consolide sa place de leader surprise de Bundesliga. Il compte quatre points d'avance sur le grand Bayern Munich. En Bavière aussi, on ne tarit pas de compliments envers la formation d'Urs Fischer. «Leurs schémas tactiques sont extrêmement bons, ils gardent le rythme alors qu'ils jouent tous les jeudis en Europa League», a souligné le coach du Bayern, victorieux 5-0 du match au sommet face à Freiburg.
Un but leur suffit
Le coach de la formation de Forêt-Noire, Christian Streich, est en poste depuis près de onze ans. Il est donc bien placé pour apprécier ce que réalise Urs Fischer à l'est de Berlin, depuis quatre ans. «Union possède la meilleure organisation défensive de Bundesliga, avance l'entraîneur de Freiburg. Ils ne marquent presque pas de buts, mais lorsqu'ils en mettent un, ils ont presque déjà match gagné. On ne peut que s'incliner face à ce qu'ils réalisent.»
Les fans de Köpenick, quartier situé au sud-est de la capitale allemande, sont euphoriques. Ils se voient déjà mettre fin à dix ans de suprématie de l'ogre bavarois. «Le FCU sera champion d'Allemagne!», peut-on entendre dans l'ancienne maison forestière («An der Alten Försterei») comme est nommé le modeste stade berlinois.
«Fou, fou, fou!»
Urs Fischer ne voit, logiquement, pas aussi loin. Réputé pour sa modestie, le Zurichois s'accroche fermement à son propre objectif fixé avant la saison: 40 points. Avec 23 unités au compteur avant même le tiers de la saison, l'ancien international suisse et coach du FC Bâle peut largement voir plus grand.
«Je comprends que certains commencent à rêver d'un titre. Mais, honnêtement, cela m'est égal», répond-il au micro de la chaîne sportive «DAZN». N'apprécie-t-il pas ce qui arrive à son FCU? «Bien sûr! C'est fou, fou, fou! Que puis-je dire d'autre?», a répondu le vainqueur de deux titres avec Bâle, en 2016 et 2017.