Un décollage historique
Jamais, dans l’histoire de l’Euro, un match d’ouverture s’était terminé sur une victoire aussi large. 3-0, l’Italie a donné la leçon à de jeunes Turcs bien trop tendres. Les joueurs de Roberto Mancini ont fait pleuvoir 24 tirs sur les buts du pauvre Ugurcan Cakır. Seule (timide) éclaircie dans le jeu turc, l’entrée en jeu de Cengiz Ünder, qui appartient à l’AS Roma.
Le collectif italien
De cette formation italienne, il se dégage une âme, un désir irrévérencieux de produire du jeu. Une fougue incarnée par le Sarde Nicolò Barella. «Chez nous, il n’y a pas de titulaire. Tout le monde peut jouer et se met au service de l’équipe», a salué son coéquipier Lorenzo Insigne, auteur du troisième et dernier but, en direct à la télévision nationale. La «Squadra azzurra» a fêté une 28e match sans défaite, le 9e sans encaisser le moindre but. Difficile de rêver plus beau défi pour la Suisse mercredi soir (21h) dans la Ville éternelle.
Zéro pointé
La Turquie voulait tendre un piège à l’équipe d’Italie pour son entrée dans cet Euro à domicile. Défendre jusqu’au dernier centimètre de terrain pour surprendre les Transalpins en contre. En première mi-temps, les joueurs de Senol Günes n’ont pas cadré la moindre tentative (contre 14 pour leur adversaire). Un autogoal de Merih Demiral, joueur de la Juventus, a précipité la chute de l’empire ottoman.
Ça promet pour Bakou
Alberto Rimedio commente la «Squadra Azzura» sur la RAI depuis sept ans. Le journaliste a donc suivi quelques parties de sa sélection au micro mais il n’en menait pas large dans les premières minutes alors que les «tifosi» turcs sifflaient les siens. «Je n’ai pas l’impression qu’on joue à domicile, a-t-il lâché dans les tribunes du stade olympique de Rome. Ils sont 3000 mais on n’entend presque qu’eux.» Même si les visiteurs ont peu à peu perdu leur souffle, même si l’Italie a ensuite passé l’épaule, on n’ose pas imaginer ce que ça va donner avec plus de 20’000 Turcs dans les travées d’un autre stade olympique, celui de Bakou. Le 20 juin prochain, la Suisse pourrait jouer sa place dans un chaudron turcophone qui lui rappellera des souvenirs de l’automne 2005.