Ligue suisse de football
Le grand favori à la présidence a un passé sulfureux

Vendredi, la Swiss Football League (SFL) élira son nouveau président. L'ancien patron du FC Lucerne, Philippe Studhalter, est le grand favori. L'avocat de 44 ans est aussi connu pour une affaire impliquant un oligarque russe.
Publié: 18.11.2021 à 15:23 heures
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Philipp Studhalter était président du FC Lucerne jusqu'au début de l'année.
Photo: freshfocus
Alain Kunz

Ils sont trois candidats sur les rangs pour succéder vendredi à Heinrich Schifferle, l’actuel président de la Swiss Football League. En poste depuis dix ans, le sexagénaire zurichois passe la main après avoir été condamné pour gestion déloyale au sein de son ancienne entreprise active dans l’immobilier. Cette élection devrait se transformer en passation de pouvoir attendue avec Philipp Studhalter, le grand favori parmi les concurrents.

Douze clubs le soutiennent

L’ex-président du FC Lucerne siège au comité de la Swiss Football League depuis 2017. Celui qui est avocat à la ville peut déjà compter sur le soutien d’au moins onze clubs, en plus de «son» FCL. Un matelas confortable étant donné qu’il «suffit» de onze votes pour être élu.

Cet avantage conséquent a donné l’impression que les dés étaient jetés et que Philipp Studhalter était certain d’être couronné. Ce dernier cherche à maintenir le suspense en usant d’une analogie sportive: «Non, c’est comme au football: on mène 2-0, mais il reste encore les arrêts de jeu», compare le Lucernois. Même si tout est encore possible, si les douze clubs qui le soutiennent votent pour lui, l’avocat est sûr de devenir le nouveau président de la ligue suisse de football.

Un obscur lien avec un oligarque russe

L’avocat et favori a failli se retrouver empêtré dans une affaire douteuse avec l’oligarque russe Suleyman Kerimov. En cause, un contrat de 160 millions lié à la fondation de l’oligarque qui pèse 17 milliards de francs. «Il s’agissait de pures spéculations selon lesquelles quelque chose ne se serait pas déroulé correctement. Mon activité de conseil était en règle», se défend aujourd’hui Philipp Studhalter.

Les menaces du retrait de son droit d’exercer en tant qu’avocat et l’ouverture de procédures juridiques n’ont effectivement pas abouti. En 2019, le Suisse s’est retiré de la fondation. Voici comment il justifiait sa décision: «Je n’y avais plus de fonction et je n’avais pas le temps non plus, car j’étais en plus président et CEO du FCL».

S’il est élu président de la ligue, il n'en sera vraisemblablement pas le directeur exécutif. Une révision du cahier des charges du poste est en cours: elle prévoit de retirer au président les pouvoirs décisionnels au profit de tâches purement stratégiques. La volonté de réforme comprend également une augmentation du nombre de clubs en Super League à 12 équipes. «Le potentiel est là. Mais vous ne m’entendrez pas parler de chiffres. Il faut d’abord faire une évaluation de la situation et établir ensuite un plan qui puisse répondre à la question de savoir où nous voulons aller.»

«Nous sommes tous dans le même bateau»

L’homme de 44 ans met un point d’honneur à rassembler les clubs autour d’un but commun. «Nous sommes tous dans le même bateau, d’autant plus à cause du Covid. Cela a créé un élan que je veux poursuivre.»

Qu’en est-il des fans? Sur ce sujet glissant, Philipp Studhalter a les idées claires mais préfère ne pas se mouiller avant l’élection. «Nous devons créer une institution qui informe les supporters et la société, et qui communique.»

Avant tout, Philipp Sutdhalter doit d’abord être élu, ce qui semble être bien parti. Les arrêts de jeu sont bientôt terminés et le score est toujours de 2 à 0.

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