Qu'ils sont coriaces, ces Madrilènes! À l'image de son coach, l'Argentin Diego Simeone, un combattant qui ne lâchait jamais rien lorsqu'il revêtait encore le maillot et grattait des ballons au milieu du terrain, l'Atlético est une équipe taillée pour ces grands rendez-vous du printemps. Ces matches de Coupe d'Europe qui se jouent sur un rythme frénétique et dont transpire une intensité folle.
Mardi soir dans le mythique stade d'Old Trafford, les éléments étaient bien évidemment contre les Colchoneros. Un public anglais déchaîné et bruyant, une pression accrue par des résultats en demi-teinte cette saison (discours valable pour les deux formations), et en face des Espagnols, onze tuniques rouges déterminées, emmenées par la superstar Cristiano Ronaldo. Mais c'est souvent quand l'adversité est la plus forte que l'Atlético de Simeone se transcende.
Le Manchester United du coach intérimaire Ralf Rangnick a pourtant pris ce 8e de finale retour par le bon bout. Bien plus inspirée qu'au match aller, quand elle avait obtenu un 1-1 plutôt heureux après avoir été menée au score pendant 73 minutes, l'équipe anglaise n'a pas lésiné sur les efforts, poussée par ses fans. Elle a créé le danger par vagues constantes devant le but de l'Atlético.
L'art de plier sans rompre
Mais devant cette cage évolue un véritable monstre, le Slovène Jan Oblak, l'un des meilleurs qui soient à son poste. Le portier des Colchoneros a fait tout juste: arrêts réflexes parfois ahurissants, sorties aériennes sereines, prises de balles propres, placement impeccable. De quoi dégoûter les attaquants mancuniens, dont les mines se sont faites toujours plus déconfites à mesure que le chronomètre tournait.
Car peu d'équipes savent aussi bien plier sans rompre que l'Atlético. À l'aise dans le registre de la transition rapide, les Espagnols ont fait passer des frissons dans le dos des supporters britanniques. Avant de leur passer un coup de climatisation: dès la 41e minute, les Red Devils devaient courir après le score, à la suite d'une réussite du Brésilien Renan Lodi (étincelant dans cette partie), servi par le Français Antoine Griezmann. Un but qui s'est révélé suffisant pour les Madrilènes, qui verront donc les quarts de finale de cette Ligue des champions, comme leurs voisins du Real, bourreaux du PSG la semaine dernière.
Cela sera aussi le cas de Benfica. Après le 2-2 de l'aller à Lisbonne, les Portugais sont allés signer un petit hold-up mardi à Amsterdam: le but qui a fait plier l'Ajax, signé à la 77e minute par Darwin Núñez, est arrivé sur le premier tir cadré des visiteurs, alors que les Néerlandais dominaient outrageusement la rencontre! Comme quoi, il n'y a pas que l'Atlético qui sache plier sans rompre...