En affrontant successivement l'Australie, la France, l'Allemagne et l'Angleterre pour terminer l'année 2024, Pia Sundhage avait un objectif bien précis: mesurer ce qui sépare ses joueuses du top mondial, en vue de l'Euro 2025.
Sur le plan collectif, la Suédoise a déjà pris une décision forte: la Suisse va jouer dans un système à trois défenseures centrales, deux pistons et deux milieux défensives. Le but: trouver une assise solide. Reste à savoir si devant, la Suisse jouera à deux pointes ou une, la question étant encore ouverte et l'animation offensive un vrai chantier. La Suisse a prouvé lors de ces quatre matches qu'elle savait défendre, mis à part en deuxième période contre l'Allemagne, et qu'elle avait une très bonne gardienne en la personne d'Elvira Herzog. Mais devant, tout est encore à construire dans un secteur où Ramona Bachmann reste une valeur sûre, tandis qu'Ana-Maria Crnogorcevic semble être sur le déclin et Alisha Lehmann loin de pouvoir briguer une place de titulaire, contrairement à la jeune et prometteuse Iman Beney. Bref, il y a encore des questions à se poser devant.
Pouvoir enchaîner les matches, une nécessité
Voilà pour le collectif. Mais la préoccupation de Pia Sundhage est aussi (et surtout?) axée sur les individualités. La Suédoise, qui a coaché les meilleures joueuses du monde, veut que les Suissesses fassent un gros boulot sur elles-mêmes, et n'hésite pas à le leur rappeler lors de chaque rassemblement. «Il faut qu'elles s'occupent d'elles et ce travail-là, c'est elles qui doivent le faire. Elles doivent se demander: est-ce que je peux jouer quatre, cinq ou même six matches en un mois, soit ce qui les attend à l'Euro? Nous allons jouer tous les trois jours et nous devons être compétitives tous les trois jours. Nous attendons d'elles qu'elles soient préparées à le faire. Nous le leur rappelons tout le temps», a confié Pia Sundhage, laquelle a donné des «devoirs de vacances d'hiver» à ses joueuses.
«Nous avons vu la différence contre l'Allemagne et l'Angleterre, notamment au niveau du physique. Nous avons besoin de nos joueuses qu'elles soient plus rapides, plus vives, et qu'elles rivalisent physiquement. J'attends d'elles qu'elles soient préparées et je sais qu'elles vont le faire. Chaque joueuse a de la qualité dans cette équipe», a appuyé Pia Sundhage, laquelle n'hésite jamais à donner sa chance à une jeune joueuse, comme par exemple Noemi Ivelj, Iman Beney, Naomi Luyet ou l'excellente Smilla Vallotto, laquelle est en train de gagner sa place de titulaire au fil de prestations convaincantes.
Smilla Vallotto est d'accord avec le constat
La Genevoise de 20 ans joue avec une énorme maturité et elle a bien entendu le message de sa sélectionneure. «Le physique, on doit le travailler en vue de l'Euro, c'est très important. Surtout pour moi qui ne suis pas forcément une joueuse très physique... J'ai six mois pour travailler, c'est bien!», explique la milieu de terrain, qui voit tout plus vite que tout le monde et n'a donc pas besoin de faire travailler son cerveau. «C'est vrai que j'aime bien jouer avec la tête, mais il n'y a pas que ça», sourit la joueuse d'Hammarby, qui compte déjà 16 capes en équipe nationale et a grandi en Norvège.