Après avoir signé deux arrêts décisifs au bout de la prolongation, d'abord devant Ryan Kent (118e) puis sur un coup franc de James Tavernier (120e+2), Trapp a stoppé la tentative du vétéran gallois Aaron Ramsey pendant la séance de tirs au but pour sacrer son équipe.
Rafael Borré, déjà auteur du but de l'égalisation pour les «Aigles» à la 69e après l'ouverture du score de Joe Aribo (57e), a scellé la victoire des Allemands avec un ultime tir au but transformé, pour conclure la séance parfaite des «Aigles».
Mais c'est bien l'ancien portier allemand du Paris SG qui est devenu le héros de la soirée durant la séance de tirs au but, pour offrir le trophée à Francfort, qui succède ainsi à Villarreal, sacré l'an passé, au palmarès de la C3.
Historique
Un accomplissement historique pour l'Eintracht, qui s'est notamment défait du FC Barcelone et de West Ham pour se hisser jusqu'en finale, et finir son odyssée couronnée de lauriers dans la chaude nuit andalouse, devant les près de 44.000 supporters du stade Sanchez-Pizjuan.
Car depuis la Coupe de l'UEFA glanée en 1980, les «Aigles» n'avaient plus jamais connu de sacre continental.
Oliver Glasner est ainsi devenu le premier entraîneur autrichien à soulever un trophée européen depuis le légendaire Ernst Happel en 1983.
Pour les Ecossais, en revanche, la désillusion est immense : les «Gers» attendaient eux aussi depuis cinquante ans de retrouver la gloire européenne, depuis leur Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe en 1972.
Petite consolation : le défenseur et capitaine James Tavernier sera tout de même le premier défenseur de l'histoire à finir meilleur buteur de la Ligue Europa, avec 7 buts.
Mur blanc, mur orange
Mais le «mur blanc» déployé par les supporters allemands portait une autre couleurs dans les cages de l'Eintracht : tout vêtu d'orange, Trapp a maintenu les siens à flots quand il le fallait, durant les quelques moments de faiblesse de son équipe.
Et si le match a été accroché jusqu'au bout, il aurait pu dégénérer dès l'entame : dès la 5e minute, John Lundstram a joué un ballon un peu trop haut, et ses crampons ont touché l'avant du crâne du capitaine de l'Eintracht Sebastian Rode, qui s'est allongé sur la pelouse en portant immédiatement ses mains sur sa plaie sanguinolente.
Longtemps pris en charge par les soigneurs, il reviendra sur la pelouse avec un bandage bleu et blanc autour de la tête, après avoir changé son maillot imbibé de sang.
Hormis cet incident, aucun haut-fait notable en première période. Les deux équipes se sont livré bataille pour la possession du ballon, avec beaucoup de déchets techniques.
Il faudra attendre la demi-heure de jeu pour voir la première tentative écossaise : un ballon enroulé du gauche par Joe Aribo qui n'accrochera pas le cadre mais qui a obligé Trapp à s'étendre de tout son corps, juste avant une pause fraîcheur indispensable.
Car le thermomètre a dépassé les 40 degrés à Séville pendant la journée de mercredi. Et ce sont les supporters des deux équipes qui ont mis le feu aux gradins, à coups de chants, de tambours et de tifo pour les allemands. Le brasier du Pizjuan a réellement pris forme au retour des vestiaires, quand le «mur blanc» des supporters allemands a allumé des fumigènes rouges.
Cette nuit, l'ambiance redescendra pour les Ecossais, mais Séville brûlera encore de la joie des supporters allemands, de retour sur le devant de la scène continentale après une longue disette de 42 ans.
(AFP)