Invité à venir éteindre le début d'incendie provoqué par les déclarations de Granit Xhaka après le nul au Kosovo samedi, Pierluigi Tami a commencé par dire toute sa déception quant au contenu du match de Pristina. «Notre performance n'était pas à la hauteur d'un point de vue technique par rapport à nos quatre premiers matches dans ces qualifications. Nous avons connu des difficultés durant presque toute la partie et le Kosovo a eu raison d'y croire jusqu'à la fin. Le résultat est mérité, même si c'est dur d'encaisser une nouvelle fois l'égalisation dans les arrêts de jeu», a réagi le directeur des équipes nationales.
«La rencontre était compliquée, difficile. Je ne dirais pas que la Suisse a fait un mauvais match, parce que le Kosovo a été bon, mais je le redis: la performance n'a pas été à la hauteur des quatre premières dans ces qualifications. Ces quatre points perdus dans les dernières secondes face à la Roumanie et au Kosovo doivent nous aider à nous améliorer», a enchaîné le Tessinois, avant de revenir en détail sur les critiques émises par Granit Xhaka concernant le manque d'intensité et de qualité aux entraînements.
«Ses déclarations ne m'ont pas plu. Elles n'aident personne. On doit toujours penser à l'équipe. Mardi on a un deuxième match, très important. Les déclarations tout de suite après le match, lorsqu'on est sous le coup d'une forte émotion, on devrait les orienter vers une autocritique plutôt que sur une analyse globale. Ces paroles ne servent pas la cause de l'équipe nationale», a réagi Pierluigi Tami, avant d'indiquer qu'une discussion allait avoir lieu dans les prochaines heures entre le capitaine de l'équipe de Suisse et le sélectionneur.
Une discussion au calme doit avoir lieu
«Je peux comprendre Granit, il a vécu une semaine et une journée de fortes émotions. On doit sûrement avoir une discussion interne, constructive et orientée sur ce que l'on doit améliorer. On doit le faire dans une situation de calme, pas dans une situation de stress. Je le répète: on doit tout faire pour bien préparer le match de mardi, qui est très important. La victoire est essentielle mardi et notre concentration doit être uniquement là-dessus.»
Si Granit Xhaka a parlé à chaud, ses déclarations détaillées sur le manque de rythme et de qualité des séances d'entraînement ne doivent-elles pas pousser le staff de l'équipe nationale à se remettre en question? En clair, n'a-t-il pas soulevé un vrai problème?
Une critique contre ses coéquipiers ou concernant d'autres aspects?
«Je suis d'accord sur le fait qu'on ne puisse pas seulement classer sa réaction comme une déclaration à chaud. Une discussion doit avoir lieu. Ce sont les joueurs qui doivent apporter l'intensité à l'entraînement. Est-ce que c'est une critique contre ses coéquipiers ou sur d'autres aspects? On doit en parler avec lui. Tout le monde est concerné par cette contre-performance. Mais je le redis, c'est le premier match qui n'est pas à la hauteur sur les cinq disputés jusqu'ici», a répondu Pierluigi Tami, qui soutient à 100% Murat Yakin et son professionnalisme.
Les entraînements en équipe nationale sont différents de ceux pratiqués en club
«La préparation de ce match était la même que d'habitude. Les entraînements sont bien préparés, mais ce qui est sûr, c'est que c'est beaucoup plus difficile de rejoindre la qualité que tu peux avoir dans un club. Au cours d'un stage, il peut arriver que des entraînements soient de meilleure qualité que d'autres. Cela dépend aussi de la forme des joueurs. Les deux premiers jours d'un stage, tu dois équilibrer les états physiques et ce n'est pas simple. Certains ont joué en championnat le dimanche, d'autres le samedi, d'autres pas du tout. Comme toujours, la planification et l'organisation des entraînements ont été faites de manière sérieuse», estime le directeur des équipes nationales avant de regretter une nouvelle fois la sortie médiatique du capitaine de la Nati: «Si Granit a un tel sentiment, il peut en parler avec l'entraîneur à tout moment.»
En clair, dans le secret d'une séance à huis clos ou dans l'intimité de l'hôtel, pas devant les médias et surtout pas à chaud après un match riche en émotions.
Une discussion doit ainsi avoir lieu entre quatre ou six yeux afin d'apaiser les tensions et de clarifier la situation. «Avec Murat et Granit, nous sommes en présence de deux hommes qui ont du caractère et de la personnalité. Cela peut être positif quand c'est bien géré. Et c'est pour cela qu'une discussion claire et ouverte va avoir lieu», a appuyé Pierluigi Tami.