Les confessions d'anciens footballeurs
«Malgré l'interdiction sur mon contrat, je suis allé skier»

Les clubs ont déjà interdit à des footballeurs suisses d'enfiler des skis. Les trois anciens joueurs de la Nati Ludovic Magnin, Jean-Paul Brigger et David Sesa racontent comment ils ont géré cette interdiction… ou comment ils l'ont contournée.
Publié: 26.01.2023 à 15:35 heures
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Dernière mise à jour: 26.01.2023 à 20:20 heures
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L'ancien attaquant de la Nati Jean-Paul Brigger exulte après son but contre l'Italie en 1986.
Photo: Blicksport
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Michael Wegmann

Dans le contrat de travail standard de l'ASF – que chaque footballeur professionnel doit signer – l'article 7 interdit explicitement la pratique des sports suivants: ski alpin, snowboard, bobsleigh, parapente, parachutisme, équitation et canyoning.

On imagine que pour la plupart des footballeurs, se priver de bobsleigh n'est pas un grand problème. Mais la pratique du ski est une autre question.

«J'ai toujours été sur les pistes»

Cette interdiction existait déjà à la fin des années 70 et dans les années 80. L'ex-attaquant de l'équipe nationale Jean-Paul Brigger l'avait dans son contrat. Mais pour quelqu'un comme lui, né à Saint-Nicolas en Valais, c'était quasiment impossible à respecter. «J'ai toujours été sur les pistes», avoue-t-il. Il ne s'est jamais blessé et n'a jamais été démasqué non plus. «Si on me reconnaissait et qu'on m'abordait, je disais: je ne suis pas le footballeur. Jean-Paul? C'est mon frère. Et c'était réglé…»

De nombreux autres footballeurs ont également ignoré l'interdiction de skier. C'était le cas de Ludovic Magnin, 62 fois sélectionnés avec la Nati et actuel entraîneur du Lausanne-Sport. Malgré l'interdiction, il a toujours skié, nous avait-il révélé en 2018. «S'il m'était arrivé quelque chose, j'aurais prétendu que j'étais tombé dans les escaliers. Cela aurait mis fin à l'histoire», rigole-t-il.

Et si un joueur du LS se blessait?

Ne pas skier était inimaginable pour lui comme pour Jean-Paul Brigger. La famille Magnin possède un chalet au milieu des pistes de ski de La Lécherette (VD). Quand il ne skiait pas, il construisait des tremplins.

Que se passerait-il si l'un de ses joueurs, se blessait en skiant, comme ce fut le cas pour le gardien du Bayern Munich Manuel Neuer? «Je ne veux pas le savoir, s'exclame Ludo Magnin. Si quelqu'un tombe dans un escalier, il est juste tombé dans un escalier. Ce qui m'importe, c'est que mes joueurs soient heureux. On peut aussi se blesser en glissant sur une plaque de glace.»

«Les footballeurs qui skient ne sont pas pros»

L'ex-attaquant de l'équipe nationale David Sesa voit les choses différemment. Sa mère est originaire de Disentis (GR) et il était sur les pistes de ski dès l'âge de trois ans. Lorsqu'il signe son premier contrat avec le FC Zurich à 17 ans, il arrête tout. «Même si ça a été difficile pour moi, je ne suis jamais remonté sur les skis tant que j'étais joueur pro», admet-il.

Le président du FC Zurich Ancillo Canepa est plutôt dans le camp de David Sesa, moins dans celui de Jean-Paul Brigger ou de Ludovic Magnin. Pour le patron du FCZ, les footballeurs qui skient sont «très peu professionnels».

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