Le Valaisan entame sa deuxième année avec la Nati
Vincent Sierro: «Le coach m'a dit qu'il avait une grande confiance en moi»

L'aventure de Vincent Sierro avec l'équipe nationale a débuté voilà exactement douze mois. Alors que se profile le premier rassemblement de 2025, le milieu de terrain valaisan espère vivre de belles émotions et avoir un rôle à jouer cette année. Rencontre à Toulouse.
Publié: 12.03.2025 à 18:43 heures
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Dernière mise à jour: 12.03.2025 à 18:48 heures
Vincent Sierro est revenu sur sa première année avec la Nati.
Photo: AFP
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

A quelques jours du rassemblement de l'équipe de Suisse, qui débutera lundi prochain à Faro, tout au sud du Portugal, Vincent Sierro et Breel Embolo ont déjà eu l'occasion d'échanger et de discuter un peu. Toulouse et Monaco ont en effet fait match nul (1-1) vendredi dernier au Stadium, et les deux hommes étaient titulaires, chacun dans son style particulier. Le Valaisan de 28 ans, brassard de capitaine au bras, a joué avec son calme, sa sérénité et sa maîtrise habituelles, dictant le tempo à mi-terrain, tandis que le Bâlois de 29 ans a beaucoup travaillé, a pesé sur la défense et a libéré des espaces pour son collègue Mika Biereth, sans se montrer efficace sur le plan personnel.

Les deux hommes ont donc été fidèles à eux-mêmes, en quelque sorte, et ont après la partie pu échanger avec François Moubandje, venu assister à ce match en tant qu'ancien joueur du TFC. Avant que le Monégasque ne remonte dans le bus, les trois hommes ont pu parler un peu du pays et, peut-être, de la prochaine liste de Murat Yakin, laquelle sera annoncée ce jeudi à 14h à Muri.

Son aventure avec la Nati a débuté voilà douze mois exactement

Vincent Sierro, tout en humilité, ne veut pas se projeter et ne considère d'ailleurs pas sa présence comme acquise, en tout cas dans le discours. «J'espère être dans la liste, c'est la première chose. Ce serait un honneur comme toujours et j'espère pouvoir prendre part à ces deux matches», commence-t-il par dire à Blick, en faisant référence aux deux rencontres de préparation qui auront lieu en Irlande du Nord vendredi et face au Luxembourg le mardi suivant à Saint-Gall.

Participer à ce rassemblement, qui débutera donc par un stage de cinq jours au Portugal, ne serait pas anodin pour le Valaisan, dont l'aventure avec la Nati a commencé voilà pile une année à la même période et dans le même contexte, avec un séjour au soleil. Voilà douze mois, c'est à La Manga, en Espagne, que l'équipe de Suisse avait posé les bases de son Euro très réussi, y passant cinq jours très constructifs ponctués par deux matches sans prendre de but en Irlande et au Danemark. Le match à Dublin avait d'ailleurs marqué la toute première sélection de Vincent Sierro, qui avait disputé 65 minutes ce soir-là.

Depuis, neuf sélections ont suivi, dont quatre entrées en jeu lors de l'Euro. De quoi donner envie d'en engranger encore plus, mais la vérité est que Murat Yakin lui a un peu moins fait confiance lors de la Ligue des Nations, ne lui offrant que trois entrées en jeu sur six matches, dont une... d'une minute face au Danemark. Ce n'est certes pas un coup d'arrêt, pas la fin d'une histoire, mais le Valaisan le sait: il est encore loin d'être un cadre de la Nati, bien loin du rôle central qu'il occupe à Toulouse.

Photo: keystone-sda.ch

Comment juge-t-il sa première année avec la Nati, d'ailleurs? Espérait-il voir son temps de jeu décoller avec la Ligue des Nations, plutôt que stagner? «Il y a de très bons joueurs au milieu de terrain, une très grosse concurrence. Chacun veut avoir un maximum de minutes, c'est normal», analyse-t-il avec le recul et l'intelligence qui le caractérisent. «J'aurais espéré des fois un peu plus de temps de jeu, mais c'est sur le terrain que tu parles», concède-t-il.

Utiliser chaque minute à disposition

Murat Yakin et lui ont d'ailleurs échangé au cours de l'automne, le sélectionneur assurant à son milieu de terrain qu'il était toujours un joueur important dans son esprit. «Avant le match contre l'Espagne à Ténérife, le coach m'a dit qu'il avait une grande confiance en moi, qu'il voulait me donner plus de temps de jeu et qu'il était désolé de ne pas m'en donner. Il m'a expliqué que j'allais entrer en jeu et que j'allais devoir utiliser ces minutes pour montrer mes qualités. Je pense que c'est ce que j'ai fait», enchaîne le Valaisan, lequel a effectivement fait une très bonne demi-heure contre l'Espagne, se montrant même décisif. Si sa prestation a été éclipsée médiatiquement par celle de Joël Monteiro, il n'en reste pas moins que Murat Yakin a reçu le message: Vincent Sierro est prêt à utiliser chaque minute qu'il aura. «J'ai montré que je pouvais être performant, aider l'équipe, quelles que soient les minutes que j'ai. Et bien sûr que je veux toujours en avoir plus.» La montée en puissance d'Ardon Jashari vient cependant apporter encore un peu plus de concurrence dans un secteur qui compte également Granit Xhaka, Remo Freuler, Edimilson Fernandes, Fabian Rieder et Denis Zakaria, pour ne citer qu'eux, sans oublier Zeki Amdouni pour occuper la position derrière l'attaquant si d'aventure la Nati jouait en 4-2-3-1.

Photo: AFP

S'il ne suit pas de près l'actualité de l'équipe de Suisse, l'attaquant camerounais Frank Magri côtoie Vincent Sierro au quotidien à Toulouse et cela lui suffit pour être conquis. «Vincent, c'est le genre de joueurs qu'on aime avoir dans un groupe. Déjà, c'est un très grand professionnel, qui motive toujours les autres, qui a toujours la bonne parole, toujours le bon discours. Il est là pour aider les autres en dehors du terrain.» Et pendant le match? «Il nous apporte de l'équilibre dans le jeu, dans la construction. C'est le genre de joueur qui est un peu dans l'ombre, peut-être, mais qui fait très bien son boulot, qui organise l'équipe, qui veille sur tout. De nouveau, quand tu es joueur, tu aimes qu'il soit là, tu sais que tout sera carré. Ce n'est pas par hasard qu'il porte le brassard chez nous», explique l'avant-centre, très bon contre Monaco vendredi.

De retour au jeu depuis le 9 février

Toulouse, coïncidence ou non, n'a d'ailleurs gagné qu'un match sur cinq en l'absence de Vincent Sierro pour cause de blessure au mois de janvier, perdant même contre Montpellier, alors que, depuis son retour au jeu, le 9 février, seul le PSG a pu battre le TFC (deux nets succès contre Le Havre et Angers, deux nuls contre Auxerre et Monaco). «Cette blessure m'a un peu freiné, cela n'a pas été facile de voir les autres depuis la tribune, mais je pense que je suis bien revenu. Je suis en pleine forme, je me sens bien, j'ai pu marquer deux fois. J'ai repris le rythme», assure-t-il, alors que Toulouse, 10e et bien à l'abri de la zone rouge, peut de nouveau regarder vers le haut.

Photo: IMAGO/Sipa USA

«Il reste neuf matches, on verra où ils nous mènent. Le prochain sera déjà très important...», explique le capitaine du TFC, le regard déjà tourné vers Strasbourg, dimanche à 17h15. «Ils sont venus nous battre chez nous, on veut bien préparer cette rencontre et prendre les trois points pour rattraper le maximum d'équipes devant nous.» Le TFC est d'ailleurs assez régulier cette saison, à quelques exceptions près.

Pour schématiser, les Toulousains ne parviennent pas à battre les gros, mais assurent face aux «petits», ce qui leur permet de naviguer en milieu de classement. Pour espérer se rapprocher de l'Europe, il faudra cependant bien commencer à battre les équipes classées devant. «On n'en est pas loin, ça se joue souvent sur des détails», assure le milieu de terrain, lequel a vécu une scène particulière contre Monaco, lorsqu'il a dû aller calmer le kop toulousain, lequel a scandé des chants insultants envers la Ligue de football professionnel durant de longues minutes.

Seul face à la tribune des ultras

«L'important, pour nous, c'était de rester concentrés sur le match. Ils ont des différends avec la Ligue, ça les concerne. L'arbitre m'a envoyé leur parler en me disant que si ça continuait, il renverrait tout le monde au vestiaire. Ce n'était bien sûr pas ce qu'on voulait. On a un bon contact avec nos supporters, et ce n'est pas à moi de régler ces différends», a-t-il évacué face à la presse, après avoir fait le nécessaire là où ça compte vraiment: sur le terrain, face aux fans, au coeur de l'action.

Alors, après le match de Strasbourg, Vincent Sierro devra-t-il trouver l'aéroport le plus proche et trouver un vol pour Faro? Réponse jeudi à 14h, mais il y a de grandes chances que la réponse soit positive.

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