Il existe une chanson qui souligne l'estime que l'on porte à Fabian Schär à Newcastle. «Fabian Schär, Fabian Schär, woah-oh-oh. He's our Maradona at the back. Fabian Schär, Fabian Schär, woah-oh-oh, scoring like he's Shearer in attack.»
Diego Maradona en défense, l'un des plus grands. Alan Shearer en attaque, le recordman de buts en Premier League. Et une icône à Newcastle, plus grand que Maradona, Pelé et Messi réunis. Mais Fabian Schär – qui garde les pieds sur terre – ne croit pas beaucoup à ces comparaisons. «Je ne prends pas cela au sérieux. Mais c'est clair que l'estime des fans est là», sourit le défenseur aux 76 sélections avec la Nati. Mais peut-il encore se déplacer librement dans la ville? Pas vraiment. «Ici, le football est une religion. C'est fou ce qui se passe. Et c'est devenu encore plus extrême avec la qualification pour la Ligue des champions.»
Si quelqu'un lui avait dit il y a deux ans qu'il jouerait la C1 avec Newcastle, il ne l'aurait pas cru. «Avant, il s'agissait toujours de survivre, on parlait de la relégation. C'est d'autant plus beau qu'on joue maintenant la Ligue des champions.» Et des adversaires de taille l'attendent en phase de groupes. Le PSG, Dortmund et l'AC Milan. Le Parc des Princes, le mur jaune du Signal Iduna Park et San Siro. Selon Fabian Schär, ce seront des matches fantastiques, mais aussi très difficiles. Et pour la première fois depuis plus de 20 ans, l'hymne de la Ligue des champions résonnera à St James' Park.
Une ascension grâce aux investisseurs
L'ascension des Magpies est indissociable de l'arrivée des investisseurs d'Arabie saoudite. Mais au lieu de dépenser des sommes astronomiques pour d'innombrables grands noms – comme d'autres clubs de Premier League – Newcastle se renforce ponctuellement et intelligemment.
L'engagement de Kieran Trippier en est le symbole. Le latéral est arrivé de l'Atletico Madrid pour la modique somme de 14 millions et est immédiatement devenu un joueur important sur le terrain. «Les responsables réfléchissent au préalable à qui ils vont engager – et si le caractère des joueurs correspond à la structure de l'équipe», souligne Fabian Schär.
L'entraîneur, un «transfert royal»
Au total, les Magpies ont dépensé 185 millions pour de nouveaux joueurs la saison dernière. À titre de comparaison, Chelsea (avec ses nouveaux propriétaires américains) a investi plus de 600 (!) millions, mais n'a finalement atteint que la 12e place de Premier League. Newcastle, en revanche, a terminé quatrième et s'est donc qualifié pour la Ligue des champions.
Notamment parce que Newcastle a un entraîneur, Eddie Howe, que Fabian Schär qualifie de «transfert royal». Qu'est-ce qui caractérise l'Anglais? «D'une part, la manière dont il travaille en tant qu'entraîneur, tactiquement et méticuleusement. Comment il conçoit les entraînements. Comment il parle. Tu emportes toujours quelque chose avec toi. D'autre part, il y a l'humanité. Il s'adapte à chacun, il sait que les joueurs ont une personnalité différente. On peut parler de tout avec lui. L'ensemble est parfait.»
Les attentes ont augmenté
Si Fabien Schär n'a pas toujours fait l'unanimité sous les précédents entraîneurs de Newcastle, il est devenu une valeur sûre sous Eddie Howe. La saison dernière, il a disputé 36 des 38 matches de Premier League. Il est le seul défenseur restant qui n'a pas été recruté par les nouveaux propriétaires. Il a donc vécu les années difficiles de la lutte contre la relégation. L'estime des fans – qui considèrent le Suisse comme l'un des leurs – est d'autant plus grande. Ce joueur était déjà là lorsque les millions saoudiens ne tombaient pas encore du ciel.
Le transfert de Sandro Tonali, qui a quitté l'AC Milan pour le nord de l'Angleterre pour près de 70 millions, montre que le porte-monnaie des Magpies restera plein à craquer dans les années à venir. Le club se classera-t-il aussi parmi les quatre premiers cette saison? «Nous voulons reprendre là où nous nous sommes arrêtés, bien sûr. Mais les attentes ont augmenté. Et quand tu vois ce que font les autres équipes sur le marché des transferts, c'est extrêmement difficile.» Preuve en est, la défaite ce samedi sur la pelouse de Brighton (3-1).
Des difficultés avec la Nati
Mais ces derniers temps, les choses ont été difficiles pour Fabian Schär en équipe nationale. Bien qu'il ait renforcé la meilleure défense de la meilleure ligue du monde, il s'est retrouvé sur le banc lors des deux premiers matches de la Coupe du monde au Qatar. Il n'a été aligné que lorsque Nico Elvedi a dû déclarer forfait pour cause de maladie. Lors de la débâcle de 1-6 en huitièmes de finale contre le Portugal, l'international aux 76 sélections est remplacé à la pause par Eray Cömert.
De manière générale, Fabian Schär n'a pas la vie facile sous Murat Yakin. Lors des deux premiers matches officiels juste après la nomination du nouveau sélectionneur, le défenseur central est resté 90 minutes sur le banc. Et ce, bien qu'il connaisse Murat Yakin du temps où ils travaillaient ensemble à Bâle. Ensemble, ils ont atteint les demi-finales de l'Europa League et ont gagné deux fois en Ligue des champions, notamment contre le Chelsea de José Mourinho.
Le chouchou des fans
Interrogé sur sa situation difficile au sein de la Nati, le joueur répond: «J'ai montré que je pouvais amener mes performances au top niveau. C'est tout ce que je peux faire.» A partir de la mi-septembre, le défenseur central rassemblera d'autres arguments en sa faveur. La Ligue des champions débutera alors. Et il est possible que les fans dédient bientôt une nouvelle chanson à leur chouchou du public.
La chanson actuelle de Fabian Schär dit entre autres qu'il est «a man of the people». Un homme du peuple. Fils d'un constructeur de fenêtres, il a grandi à Wil (SG) et a toujours gardé la tête froide. Des caractéristiques qui passent bien dans la ville ouvrière qu'est Newcastle.