Si l’équipe nationale féminine suisse était aussi imprévisible que les interviews de son entraîneur Nils Nielsen, elle serait considérée comme la favorite pour le titre lors de l’Euro en Angleterre. Après une belle bataille contre le grand favori suédois et une défaite de justesse (2-1), le Danois a cherché ses mots devant le micro de la SRF peu après la fin du match. On a même eu l’impression que Nielsen luttait contre les larmes. Quelques minutes plus tard, lors de la conférence de presse officielle, il avait encore du mal à s’exprimer. Lorsque le responsable des médias de l’ASF lui demande son analyse du match, Nielsen avale deux fois son verre vide et dit: «C’est tellement injuste! Quelle peut donc être mon analyse?»
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Un peu plus tard, il a déclaré que cette défaite était particulièrement douloureuse au regard de la préparation compliquée avec le virus de la gastro-entérite. «Nous avons fait un bon match et avons donné tout ce que nous pouvions. Mais à la fin, ce n’était quand même pas suffisant.»
Pour le 2-2 lors du match d’ouverture contre le Portugal, après avoir mené 2-0, il a pris le blâme sur lui. Peu après la fin du match, il a précisé: «J’ai effectué des changements trop tardifs. C’était la bonne décision, mais trop tard. C’est de ma faute.» Il a ensuite expliqué la raison de son hésitation en toute transparence.
Les analyses de match de Nils Nielsen sont définitivement différentes de celles de ses collègues professionnels. Ce qui n’est pas seulement dû au fait que les mots lui manquent parfois en allemand. Il n’y a pas de platitudes d’entraîneur préparées à l’avance. Il ne prépare pas de phrases toutes faites. «Je suis honnête, analyse-t-il. Et si je pense avoir fait une erreur, je le dis aussi.»
L’homme a aussi de l’humour
Ce psychologue du sport diplômé peut laisser certains téléspectateurs perdus devant leur écran. On n’est pas forcément habitués à autre chose que des platitudes de la part des entraîneurs, surtout après le coup de sifflet final. «J’aurais voulu le secouer», s’est agacée l’ancienne joueuse de l’équipe nationale Danique Stein après le match au Portugal. Elle n’est pas la seule à le dire.
L’homme né au Groenland ne laisse personne indifférent. Les uns l’adorent et les autres le détestent. C’est une question de goût. Ce qui est sûr, c’est que c’est un interlocuteur intéressant et intéressé, aux opinions nuancées et plein d’humour. Lorsqu’on lui demande quelles leçons il a tirées de la défaite 7-0 contre l’Allemagne et de la défaite 4-0 contre l’Angleterre lors des matches amicaux, il répond: «Qu’une gifle fait mal à la tête, que ce soit une gifle allemande ou anglaise.»
Mais le Danois a montré après le match contre la Suède qu’il savait aussi utiliser des phrases bateau dignes des entraîneurs les plus rompus au bal médiatique. Sa vision avant le match décisif face aux Pays-Bas? «Le virus est parti, nous sommes encore dans le tournoi et nous avons montré que nous pouvions rivaliser avec des équipes de classe mondiale.»
Dimanche, contre les Néerlandaises, ce sera tout ou rien. Quelle que soit l’issue, on est également curieux de savoir ce que Nielsen dira à la fin du match. Forrest Gump dirait: «Nils Nielsen est comme une boîte de chocolats. On ne sait jamais sur quoi on va tomber…»