Metin Karagülle a réussi son pari! Sans être un professionnel de l'événementiel, loin de là, ce carrossier de Collombey-Muraz a mis sur pied une manifestation d'envergure, laquelle aura lieu ce samedi à la Tuilière durant toute la journée: un Replay du Suisse-Turquie de l'Euro 2008, dont les bénéfices iront aux victimes du tremblement de terre meurtrier en Turquie et en Syrie.
«Mon idée, c'était vraiment de faire un match avec les mêmes joueurs, le même arbitre et les mêmes entraîneurs», avait-il dit à Blick il y a quelques jours. Si les Turcs ont répondu présent à 99%, et que le mythique Fatih Terim sera de la partie (ce qui ravit Michel Pont), ce n'est de loin pas le cas de tous les joueurs de l'équipe de Suisse d'il y a quinze ans. Le Chablaisien d'origine turque s'est d'ailleurs rendu à Saillon lundi, à l'arrivée en stage à l'hôtel des internationaux actuels. Il a pu s'entretenir quelques instants avec Murat Yakin, dont le frère Hakan sera présent, contrairement à d'autres grands noms de l'époque.
Un match entre le FC Aigle et l'équipe de Suisse en 1993!
«Mais ce n'est pas si grave. Nous allons compléter l'équipe avec plusieurs internationaux d'autres années. Et puis, il y a le match de gala, qui sera sympa aussi», se réjouit Metin Karagülle, qui a pu compter sur l'une de ses idoles comme parrain de la journée. Kubilay Türkyilmaz a en effet dit oui tout de suite et cela ne pouvait pas laisser le Valaisan indifférent.
«Il faut bien se rendre compte de qui était Kubi dans les années 90! C'était le meilleur joueur de l'équipe de Suisse, une star absolue. Et pour nous, les Turcs de Suisse, c'était une grande fierté», explique Metin Karagülle, lequel a d'ailleurs failli... jouer contre lui en 1993.
«L'histoire est folle. L'équipe de Suisse, qui allait disputer la Coupe du monde aux États-Unis peu après, est venue jouer un match de préparation, je ne sais pas si on peut l'appeler ainsi, contre le FC Aigle, mon club! J'étais tellement excité de jouer contre Kubi... et mon entraîneur de l'époque m'a laissé sur le banc pour faire jouer ses copains. J'étais dégoûté. Heureusement, Kubi m'avait donné son maillot.»
Il signe son maillot, trente ans après
Trente ans après, les deux hommes se sont donc retrouvés et Metin Karagülle a eu droit à une signature officielle sur le prestigieux habit et il ne fait aucun doute qu'il le gardera précieusement. Les deux hommes, outre leurs origines turques, ont d'ailleurs un autre point commun: leur formation.
«J'ai effectué un apprentissage de tôlier et de peintre à Bellinzone», révèle Kubilay Türkyilmaz. «J'ai été garnisseur aussi, y compris dans les trains. J'aurais pu en faire mon métier, mais mon pied gauche m'a permis de devenir footballeur et je lui dis merci. C'est allé très vite et j'ai changé de voie, on va dire», sourit l'attaquant aux 34 buts en 62 sélections, qui sera bien sûr présent samedi toute la journée à la Tuilière.