Le maintien semble impossible
Reto Gertschen: «La priorité, c'est de donner une bonne image»

La Suisse affronte la Suède vendredi et l'Italie mardi et peut théoriquement encore obtenir son maintien en Ligue des Nations A. Mais Reto Gertschen, conscient de l'extrême difficulté de la tâche, n'en fait de loin pas une priorité. Son objectif est ailleurs.
Publié: 24.11.2023 à 10:57 heures
|
Dernière mise à jour: 24.11.2023 à 11:54 heures
Reto Gertschen, nouveau sélectionneur ad interim de l'équipe nationale féminine, espère terminer l'année sur une note positive.
Photo: Urs Lindt/freshfocus
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

«J'étais en vacances, il faisait beau, j'étais bien reposé. Et puis, vendredi soir, j'ai été contacté. Le lendemain, j'ai dit que j'étais prêt.» Reto Gertschen a dévoilé les coulisses de sa nomination en tant que sélectionneur de l'équipe de Suisse féminine. Aussi simple qu'un coup de fil!

Pourquoi a-t-il dit oui, au juste, sachant que la situation est tout sauf simple avec cette Nati féminine? «J'ai toujours dit à l'ASF que quoi qu'il arrive, j'étais à disposition. Jusqu'à vendredi, cela n'avait pas été souvent le cas. Mais là, le téléphone est arrivé, et je n'ai pas hésité. Je rends service et j'en suis fier», a expliqué l'ancien joueur du Lausanne-Sport, de Servette et du FC Sion, aujourd'hui âgé de 58 ans.

La suite? Il ne se pose pas la question

L'ASF avait en effet bien besoin d'une solution d'urgence après le passage désastreux d'Inka Grings. La Suisse ne sait plus gagner, ni même marquer, et la sélectionneuse a dû s'en aller du jour au lendemain sur fond de polémiques liées à un job précédent en Allemagne. Bref, un véritable bourbier, dans lequel Reto Gertschen a accepté de se plonger pour les dix prochains jours... au moins.

Il n'a en effet pas exclu de continuer après son interim, ne confirmant simplement rien à ce sujet. «Je ne me pose pas la question. Le téléphone que j'ai eu est très clair: la mission porte sur ces dix jours et rien de plus. Il y a ces deux matches à disputer et je ne réfléchis à rien d'autre.»

Ces deux matches, ce sont ceux face à la Suède vendredi et en Italie mardi. Dernière de son groupe avec 0 point en quatre matches (un but marqué), la Suisse doit gagner ces deux matches pour espérer terminer troisième et donc ne pas être reléguée directement en Ligue des Nations B.

Une mission plus qu'impossible, à laquelle Reto Gertschen ne croit d'ailleurs pas. «Il reste une mini-chance de ne pas tomber, mais ce serait une erreur d'y penser. Au vu de la situation, il y a d'autres priorités. On doit prendre du plaisir sur le terrain, montrer un beau visage. L'important, c'est de montrer à l'extérieur que cette équipe peut jouer au football et faire bonne figure. On veut terminer l'année avec un sentiment positif.»

Il n'a jamais entraîné de filles, mais en connaît déjà plusieurs

Bien jouer, prendre du plaisir, retrouver un peu de confiance et, surtout, regarder vers l'avant. Voilà un joli programme pour dix jours de stage, qui débutent dès lundi. Le nouveau sélectionneur ad interim devra aller vite, surtout qu'il a expliqué ne pas encore avoir pris contact avec ses joueuses.

«Je privilégie le contact direct. Dès lundi, ce sera le cas, et on va bien sûr beaucoup échanger», explique le Bernois, qui n'a jamais entraîné de filles, mais connaît tout de même bien plusieurs de ses joueuses puisqu'en sa qualité de chef de la formation des entraîneurs à l'ASF, il en a plusieurs sous sa responsabilité.

Quelques joueuses de la sélection préparent en effet déjà la suite et passent leur diplôme C. Reto Gertschen a donc déjà une relation de travail avec elles. «Elles sont sept», a-t-il détaillé, en citant notamment Lia Wälti et en souriant ensuite franchement en répondant à la question de savoir si toutes ces futures entraîneures réunies au sein de la sélection n'allaient pas lui poser trop de questions et avoir trop d'avis différents concernant sa manière de gérer.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

En tant que chef de la formation, il a d'ailleurs constaté une différence entre les garçons et les filles, notamment sur le plan de la psychologie. «Avoir les deux est très enrichissant et une force. Globalement, je dirais que les filles ont toujours une question en plus, ce qui est très bien et te permet à toi aussi, en tant que formateur, de progresser», explique-t-il, en déplorant que peu de filles, aujourd'hui, parviennent à trouver un banc au plus haut niveau.

«Il y a aussi une question d'état d'esprit. Si une fille se voit proposer un banc, son premier réflexe sera peut-être de se demander si elle est en capable. Un garçon, lui, est persuadé d'office qu'il l'est... C'est à nous, en tant que responsables, de changer cela et de dire à la fille qu'elle n'a pas à se poser la question, qu'elle a les capacités», estime-t-il.

Huit ans d'expérience avec les M18 et M20 masculins

Lui-même n'a entraîné des filles que de manière très ponctuelle, lors de «cellules» organisées en lien avec les associations régionales, voilà bien longtemps. Ses huit ans d'expérience avec les sélections juniors masculines (M18 et M20, en tant qu'adjoint et sélectionneur principal) lui apportent cependant une belle expérience et une solide connaissance des rouages de l'ASF.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la