Le Luxembourg a progressé
Attention, ces Lions Rouges sont affamés!

Le Luxembourg est en progression constante et son milieu de terrain, notamment, est devenu très compétitif. Les Lions Rouges viennent de battre la Suède et ne sont de loin plus une petite sélection européenne.
Publié: 25.03.2025 à 12:48 heures
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Dernière mise à jour: 25.03.2025 à 12:57 heures
Alerte: le Luxembourg vient de battre la Suède!
Photo: imago/Majerus
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Il flotte dans l'air de Saint-Gall comme une petite musique, qui ferait du Luxembourg la sélection idéale pour que l'équipe de Suisse gagne enfin un match, ce mardi soir, neuf mois après sa dernière victoire -sensationnelle- contre l'Italie (2-0) à l'Euro. En ce magnifique jour d'été à Berlin, la Nati avait dynamité la Squadra et atteint les quarts de finale de la compétition, ce qui avait provoqué des scènes de joie partout dans le pays. Le peuple rouge et blanc était descendu dans la rue pour célébrer les performances de Dan Ndoye, Remo Freuler et Ruben Vargas.

Huit matches sans gagner pour la Nati

Et que s'est-il passé depuis ce match de rêve, cette démonstration collective de la Nati? L'élimination en quarts face à l'Angleterre aux tirs au but, tout sauf une infamie, puis six matches sans gagner en Ligue des Nations (Danemark, Serbie, Espagne), avec une bonne dose d'éléments contraires, notamment en raison d'un arbitrage parfois aléatoire. Sept rencontres sans victoire, donc, une série à laquelle il faut ajouter le match nul en Irlande du Nord de vendredi dernier. La réception du Luxembourg à Saint-Gall ce mardi à 20h45 doit donc être l'occasion de retrouver une certaine confiance. Mais l'affaire n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît de prime abord pour l'opinion publique. Surtout que Murat Yakin a annoncé son intention de très largement faire tourner son équipe, se privant volontairement de Breel Embolo, Gregor Kobel et Ricardo Rodriguez au coup d'envoi, en plus de Remo Freuler, Zeki Amdouni, Manuel Akanji et Granit Xhaka. 

Près de 10'000 spectatrices et spectateurs ont assisté à la victoire contre la Suède samedi soir.
Photo: imago/Jan Huebner

Il faut le dire: affronter l'Irlande du Nord, à Belfast, et le Luxembourg sont deux «fausses bonnes idées» pour retrouver la confiance, tant ces deux sélections sont inconnues du grand public, mais ne représentent pas des adversaires faciles à battre, très loin de là. Murat Yakin a eu raison de se défendre après le match nul 1-1 de vendredi, en soulignant que personne ne venait gagner facilement à Windsor Park, ce qui est factuellement vrai. Et le Luxembourg est désormais très loin de la sélection qui se présentait en victime un peu partout en Europe au XXe siècle. La victoire au Letzigrund en 2008 avait été obtenue à la surprise générale, au milieu d'une traversée du désert. Dans toute son histoire, la Suisse a d'ailleurs battu 10 fois le Luxembourg, contre un nul et ce fameux revers pour le deuxième match d'Ottmar Hitzfeld. Mais aujourd'hui, les Lions Rouges sont loin, très loin, de partir battus d'avance lorsqu'ils se présentent sur le terrain.

Une très belle campagne pour l'Euro 2024

La preuve par les chiffres: placés dans un groupe pas facile pour la qualification à l'Euro 2024 (Portugal, Slovaquie, Islande, Bosnie, Liechtenstein), les hommes de Luc Holtz ont terminé avec le très appréciable total de 17 points, et une très confortable troisième place. Six points contre la Bosnie et le Liechtenstein, quatre contre l'Islande, un contre la Slovaquie, voilà le très bon bilan des Lions Rouges, qui ont toutefois pris deux abominables claques contre la Selecçao, s'inclinant 6-0... et 9-0! 

Deux ans plus tôt, lors des qualifications pour la Coupe du monde 2022, le Luxembourg s'était notamment imposé à Dublin, ce qui n'a rien d'évident, et avait battu deux fois l'Azerbaïdjan.

Gerson Rodrigues, l'un des atouts majeurs de la sélection luxembourgeoise.
Photo: imago/Jan Huebner

Alors oui, il faudra une bonne équipe de Suisse ce mardi à Saint-Gall pour vaincre le Luxembourg, qui vient d'ailleurs de battre la Suède (1-0) devant près de 10'000 personnes dans son stade, ce qui n'a bien sûr pas échappé à Murat Yakin et à son staff. Le sélectionneur Luc Holtz espère bien pouvoir enchaîner ce mardi contre la Nati et «surfer sur la vague». 

«J'espère qu'on sera capables de mettre la même énergie que samedi. Il faudra le faire si on veut espérer rivaliser un petit peu avec la Suisse, une équipe qui a une qualité individuelle supérieure à la notre. Même s'ils sont privés de plusieurs joueurs, cela reste une tache très difficile», a assuré le technicien, qui a apprécié l'ambiance de travail de son groupe cette semaine.

Après avoir gagné, tout est plus simple

«Je me rappelle d'un rassemblement en 2017 où on avait perdu 8-0 en Suède. Là, c'était un peu plus difficile de remobiliser tout le monde lors de l'entraînement suivant et d'avoir une forme de sérénité. Mais là, après cette victoire 1-0, c'est plus facile, surtout quand la performance est aussi bonne», a-t-il assuré lundi lors d'une conférence de presse tenue en trois langues: français, allemand et luxembourgeois.

S'il n'était déjà plus joueur et pas encore sélectionneur en 2008, lors de la victoire des Lions Rouges à Zurich face à la Nati, Luc Holtz se souvient parfaitement de cette rencontre. «Je ne dirais pas qu'elle a changé quelque chose pour nous, mais c'est sûr qu'elle a sûrement modifié un peu l'avis de l'opinion publique. On a été vus un peu différemment après cette rencontre. La leçon que j'en tire, c'est chaque match doit être joué, peu importe l'adversaire. Il peut tout se passer: un carton rouge, un exploit...» Ou la VAR, comme il l'a expérimenté dimanche à Dortmund où il se trouvait pour assister à Allemagne-Italie. «Ça, c'est sûr et je le dis ici devant les micros: mettez la VAR à la poubelle!», a-t-il affirmé dans un demi-sourire.

Christopher Martins Pereira est bien connu du public suisse.
Photo: imago/Jan Huebner

Si la sélection luxembourgeoise a bien grandi, elle le doit à plusieurs facteurs, dont une professionnalisation de ses structures, mais aussi à une certaine qualité individuelle de ses joueurs. Ainsi, à mi-terrain, les Lions Rouges alignent un trio qui a de l'allure avec Mathias Olesen, qu'Yverdon connaît bien, mais aussi deux joueurs de très haut niveau, Leandro Barreiro (Benfica) et Christopher Martins Pereira, l'ancien milieu d'YB, désormais un cadre du Spartak Moscou. Quels que soient les deux ou trois joueurs alignés dans l'entrejeu de la Nati mardi, il faudra se méfier de ce secteur de jeu.

La Coupe du monde 2026, un défi compliqué

Après ces deux matches amicaux de mars, le Luxembourg entamera son parcours de qualification pour la Coupe du monde 2026, en espérant progresser encore. Le groupe est cependant compliqué: Allemagne, Slovaquie et Irlande du Nord et il n'y aura pas de rattrapage, vu que le Luxembourg a terminé dernier de son groupe de Ligue des Nations. Mais même là, le capitaine Laurent Jans et ses coéquipiers ont été loin d'être ridicules au niveau C, accrochant un match nul contre chaque adversaire, à savoir l'Irlande du Nord, la Bulgarie et la Biélorussie. Cela n'en fait pas un cador européen, mais pas non plus une proie facile à dévorer.

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