De l’extérieur, c’est comme si rien n’avait changé pour Yann Sommer. Le gardien de l’équipe de Suisse est toujours accompagné de son grand rire sympathique. Il répond calmement et de manière réfléchie aux questions. Le gendre idéal n’en dit rarement plus que ce qui est nécessaire.
Yann Sommer reste serein lorsque les journalistes évoquent le traitement qui lui est réservé par la presse allemande et les rumeurs de départ du Bayern Munich. Le «Tageszeitung» annonce qu’il va certainement quitter la Bavière. Tout le contraire de l'«Abendzeitung» qui rapporte les propos rassembleurs du président du club. Herbert Hainer estime que deux gardiens valent mieux qu’un et que le Suisse est une personne sympathique. Le principal intéressé botte en touche avec le sourire: «J’ai fini par arrêter de lire les journaux.»
Son entraîneur encense son concurrent
Et pourtant: cet avenir incertain doit quand même peser sur les épaules de celui qui est devenu le héros de la nation après l’Euro 2021. Son principal concurrent au Bayern Munich, Manuel Neuer, est bientôt apte au service. De quoi susciter les louanges de l’entraîneur Thomas Tuchel. «Je dois faire attention à ne pas tomber dans l’euphorique», a déclaré le coach après le retour du gardien allemand sur le terrain d’entraînement. «C’est une nouvelle sensationnelle.»
Yann Sommer est loin de l’agitation bavaroise et se prépare depuis samedi sous le soleil de tessinois de Tenero. L’équipe de Suisse s’apprête à disputer ses deux derniers matches de la saison, comptant pour les qualifications de l’Euro 2024. Gregor Kobel sera aligné vendredi en Andorre, tandis que le numéro un retrouvera sa place contre la Roumanie à Lucerne lundi. «Ensuite, je me réjouis de passer quelques jours de vacances et de me reposer», se réjouit le Bâlois.
La menace Kobel est à l’affût
«Je suis très détendu, poursuit Yann Sommer quand il doit, encore une fois, évoquer son futur. J’ai encore deux ans de contrat avec le Bayern Munich.» Et si le retour de Manuel Neuer le repousse sur le banc, alors que Murat Yakin a laissé entendre qu’il voulait compter sur un gardien titulaire pour la Nati? La menace Gregor Kobel se préciserait alors. «Je ne peux pas vraiment en parler pour le moment. C’est encore bien trop loin», dribble Yann Sommer. Gregor Kobel, à l’affût, a récemment reconnu auprès de Blick qu’il lui était difficile de vivre son statut de numéro deux en équipe nationale.
«C’était très instructif»
Dans l’ensemble, les quatre derniers mois ont été très «intenses», selon l'aveu même de Yann Sommer. «Il y a eu beaucoup de hauts et de bas. Le titre de champion et les célébrations qui ont suivi. Même si nous avons été 'sortis' de la fête par les annonces abruptes de licenciements (ndlr: les dirigeants Oliver Kahn et Hasan Salihamidzic ont été remerciés le jour même du titre). Le bilan reste tout de même bon. C’était une saison très instructive pour moi. Il y a eu beaucoup d'effervescence, pas mal de rumeurs et d'histoires autour du club. Malgré tout, c’était très amusant!»
Et les critiques sur ses performances? Yann Sommer répond du tac au tac «… très peu objectives! Mais c’est le Bayern Munich. On écrit beaucoup de choses. La couverture médiatique est omniprésente. Beaucoup de gens s’expriment. Cela fait partie du club.» Je n’ai jamais eu de problèmes avec les critiques dans ma carrière. Sauf si elles ne sont pas objectives. «Dans ce cas, elles ne m’intéressent pas non plus. Je finis par ne plus les lire, comme je l’ai dit. En général, j’ai fait comme j’ai toujours fait dans ma carrière: j’ai laissé les louanges et les critiques m’atteindre de la même manière.»
Et maintenant?
Avec le retour annoncé de Manuel Neuer, Yann Sommer devra très vite répondre aux questions qui entourent son avenir. Un futur qui s'écrit encore au conditionnel, aussi bien en club qu'en équipe de Suisse.