Le dialogue plutôt que le boycott
Coupe du Monde en Arabie saoudite: L'ASF dit oui, mais pose ses conditions

La Suisse soutiendra les candidatures pour les Coupes du monde 2030 et 2034. Le président de l'ASF Dominique Blanc insiste cependant concernant l'Arabie saoudite sur la mise en place d'instances indépendantes pour garantir les droits de l’homme et la transparence.
Publié: 10.12.2024 à 10:19 heures
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Dernière mise à jour: 10.12.2024 à 10:26 heures
Dominique Blanc et l'ASF veulent être vigilants concernant l'Arabie saoudite en 2034.
Photo: Pius Koller
Blick Sport

L'ASF approuve les candidatures conjointes du Maroc, du Portugal et de l'Espagne pour 2030, ainsi que celle de l'Arabie saoudite pour 2034. Mais son soutien pour la candidature saoudienne ne s'accompagne pas d’un blanc-seing. Dominique Blanc, président central, exige des garanties solides dans les domaines des droits des travailleurs et des droits humains.

Dans une interview publiée sur football.ch, le Vaudois explique que l’ASF a formulé des attentes précises auprès de la FIFA, dont la création d'instances de contrôle et de recours indépendantes, en plus des mécanismes actuels. Ces organes devront surveiller le respect des engagements pris envers les travailleurs, les supporters et les médias, tout en veillant à la non-discrimination et à la liberté d’expression.

Des points fondamentaux

«Le dossier de candidature de l'Arabie saoudite contient une stratégie très large de protection des travailleurs et des droits de l'homme, ce qui nous a incités à approuver la candidature. Mais il y a des imprécisions sur certains points», assure Dominique Blanc. 

De quoi parle-t-il précisément? «Le droit à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, ainsi que la protection complète contre toute discrimination dans le cadre de la Coupe du monde, notamment en raison du sexe, de l'orientation sexuelle et de la religion, sont fondamentaux pour nous. Sur ce point également, nous considérons qu'il est du devoir de la FIFA et des organisateurs, en collaboration avec des organisations internationales indépendantes renommées, de regarder de près, d'observer et de contrôler que les engagements et les promesses faites aux travailleurs, aux équipes, aux supporters et aux professionnels des médias tiennent la route», explique le Lausannois.

Cette position découle d’une réflexion approfondie menée avec divers acteurs : Amnesty International, un avocat spécialisé en droits de l’homme, des représentants de la FIFA et du DFAE, ainsi que les organisateurs saoudiens. «Nous croyons au dialogue plutôt qu’au boycott», affirme Blanc, citant le Qatar comme exemple d'une dynamique où le football peut agir comme catalyseur du progrès.

Le vote par acclamation, c'est non!

Enfin, l'ASF critique la procédure de vote «par acclamation» prévue par la FIFA, qu’elle estime peu démocratique. Elle demande qu'une majorité statutaire valide d'abord cette méthode avant le vote final, en conformité avec l'esprit des statuts de la FIFA.

Par cette démarche, l'ASF espère allier engagement sportif et responsabilités éthiques, tout en restant vigilante quant à la mise en œuvre concrète des promesses annoncées.

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