Le calme du détroit de l'Öresund, à quelques encablures de la mer Baltique, est apaisant. De l'autre côté du détroit, à même pas dix kilomètres, la Suède se fait apercevoir et de nombreux touristes prennent en silence et sans tapage le ferry pour se rendre d'Helsingor, côté danois, à Helsingborg, côté suédois. Même les bateaux ne font pas de bruit et les seuls décibels se faisant entendre ce mercredi matin proviennent des cris des oiseaux tentant de trouver de la nourriture en fonçant vers l'eau. Les supporters de l'équipe de Suisse qui ont prévu de préparer le match de jeudi à Malmö avant de franchir cette bande maritime sont prévenus: s'ils se mettent à chanter «Schwiiizer Nati» en traversant, ils risquent d'avoir quelques regards de travers. Le temps est d'ailleurs agréable au bord de l'eau en ce début du mois de septembre, ni trop chaud ni trop frais, et c'est donc là, à Helsingor, à cinquante kilomètres au nord de Copenhague, que la sélection danoise prépare ses rencontres à domicile.
Des safaris de thon
Elle en a deux à disputer, d'ailleurs, ces prochains jours à Copenhague: jeudi contre la Suisse, dimanche face à la Serbie. Les Danois veulent sortir de ces deux rencontres avec quatre ou six points, et plutôt six que quatre. Tel est le sens du message délivré par leur sélectionneur (doublement) intérimaire, Lars Knudsen, l'homme qui s'occupe de la sélection en l'absence du patron Morten Wieghorst, victime d'un surplus de stress. Les Danois se préparent donc dans leur très joli Marienlyst Strandhotel, un cinq étoiles situé, comme son nom l'indique, au bord de la plage. Les excursions annoncent la couleur: ici, pas question de prendre un zodiac pour aller admirer les dauphins, mais les tour-opérateurs proposent des safaris de... thons! Avis aux amateurs, le selfie ne coûte qu'une poignée de couronnes.
Une plage comme un havre de paix
A deux pas du Martienlyst Strandhotel, vers le sud, se trouve le très élégant Château de Kronborg. Et en direction du nord, le terrain d'entraînement de la sélection danoise. Christian Eriksen et ses coéquipiers y sont en trois minutes depuis leur hôtel et peuvent s'y préparer dans le calme le plus complet. Impossible d'imaginer le moindre supporter en colère ici, Helsingor étant une destination réservée aux touristes (et aux chasseurs de thon, donc). Même les écoliers sortant de cours chahutent en silence, comme si tout éclat de voix était proscrit. Le calme et la sérénité, tout simplement.
Voilà qui change donc de la passion bouillante du Vélodrome pour le nouveau capitaine de la sélection danoise. Pierre Emile Höjbjerg, nouveau milieu de terrain de l'Olympique de Marseille, a en effet succédé à l'emblématique Simon Kjaer et c'est lui qui était chargé de venir dans la salle de conférence de son hôtel de luxe mercredi, à la veille d'affronter la Suisse.
La Suisse méritait mieux que les quarts à l'Euro
Pour Blick, et dans un excellent français, la nationalité de sa mère, le milieu de terrain de 29 ans ne s'est pas trop avancé sur qui était le favori entre la Suisse et le Danemark ce jeudi à Copenhague («Nous verrons bien, et vous aussi», a-t-il souri), mais il a admis avoir été impressionné par la sélection de Murat Yakin à l'Euro. «Franchement, ils ont super bien joué. C'était une équipe qui faisait plaisir à voir. Je pense même qu'ils auraient pu aller plus loin que les quarts», a-t-il lâché. Connaissant très bien l'Angleterre, lui qui a été l'un des hommes forts de Tottenham, le Danois assure que la Nati aurait pu sortir les Anglais avec un peu plus de réussite. Et un penalty réussi en plus...
«Ce sera difficile pour nous jeudi, nous respectons beaucoup la Suisse, mais nous croyons en nous, bien sûr. La Suisse a perdu des joueurs, ce qui est le cycle normal tous les deux ans. Nous aussi, mais nous avons encore de bons joueurs, comme la Suisse», assure Pierre Emile Höjbjerg, qui entrera donc avec le brassard au Parken ce jeudi soir.