Est-il réaliste que la Nati joue jeudi à Tel-Aviv?
C'est très improbable. Israël a déclaré l'état de guerre. La vie quotidienne est interrompue et rien n'incitera à penser au football dans les prochains jours. Tel Aviv est certes situé à 400 kilomètres de la bande de Gaza, mais la ville a été la cible de plusieurs attaques de roquettes depuis le début de l'offensive du Hamas.
Comment l'ASF réagit-elle?
L'Association suisse de football se dit touchée par la situation: «C'est avec grand regret que nous avons pris connaissance de la situation en Israël et des attaques nocturnes de roquettes.» L'ASF est en contact étroit avec l'UEFA et la Fedpol, ainsi qu'avec l'ambassade de Suisse en Israël. Swiss joue également un rôle important, puisque tous les vols en direction d'Israël ont été annulés jusqu'à lundi, dans un premier temps. «Au vu de la situation, il nous est difficile d'imaginer pouvoir nous rendre en Israël mardi», dit Adrian Arnold, porte-parole de l'ASF.
Quand l'UEFA va-t-elle décider?
L'instance européenne est sous pression. Giorgio Marchetti, chef des compétitions, a jusqu'à lundi pour prendre une décision. Jouer en Suisse pourrait être une alternative, mais ce serait un désavantage pour Israël. Un match sur terrain neutre est une solution probable. Mais le défi logistique est complexe. Il faudrait une grande flexibilité de toutes les parties impliquées (organisateurs, télévisions, responsables de stades...}. Dans le passé, Chypre a représenté une solution acceptable. Le stade de l'Apoel Nicosie a accueilli des équipes israëliennes en Coupe d'Europe en 2002. En 2013/14, le Dynamo Kiev a disputé quelques matches d'Europa League au GSP Stadium.
Quelles solutions l'UEFA peut-elle proposer?
L'agenda est tellement serré qu'il y a peu de place pour un report. Le 23 novembre aura lieu le tirage au sort des play-off, qui se disputeront en mars 2024. Tous les matches de poules doivent être terminés d'ici-là. Il y aurait une fenêtre de disponible en automne, la Suisse jouant le 18 contre le Kosovo à Bâle, puis le 21 à Bucarest contre la Roumanie. Il serait possible de jouer le 15 en Israël. Mais cela voudrait dire que Murat Yakin et ses joueurs montent dans l'avion au deuxième jour de leur rassemblement déjà.
Et pour les supporters?
Ils sont 150 à s'être inscrits auprès de Traveclub pour ce match. Si la partie devait être renvoyée, l'agence chercherait des solutions pour tous les passagers. Swiss prendrait à sa charge les frais d'annulation des vols. Tout est encore ouvert concernant un éventuel changement de réservation. Si le match devait avoir lieu à Chypre, ce serait probablement à huis clos. Si elle avait lieu en novembre, peut-être pourrait-il y avoir des supporters. Le meilleur exemple est le Shakhtar Donetsk, qui joue ses matches de Champions League à Hambourg et à Varsovie, devant des supporters.