Young Boys, 1959 – Coupe des clubs champions européens
Ceux qui étaient présents au Wankdorf de Berne ce 15 avril 1959 se souviendront toute leur vie de cette journée mémorable et de ce match aller contre le Stade de Reims. Le nombre officiel de spectateurs était certes de 60’000, mais les témoins oculaires parlaient de 64’000, car quiconque payait cinq francs était autorisé à entrer. Peu importe s’il restait de la place.
Ce que les spectateurs ont pu voir ensuite était une heure de gloire du football suisse. Young Boys s’est imposé 1-0, mais le score aurait pu être bien plus sévère. Les Bernois ont touché deux fois la barre transversale, un but a été refusé – on ne sait pourquoi – et l’arbitre n’a pas jugé bon de sanctionner un joueur du Stade de Reims pour une faute manifeste dans la surface de réparation.
Au match retour, le soufflé est retombé. Reims s’est imposé 3-0 et le conte de fées bernois en Coupe d’Europe s’est brutalement terminé.
Zurich, 1964 – Coupe des clubs champions européens
Même si ces deux matches contre le grand Real Madrid remontent à près de 60 ans, Bruno Brizzi y pense encore régulièrement. «Autrefois, ma défunte épouse découpait chaque article de journal et le collait dans des albums. J’aime les feuilleter de temps en temps et me remémorer des souvenirs», raconte l’homme de 89 ans.
Bruno Brizzi n’était pas seulement présent sur le terrain à l’époque, il a également marqué le seul but zurichois. «Le fait que nous soyons arrivés en demi-finale était une sensation et une expérience unique. Nous, les petits Suisses, avons pu affronter des superstars comme Di Stefano ou Puskas. J’en suis encore reconnaissant aujourd’hui.»
Le Zurichois est particulièrement fier d’un souvenir. Après le match, il s’est procuré une photo dédicacée du légendaire Hongrois Ferenc Puskas. À l’époque, sa femme a également soigneusement rangé cet autographe dans ses albums.
Zurich, 1977 – Coupe des clubs champions européens
Inimaginable aujourd’hui, mais normal à l’époque. Après trois tours victorieux, le FCZ était déjà en demi-finale, où il rencontrait Liverpool. Pius Fischbach se souvient du match en quart de finale à l’extérieur chez le Dynamo Dresde. «Nous avions alors tenu deux séances d’équipe, l’une dans un lieu public et l’autre dans une petite pièce, car à l’époque, on était écouté par la Stasi.»
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Lorsque l’homme de 75 ans pense à la demi-finale contre Liverpool, il pense surtout au match retour sur la pelouse du légendaire Anfield. «Lorsque 'You’ll Never Walk Alone' a été joué, c’était déjà très impressionnant. Mais cela ne m’a pas intimidé, au contraire, cela m’a motivé.»
Malgré tout, le FCZ n’avait aucune chance, il s’est incliné 3-0 au retour, après avoir perdu 3-1 à l’aller. Mais Pius Fischbach l’affirme: «C’était une expérience énorme, et aujourd’hui encore, on me parle régulièrement de ça.»
Grasshopper, 1978 – Coupe de l’UEFA
«C’est incroyable ce qui s’est passé à Bastia, en Corse, à l’époque», se souvient encore Roger Wehrli, en parlant du matin du match retour. «Vers 11 heures, nous sommes allés nous promener et nous sommes passés devant le stade. C’était la folie, il était déjà plein à craquer.»
Ce que Roger Wehrli et ses coéquipiers ont vécu plus tard lors de l’échauffement est aujourd’hui inimaginable. «Pendant que nous nous échauffions, il y avait sur le terrain de véritables coqs et moutons, tous peints en bleu et blanc.»
Il s’en serait fallu de peu pour que GC devienne la première équipe suisse à se qualifier pour une finale de Coupe d’Europe. Mais à cause de la règle du but à l’extérieur, les Zurichois ont été malencontreusement éliminés. «C’était quand même impressionnant. Même pour nos femmes, que nous avons pu emmener pour la première fois à l’époque.» Après une victoire 3-2 à l’aller, les Sauterelles se sont inclinées 1-0 au retour.
Bâle, 2013 – Europa League
Le moment fort de la campagne bâloise de Coupe d’Europe 2012-13 a clairement été le quart de finale contre Tottenham. Le score était de 2-2 à l’aller comme au retour, ce qui a donné lieu à une séance de tirs au but. Avec une fin en apothéose pour les Rhénans.
En demi-finales, ils ont à nouveau rencontré une équipe anglaise, Chelsea. Mais lors du match retour à Stamford Bridge, le miracle bâlois n’a pour une fois pas eu lieu. Le FCB a été éliminé par le futur vainqueur de l’Europa League sur le score cumulé de 2-5 (1-2 à l’aller, 1-3 au retour).