Le retour de Kevin Bua en Suisse a été l’une des bonnes nouvelles de l’été. Le Genevois retrouve la Super League après une saison mitigée en D2 espagnole. A 27 ans, il a privilégié le FC Sion plutôt que son club formateur Servette. Ça tombe bien, les deux équipes s’affrontent d’entrée dimanche à Tourbillon dans un derby du Rhône qui sent la poudre.
«Bien sûr que c’est toujours un match particulier contre Genève, reconnaît l’ailier. J’y suis né et j’ai encore beaucoup d’attaches. J’avais déjà affronté le SFC avec Bâle mais c’est encore différent avec ce derby.» De son propre aveu, Kevin Bua n’avait pas imaginé un jour disputer ce derby du Rhône avec un maillot autre que celui des Grenat. «Je serai toujours fier d’être genevois mais je joue pour le FC Sion. C’est purement professionnel. Je fais la part des choses et je veux tout donner pour le club.»
«L’argent, ce n’est pas le plus important»
Avant de signer en Valais, ses envies de changement ont attiré plusieurs employeurs. «C’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’intérêt.» Forcément, Servette était sur les rangs. Bua a joué 55 matches pour la première équipe du SFC (6 buts et 14 assists entre 2013-2015) mais il n’a jamais joué dans l’élite avec le club de sa ville.
Pourquoi ne pas être rentré à la maison? Sur les réseaux, les supporters genevois avaient bruyamment regretté son choix. «Je ne veux pas entrer dans les détails pour éviter des polémiques inutiles», reprend le principal intéressé. Sion payait mieux? «Non ce n’est pas ce qui a fait pencher la balance. L’aspect financier n’était le plus important. Je veux jouer, compter sur le long terme. Les discussions ont été très constructives avec les dirigeants valaisans. J’ai vraiment senti la confiance dont j’avais besoin. A Sion, je serai un joueur qui compte et c’est très valorisant. En signant pour trois ans, je bénéficie aussi d’une stabilité agréable.»
Kevin Bua veut retrouver ses sensations et du temps de jeu. En Espagne, il a raté la promotion en Liga avec Leganés. Surtout, le Suisse n’a bénéficié que d’un temps de jeu limité. 20 apparitions en deuxième division (4 buts) pour une présence moyenne d’environ 30 minutes par match. «Je n’avais pas l’habitude d’être aligné moins régulièrement, a-t-il reconnu. Mais cette expérience m’a aussi permis de mûrir sur le plan personnel. J’ai découvert une facette de ma personnalité que je ne connaissais pas.»
Pas encore prêt
Ce rôle de joker, le Genevois pourrait encore l’assumer en ce début de saison à Sion. L’entraîneur Marco Walker a affirmé qu’il n’était pas encore prêt à 100%. Kevin Bua ne s’en cache pas. Après une première semaine d’acclimatation («quand je suis arrivé il y a eu direct de grosses intempéries donc j’ai pu me mettre dans le bain»), il a intégré le groupe en début de semaine. «Je ne suis pas au top de ma forme mais je répondrai présent quand le coach fera appel à moi.»
Faire basculer le derby du Rhône, même dans un rôle de remplaçant, lui permettrait de signer de la plus belle des façons son retour en Super League.