Le «Klassiker» de dimanche en Super League, entre Bâle et Zurich, risque fort de rester dans les mémoires. Pas tant pour la qualité du match, encore moins de l'arbitrage, mais pour la confusion dans laquelle la rencontre s'est terminée: Taulant Xhaka a complètement pété les plombs et a écopé de huit matches de suspension, a communiqué lundi après-midi la Ligue.
L'aîné de Granit s'en est d'abord pris à Antonio Marchesano, avant d'asséner un coup de boule à Nikola Katic, qu'un certain Zinédine Zidane n'aurait pas renié. L'arbitre a d'abord renvoyé Taulant Xhaka pour la première action, avant de le rappeler pour lui annuler son carton jaune... et lui en infliger un rouge pour le coup de boule.
Ce lundi, avant que son sort ne soit connu, le footballeur de 32 ans s'était fendu d'un communiqué via les réseaux sociaux. «Je tiens à m'excuser ici de la manière la plus plate pour mon erreur d'hier soir», a écrit le joueur du FC Bâle. «Vous me connaissez: je suis un joueur qui ne recule pas et donne tout pour ses couleurs. Mais nous, joueurs, sommes aussi des êtres humains qui réagissent sous le coup de nos émotions.»
Comme Zidane en 2006
Le parallèle avec Zidane n'est pas usurpé: la réaction de l'aîné des Xhaka aurait été provoquée par des insultes envers sa famille, comme lors de la finale de la Coupe du monde 2006. «Néanmoins, aucune insulte verbale sur le terrain, contre moi et ma famille, ne justifie un tel dérapage de ma part. En tant que joueur expérimenté et capitaine de cette équipe, j'ai un rôle d'exemple à jouer, notamment dans les moments difficiles, que je n'ai malheureusement pas assumé dans cette situation», conclut le joueur.
Taulant Xhaka ne jouera donc plus cette saison en Super League, puisqu'il ne reste que quatre journées. Il manquera aussi le début du prochain championnat. Un sale coup pour le FC Bâle, qui pointe à six points de retard sur Servette et la qualification pour la Ligue des champions, l'objectif avoué des Rhénans.
«Je serais suspendu 50 ans»
L'entraîneur du FCB, Heiko Vogel, est conscient que son joueur est allé trop loin. L'Allemand a une certaine compréhension pour les émotions, tant qu'elles restent «dans les limites». Ce qui n'a pas été le cas des Bâlois ce dimanche, puisque les défenseurs Kasim Adams et Wouter Burger ont également été expulsés et seront suspendus contre Saint-Gall.
Heiko Vogel lui même ne pourra pas s'asseoir sur le banc rhénan en raison d'un quatrième carton jaune. Il ne veut pas s'exprimer sur l'arbitrage. «Je fais mon propre avocat: je me protège. Si j'avais dit mon ressenti à l'arbitre aujourd'hui, je serais suspendu pour les 50 prochaines années!»
C'est en effet une décision du directeur de jeu Alessandro Dudic qui a été l'étincelle à l'origine de la colère bâloise. Bledian Krasniqi s'est laissé tomber dans la surface après un contact minime avec Michael Lang. La VAR n'est pas intervenue pour corriger la décision de l'arbitre.
Un problème d'arbitrage en Suisse?
De quoi provoquer l'ire du gardien Marwin Hitz. «L'arbitre m'a dit sur le terrain qu'il y avait eu un contact évident», a expliqué l'ancien portier du Borussia Dortmund après la rencontre. Le gardien du FC Bâle a interrogé les journalistes présents sur ce qui était un «Witzpenalty» à son goût (un penalty blague).
Pour le Saint-Gallois d'origine, il y a un problème d'arbitrage en Suisse, qui contribue à péjorer le niveau du championnat. «On ne peut pas se comparer à la Bundesliga ou à la Premier League, mais si les équipes suisses ont de la peine sur la scène européenne, c'est aussi parce qu'on siffle différemment dans ce pays...»
Le FC Bâle aura néanmoins l'occasion de porter haut les couleurs de la Suisse en Europe: jeudi, les Rhénans disputent la demi-finale aller de Conference League sur le terrain de la Fiorentina.