Ils l'appellent «le rat»
Jim Ratcliffe, propriétaire du Lausanne-Sport est le bouc émissaire à Manchester

En un an seulement, le nouveau propriétaire Jim Ratcliffe est devenu le bouc émissaire pour les fans de Manchester United. Le licenciement de la légende du club Sir Alex Ferguson n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Publié: 17.10.2024 à 09:58 heures
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Le nouveau propriétaire Sir Jim Ratcliffe est rapidement tombé en disgrâce à Manchester United.
Photo: keystone-sda.ch
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Carlo Steiner

Lorsque Sir Jim Ratcliffe (71 ans) a acquis environ un quart de Manchester United en décembre 2023, l’enthousiasme était à son comble parmi les supporters et le personnel du club. Originaire du Lancashire et fan de longue date des Red Devils, il était perçu comme le sauveur potentiel du club légendaire, en contraste avec la détestée famille Glazer. Avec sa passion pour ManUtd et sa fortune estimée à 16,5 milliards de livres, on espérait qu’il ne serait pas aussi radin que les Américains, qui détiennent toujours 75% des parts du club.

Mais les espoirs placés en lui se sont rapidement évanouis, notamment après le départ de Sir Alex Ferguson, 82 ans, figure emblématique du club. Le licenciement de la légende de Manchester United, que Jim Ratcliffe avait pourtant encensée à son arrivée, marque le point culminant d’un plan d’austérité impopulaire. «Il a beaucoup d’expérience, connaît l’histoire du club et s’en soucie profondément. Il incarne les valeurs et les traditions de United», avait-il déclaré à propos de Ferguson.

Dans les coulisses, le fondateur d’Ineos, propriétaire également du Lausanne-Sport et de l’OGC Nice, est surnommé «The Rat» (ndlr le rat), en référence à son nom de famille.

L'austérité en coulisses

Avec un investissement d’environ 1,5 milliard de francs, Jim Ratcliffe s’est octroyé le pouvoir de restructurer les finances du club, ce qu’il fait sans trop se soucier des conséquences. Au début, la suppression des chauffeurs, des cartes de crédit et autres avantages des directeurs a été bien accueillie. Mais à mesure que les restrictions touchent aussi bien les employés du club que les supporters, la grogne monte.

Des rapports indiquent même que Jim Ratcliffe a rationné l’utilisation du papier pour les employés, en plus de supprimer la traditionnelle excursion gratuite à la finale de la FA Cup. Les réductions dans le service de sécurité causent désormais des files d’attente interminables aux tourniquets d’Old Trafford, où il faut parfois patienter plus de trente minutes pour entrer.

Face à un déficit annuel de 127 millions de francs, d’autres licenciements sont à prévoir. À Manchester, la bataille fait rage entre Jim Ratcliffe et les frères Glazer pour décrocher le titre peu enviable de «plus grand bouc émissaire» du club.

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