Il ne siégera pas à l'UEFA
Dominique Blanc: «Trois paramètres ont rendu mon élection quasi impossible»

Dominique Blanc, président de l'ASF, n'a pas été élu au comité exécutif de l'UEFA, ce jeudi à Belgrade. Le Lausannois explique les raisons de cet échec, en citant trois en particulier, et assurant que la Suisse était toujours appréciée au sein de l'instance.
Publié: 03.04.2025 à 15:20 heures
Dominique Blanc terminera son mandat de président de l'ASF le 31 juillet. Mais il ne siégera pas à l'UEFA par la suite.
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Jamais encore Dominique Blanc n'avait ressenti le goût amer de la déception lors d'une élection. Elu président de l'Association cantonale vaudoise de football en 2007 à Ependes, le Lausannois a connu une ascension linéaire depuis lors, intégrant d'abord la Ligue Amateur, puis accédant à la présidence de l'ASF, le poste le plus prestigieux du football suisse. L'ascension était linéaire, progressive, et il espérait bien que ce soit encore le cas ce jeudi à Belgrade, où était candidat à un siège au comité exécutif de l'UEFA.

Il a cependant dû s'avouer vaincu, cette fois, terminant loin du nombre de voix nécessaire pour obtenir l'un des sept postes à disposition ce jeudi. Ceux-ci ont été attribués à Frank Paauw (Pays-Bas), Gabriele Gravina (Italie), Hans-Joachim Watzke (Allemagne), Marijan Kustic (Croatie) Ari Lahti (Finlande), Aiva Pohlak (Estonie) et Armen Melikbekyan (Arménie). 

Une fois le congrès terminé au Sava Center, Blick a retrouvé Dominique Blanc, forcément déçu, mais surtout très lucide sur les raisons de sa non-élection.

Dominique Blanc, quel est votre premier sentiment, ici à Belgrade?
Je suis déçu, bien sûr, mais en même temps, ce n'est pas une grande surprise.

Pourquoi? Si vous étiez candidat, c'était pour gagner, non?
Je dirais que les planètes n'étaient pas bien alignées. La Suisse a déclaré sa candidature au comité exécutif, via ma personne. Une semaine plus tard, on a appris que Claudius Schaefer était élu à la présidence des ligues européennes, ce dont tout le monde en Suisse, moi y compris, est très fier, à juste titre. Je tiens à le féliciter, vraiment. En étant élu à ce poste, Claudius devenait de facto membre du comité exécutif de l'UEFA. C'est un premier élément de contexte, et il est clair: plusieurs votants ne s'imaginaient pas avoir deux membres du même pays au comité exécutif de l'UEFA.

Même si ce pays est la Suisse, siège de l'UEFA?
Oui, même si ce pays est la Suisse. C'est le premier élément.

Le deuxième?
Il y a déjà beaucoup de membres du centre de l'Europe au comité. Il y a l'Allemagne, la France, l'Italie et la Suisse donc avec Claudius Schaefer. C'est aussi une question géopolitique, discutée pendant la campagne. Le candidat allemand a été réélu, il était déjà en place. Et puis, sur un plan plus personnel, le fait que je quitte la présidence de l'ASF fin juillet a aussi joué un rôle. 

Mais ce n'est pas contraire aux règles de l'UEFA... Pour être membre du comité exécutif, il n'est pas obligatoire d'être actif dans son pays.
Non, en effet, je remplissais parfaitement les critères, mais c'était tout de même un point délicat ou, disons, qui a joué un rôle. Voilà, ces trois points mis ensemble donnent ce résultat qui est clair. J'aimerais préciser que je suis convaincu que ce choix n'a rien à voir avec la Suisse, au contraire. Notre pays est très apprécié au sein de l'UEFA. Cela n'a rien à voir non plus, je peux le dire en toute humilité, avec ma personne. Je crois être apprécié moi aussi de la part des différents membres de l'UEFA. Je pense que tous les paramètres dont je vous ai parlé, mis ensemble, ont rendu ma victoire presque impossible, surtout après l'accession de Claudius à la présidence des clubs. Il faut être content d'avoir avec Claudius un Suisse autour de la table, je le redis, et la porte est ouverte pour mes successeurs à la tête de l'ASF pour une prochaine fois.

Vous allez terminer votre mandat de président de l'ASF quatre jours après la finale de l'Euro en Suisse. C'est une belle manière de s'en aller, non?
Oui! Et d'ailleurs, puisque vous me parlez de cet Euro, j'y vois un signe. Le fait d'attribuer cet Euro à la Suisse, cela a montré la considération dont bénéficie notre pays au sein de l'UEFA, la confiance qu'on nous accorde aussi, au vu de l'ampleur de l'événement. C'est un beau signal envoyé à la Suisse et à moi-même, dans les différents rôles que j'ai pu exercer à l'UEFA ces dernières années.

Comment envisagez-vous votre avenir après le 31 juillet?
On verra bien! Je finis mon mandat de président de l'ASF avec l'Euro féminin, c'est vrai, mais j'en ai d'autres! Je suis membre de la commission des droits de l'homme et du développement durable de la FIFA. Je suis membre de la Fondation pour l'enfance de l'UEFA. Ces activités-là, je les garde. Et pour le reste... voyons ce que l'avenir nous réserve!

Donc on va continuer à vous voir autour des terrains de football?
Evidemment! Que ce soit au bord des terrains de la Ligue amateur en Suisse ou dans des stades n'importe où en Europe, je serai présent, parce que le football, c'est ma vie.

Finir en remettant le trophée de championne d'Europe à Lia Wälti le 27 juillet à Bâle, ce serait un joli rêve, non?
Ce serait exceptionnel, vous pouvez le dire! 


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