Nous sommes le 30 mai 2012. Quatre jours après la spectaculaire victoire contre l'Allemagne au Parc Saint-Jacques (5-3), la Nati joue contre la Roumanie. Après le spectacle de Bâle, c'est une désillusion et une défaite qui sont au rendez-vous (0-1).
Un coup de fatigue, oublié depuis longtemps. Mais pas pour Adrian Winter ni Michel Morganella, qui ont fêté tous deux leur première en équipe nationale. Pour Michel Morganella, un match contre la Grèce sous la direction d'Ottmar Hitzfeld suivra quelques mois plus tard. Mais pour Adrian Winter, ce sera le seul de sa carrière: «Les supporters lucernois ont fêté frénétiquement chaque ballon que je touchais. Je me souviens même d'une bicyclette que j'ai tentée.» Adrian Winter ne se dit pas déçu d'en être resté à cette seule sélection: «C'était un immense honneur de pouvoir y participer.»
Titulaire deux ans et demi après ses débuts
Outre Adrian Winter, Yann Sommer a également fêté sa grande première dans ce match. Mais la période du portier au sein de la Nati a été bien plus longue que celle de l'ancien joueur de Lucerne. Ce lundi soir, le gardien du Bayern portera pour la 83e fois les couleurs de la Suisse. Au même endroit et contre le même adversaire que lors de son baptême du feu. «Yann était comme moi à l'époque, vraiment nerveux, se souvient Adrian Winter. Ce sera un peu différent cette fois (rires).»
La nervosité de Yann Sommer, qui jouait encore au FC Bâle à l'époque, ne s'est pas fait ressentir sur le terrain contre la Roumanie – il n'avait d'ailleurs commis aucune erreur. Le portier ne deviendra toutefois titulaire indiscutable qu'après la Coupe du monde 2014 et le départ à la retraite de Diego Benaglio.
La Roumanie est synonyme de beaux souvenirs
Aujourd'hui, Yann Sommer est de retour là où tout a commencé – dans la Swissporarena de Lucerne. Il est désormais numéro un incontesté, même si son remplaçant, Gregor Kobel, va désormais être aligné plus souvent. «Le fait que nous ayons maintenant décidé de donner plus de temps de jeu au numéro 2 ne change absolument rien à la hiérarchie, précise Patrick Foletti, l'entraîneur des gardiens. Les gars le savent.»
De la Roumanie, Yann Sommer a d'autres souvenirs, sans doute encore plus beaux que ceux de sa première sélection. À Bucarest – la capitale roumaine – il a qualifié la Suisse pour les quarts de finale de l'Euro en 2021, en réalisant un arrêt contre Kylian Mbappé lors de la séance de tirs au but. Éliminer la grande France en 8es de finale – certainement le plus grand moment de la carrière en équipe nationale de Yann Sommer.