Il défend sa convocation
Renato Steffen: «Aucune raison pour que je ne sois pas là»

Dans une interview accordée à Blick, l'ailier de la Nati Renato Steffen parle de la Nati, de sa saison avec Lugano et de son avenir personnel. Son rêve: jouer avec Xherdan Shaqiri en club. Et pourquoi pas au Tessin?
Publié: 20.03.2024 à 17:59 heures
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Renato Steffen est content que ce soit à nouveau la pause de l'équipe nationale.
Photo: Pius Koller
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Carlo Emanuele Frezza

Renato Steffen est-il légitime en équipe de Suisse? Plusieurs observateurs estiment qu'il y a plus fort que lui pour les postes offensifs, mais l'ailier de Lugano ne le voit pas de cette manière Et visiblement Murat Yakin non plus.

Renato Steffen, il se murmurait que vous ne seriez pas dans la sélection nationale cette fois-ci après votre blessure en février. Pourtant, vous en faites partie. Surpris vous-même?
Non. J'ai lu quelques articles qui disaient que je devais trembler. Mais pour moi, il n'en a jamais été question. Je sais à quoi m'en tenir avec Murat Yakin. Notre relation est telle que s'il avait eu l'impression de vouloir essayer quelque chose, il me l'aurait fait savoir assez tôt.

Êtes-vous complètement rétabli après votre blessure?
Absolument. Je suis en pleine forme et on ne peut pas me donner de raisons pour lesquelles je ne devrais pas être là. Un jour, le moment viendra, mais il n'est pas encore arrivé.

Comment la Nati aborde-t-elle l'année de l'Euro après un automne turbulent?
Bien sûr, les matches ont été difficiles. Mais c'est du passé. Quand on a quelque chose comme un Euro devant soi, il faut regarder vers l'avant avec plaisir. C'est vrai pour moi de toute façon. Pour moi, ce sera le deuxième grand tournoi, si je dois y participer. Cela me donne la motivation nécessaire pour bien finir la saison, même en club.

D'un point de vue statistique, tout se passe très bien pour vous cette saison, avec 13 assists et 6 buts. Comment voyez-vous les choses?
Je suis satisfait, mais en un sens, je ne le suis pas. Je m'explique. La deuxième partie de saison a été un peu difficile jusqu'à présent et j'ai manqué six matches. Je veux montrer que je peux encore être l'un des meilleurs en Suisse. Avec cet objectif, je me mets aussi la pression et je suis donc un peu plus tendu que d'habitude.

C'est votre deuxième saison à Lugano. Il y a un an, vous avez déclaré dans une interview au Corriere del Ticino que tout le monde n'acceptait pas votre rôle de leader dans le vestiaire. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Les choses se sont améliorées. Entre-temps, mes coéquipiers savent comment je fonctionne, que je peux me mettre en colère pour un rien et que je gère les choses différemment sur le terrain ou dans les vestiaires. J'essaie de m'améliorer à cet égard. Mais je ne veux pas me trahir moi-même. Je dois toujours faire des remarques à l'équipe et à l'entraîneur. Cela fait partie de moi, pour que je puisse tout tirer des autres et de moi-même.

La saison de Lugano a été marquée par des hauts et des bas au cours du premier semestre. Les nombreux matches et la malchance des blessures en sont-ils la cause?
D'un côté, jouer de nombreux matches peut être une très bonne chose. Mais c'était la première campagne européenne pour beaucoup d'entre nous. Nous n'étions peut-être pas aussi prêts que nous aurions dû l'être. Certes, nous avons un très bon effectif. Mais quand on doit se passer de six ou sept joueurs en même temps, cela devient difficile pour nous aussi.

Mais quand on voit comment YB vacille et comment Servette joue le titre malgré 46 matches officiels, ne se dit-on pas qu'avec un peu plus de constance, Lugano aurait pu être tout là-haut aussi ?
Oui, bien sûr, quand on regarde en arrière et qu'on voit les points que l'on a laissés filer, c'est sûr... Nous aurions pu être à la lutte pour le titre. Mais la question de savoir s'il aurait été bon de s'attaquer au sommet dès maintenant est une autre question. C'est peut-être pour cela qu'il est bon de voir ce qu'il faut encore faire pour arriver en haut.

Mais vous avez encore une chance de remporter un titre. En coupe, vous êtes en demi-finale...
Et cette coupe, nous voulons la ramener au Tessin. Quand on est en demi-finale, il ne peut y avoir que cet objectif. Sinon, on ne doit pas entrer sur le terrain. Certes, un adversaire difficile nous attend avec Sion. Mais si nous éliminons les erreurs individuelles commises lors des derniers matches, nous avons de très bonnes chances de nous qualifier pour la finale. Et nous devrons alors faire «all in».

Votre contrat au Tessin expire dans un peu plus d'un an. Avez-vous l'intention de prolonger à Lugano?
Nous devons nous asseoir ensemble cet été. Je me plais ici. Mais il faudrait qu'il y ait encore une fois un plan clair avec moi. J'ai toujours envie de jouer au football et je ne suis pas encore très vieux (rires). Il y a donc plusieurs possibilités: prolonger ici ou accepter encore une fois un projet ailleurs. En tout cas, ce sont des mois passionnants qui m'attendent. Aussi bien sûr avec l'Euro à l'horizon, qui peut ouvrir d'autres portes.

Avec Chicago comme club partenaire de Lugano, une aventure prochaine aux Etats-Unis serait également envisageable. L'excluez-vous actuellement?
Non. Mais il faudrait que tout s'aligne. Il est important pour moi, dans la phase actuelle de ma carrière, d'avoir un rôle de leader dans mon club.

Votre ami Xherdan Shaqiri joue actuellement à Chicago. Son contrat expire fin 2024. Avez-vous déjà imaginé comment ce serait de jouer avec lui à Lugano?
Ce serait cool. Je ne sais pas si c'est faisable et s'il a envie de revenir en Suisse. Bien sûr, ce serait bien si nous pouvions jouer encore une fois ensemble. On peut toujours faire des souhaits. Mais il est rare qu'ils se réalisent dans le football.

Mais cela aurait un certain attrait si vous inauguriez tous les deux le nouveau Cornaredo fin 2025/début 2026 avec le maillot de Lugano ?
Ce serait certainement quelque chose de beau. Ce pourrait être notre dernière saison à tous les deux et vivre ce moment ensemble. Nous devrions y réfléchir lui et moi (rires).

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