Malade, retiré de la vie publique, Franz Beckenbauer s'est éteint dimanche à l'âge de 78 ans, ont annoncé lundi sa famille et la Fédération allemande. Il s'est «endormi paisiblement» entouré des siens à Salzbourg.
«Le choc est profond, même si je savais que ça n'allait pas bien chez Franz. Sa mort est une perte pour le football et pour toute l'Allemagne», a réagi Lothar Matthäus sur le site internet du tabloïd Bild.
Matthäus, détenteur du record de sélections avec l'Allemagne (150), est l'une des autres figures du football allemand du XXe siècle. Il était le capitaine de la sélection ouest-allemande qui a soulevé la Coupe du monde en juillet 1990 au stade olympique de Rome sous les ordres de Beckenbauer.
«Il était l'un des plus grands, en tant que joueur, entraîneur, mais aussi en dehors du terrain. Tous ceux qui l'ont connu savent quel homme grandiose et généreux il était. Un bon ami nous a quittés. Il va me manquer, il va nous manquer!», a-t-il ajouté.
«C'est une véritable rupture», a estimé le président de la Fédération allemande (DFB) Bernd Neuendorf. «Avec une haute estime et une profonde gratitude, nous regardons vers son oeuvre. Avec lui, nous perdons un footballeur extraordinaire», ajoute-t-il.
«Ca a été l'un des plus grands privilèges d'avoir connu Franz Beckenbauer»
Directeur sportif au sein de la DFB et lui aussi champion du monde en 1990, Rudi Völler a fait part de son «immense tristesse». «J'estime que ça a été l'un des plus grands privilèges d'avoir connu et côtoyé Franz Beckenbauer», a-t-il dit, cité dans un communiqué de la DFB.
«Le 'Kaiser' a été une inspiration pour plus d'une génération, il restera à jamais une figure lumineuse du football allemand. Avec Franz Beckenbauer, le football allemand perd une grande personnalité, je perds un bon ami», a ajouté Völler.
Cette image de la figure lumineuse est également reprise par l'actuel sélectionneur allemand Julian Nagelsmann, qui a déclaré que lorsque «Beckenbauer entrait dans une pièce, elle s'illuminait».
Ancien président du comité olympique allemand et actuel président du CIO, l'Allemand Thomas Bach a salué la «légende du sport, bien au-delà du football, et un ami fidèle».
Du Bayern Munich aux New York Cosmos
La vie de Franz Beckenbauer est intimement lié au Bayern Munich: il y a rejoint les équipes jeunes en 1958, y a signé son premier contrat à l'été 1964 et l'a quitté en fin de carrière à l'été 1977 pour aller au New York Cosmos. «Le monde du Bayern n'est plus ce qu'il était, soudainement plus sombre, plus calme, plus pauvre», a écrit le club 'Rekordmeister' sur son site internet.
«Franz Beckenbauer est la plus grande personnalité que le Bayern ait jamais connue. Comme joueur, entraîneur, président et comme homme: inoubliable», a glissé Uli Hoeness, avec qui Beckenbauer a dirigé le club bavarois aux côtés de Karl-Heinz Rummenigge.
La classe politique allemande a également exprimé sa vive émotion à l'annonce de la triste nouvelle, à commencer par le chancelier Olaf Scholz. «Champion du monde comme joueur et entraîneur: Franz Beckenbauer était l'un des plus grands footballeurs allemands et pour beaucoup +der Kaiser+, parce qu'il a aussi passionné plusieurs générations pour le football allemand. Il va nous manquer», a-t-il écrit sur X.
Le président Frank-Walter Steinmeier a de son côté estimé que «probablement personne n'a autant marqué le football allemand de son empreinte que Franz Beckenbauer. Comme joueur, entraîneur et sélectionneur, il a marqué l'histoire du football».
(ATS)