La Suisse affrontera le Pays de Galles à 15h aujourd'hui, à Bakou. Un tout autre résultat qu'une victoire ne pourra susciter que de fortes réserves. Il ne collerait pas, d'une part, au discours très ambitieux tenu depuis des mois par Vladimir Petkovic et par ses joueurs. Il placerait par ailleurs la Suisse dans une position guère enviable. Elle se verrait alors contrainte de cueillir au minimum trois points sur les deux autres matches qu'elle devra livrer dans ce premier tour, le 16 juin à Rome contre l'Italie et le 20 juin à nouveau à Bakou contre une Turquie qui aura l'impression de jouer à domicile en raison de sa proximité et de ses liens privilégiés avec l'Azerbaïdjan.
17e au classement FIFA, le Pays de Galles de l'énigmatique Gareth Bale n'est pas l'adversaire le plus «commode» pour une équipe de Suisse dont on peine à évaluer le vrai potentiel. Incapable de gagner la moindre rencontre l'an dernier, la formation de Vladimir Petkovic se présente à Bakou sur la lancée de ses cinq victoires acquises en 2021, contre la Bulgarie (3-1), la Lituanie (1-0), la Finlande (3-2), les Etats-Unis (2-1) et le Liechtenstein (7-0). Directeur des équipes nationales, Pierluigi Tami veut croire que le report d'une année de l'Euro en raison de la pandémie a servi les intérêts de l'équipe de Suisse. «En douze mois, elle a gagné en maturité», assure le Tessinois.
Aux joueurs de le démonter ce samedi. De gagner ce match dont l'enjeu est crucial comme ils avaient remporté les rencontres contre l'Albanie (1-0) à l'Euro 2016 et contre la Serbie (2-1) à la Coupe du monde 2018. Ces deux succès leur avaient ouvert les portes des huitièmes de finale. «Sur le papier, nous devons passer le cap de ce premier tour», lâche Vladimir Petkovic.
Statistiques défavorables
Mais le «Mister» mesure l'ampleur de la tâche à l'aune des statistiques. Depuis son intronisation en août 2014, la Suisse n'a gagné que trois matches contre des équipes classées parmi les vingt premières du classement FIFA, contre le Portugal à Bâle en 2016, la Belgique à Lucerne en 2018 et, enfin, les Etats-Unis à Saint-Gall le mois dernier.
Face aux Gallois, la victoire passera par une performance de choix des trois attaquants. Or, Xherdan Shaqiri, Haris Seferovic et Breel Embolo suscitent bien des interrogations. Xherdan Shaqiri n'a joué que les utilités cette saison à Liverpool. Quant à Haris Seferovic, il n'est, pas pour l'instant, l'homme des phases finales avec seulement un but inscrit, celui de la victoire contre l'Equateur en 2014, en... onze rencontres.
Enfin, Breel Embolo sort d'une saison très «compliquée» à Mönchengladbach avec notamment un dérapage regrettable en début d'année un soir où il avait fait fi des règles de distanciation sociale. Mais le Bâlois possède toujours la confiance du sélectionneur qui veut croire que sa puissance dans le un-contre-un peut sceller à tout moment l'issue d'une rencontre. Quitte à laisser sur le banc Mario Gavranovic, buteur pourtant à sept reprises cette saison en sélection.
Dans ce dispositif en 4-2-3-1 qui laissera Denis Zakaria sur le banc, une seule inconnue est de mise: qui tiendra le flanc droit entre Kevin Mbabu et Silvan Widmer? Le Genevois bénéficie en quelque sorte de la prime du sortant, mais le match réussi de l'Argovien contre les Etats-Unis a peut-être redistribué les cartes dans l'esprit du sélectionneur.
(ATS)