Fin du «but à l'extérieur»
Le directeur général de Young Boys a joué un rôle prépondérant

Parfois, même un petit club peut faire la différence: c'est grâce à la persévérance de Wanja Greuel que les buts à l'extérieur ne comptent désormais plus double.
Publié: 02.06.2021 à 14:32 heures
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Dernière mise à jour: 24.06.2021 à 15:48 heures
Wanja Greuel, CEO des Young Boys.
Photo: PIUS KOLLER
Alain Kunz

C'est fait: ce jeudi, alors que l'Euro continue de battre son plein, l'UEFA a annoncé une petite révolution au niveau de la Champions League et de l'Europa League. Désormais, les buts marqués à l'extérieur ne compteront plus double en cas d'égalité.

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Ce que les observateurs ne savent sans doute pas, c'est que ce virage à 180° a été initié à Berne par le CEO de Young Boys Wajna Greuel.

Pour comprendre l'histoire, il faut revenir 30 ans en arrière: le 6 novembre 1991, le petit FC Kaiserslautern affronte au deuxième tour de la Champions League le grand FC Barcelone de Guardiola, Koeman et autre Laudrup. Le petit Poucet allemand ne parvient pas à défier la logique et s'incline 2-0 au Camp Nou.

Changement d'ambiance à Caseloutre (oui oui, c'est la ville en français): poussé par son formidable public, le FCK mène 3-0... jusqu'à la dernière minute. Bakero inscrit le 3-1, qui sauve les Catalans. Grâce au but à l'extérieur.

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«Il faut abolir cette injustice»

Pour le jeune Wanja Greuel (12 ans à l'époque, 42 aujourd'hui), grand fan de «Lautern», un monde s'écroule. Il se promet de faire tomber cette règle. Non seulement par vengeance, mais surtout parce que cette règle n'a pas de sens, selon lui.

«Elle a été introduite en 1965, à l'époque où les matches à l'extérieur représentaient des aventures, où l'on ne connaissait pas vraiment les terrains adverses. Et les «matches de barrage» qui étaient en vigueur auparavant coûtaient très cher», explique celui qui est devenu entre-temps CEO de Young Boys.

«Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Il faut donc abolir cette injustice: ce n'est pas normal qu'une équipe soit éliminée en ayant marqué autant de buts que l'adversaire. On ne doit pas valoriser un but plus qu'un autre», poursuit-il.

Déjà le cas à Sion-Thoune

Pour arriver à ses fins, Wanja Greuel a d'abord tenté d'activer la presse, puis la Swiss Football League. Mais ce n'est que lorsque l'Allemand est arrivé au «Club Competition Committee» de l'UEFA que les rapports de force se sont modifiés. «Nous avons émis une recommandation au Comité exécutif de l'UEFA et celle-ci a été suivie.»

Cette (r)évolution est «extrêmement logique» aux yeux du CEO de Young Boys. «La VAR juge le hors-jeu au millimètre près, on va vers toujours plus de justice dans le jeu, à tous les niveaux. Et ce sera bon pour le spectacle: le but à l'extérieur ruine souvent le suspense, avance Wanja Greuel. Quoi de plus excitant que des prolongations et des tirs aux buts après 180 minutes de duels acharnés?»

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