FIFA 22 supprime la Nati
La décision est «incompréhensible» pour les spécialistes du eSport

L'équipe de Suisse ne sera pas disponible sur le dernier numéro du fameux jeu vidéo FIFA qui sort dans deux semaines. Deux experts romands commentent ce choix surprenant.
Publié: 14.09.2021 à 14:12 heures
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Dernière mise à jour: 14.09.2021 à 15:50 heures
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Vous ne pourrez pas vous prendre pour Murat Yakin sur votre console.
Photo: TOTO MARTI
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Ugo CurtyJournaliste Blick

L’annonce a provoqué une onde de choc dans le milieu. L’équipe de Suisse a été rayée de la carte par le célèbre jeu vidéo de football FIFA, dont l’édition 2022 sort dans deux semaines. Alors que les explications du développeur Electronic Arts se font toujours attendre, la nouvelle a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

«La Nati était déjà présente sur la première édition de FIFA en 1993», se souvient Amandine Marguerat. La gameuse et experte pour le site «eSports.ch» rappelle aussi que l’UEFA est basée à Nyon, alors que la FIFA à ses bureaux à Zurich…

«Ce choix est incompréhensible, martèle Frédéric Boy, président du eLS. EA Sports n’a pas donné de raison claire et je n’en vois pas. Le timing est mauvais, après un Euro couronné de succès pour la Nati. Tous les joueurs suisses sont déjà représentés dans FIFA avec leur club. Il n’y avait donc aucun travail supplémentaire de modélisation à faire.»

Boycott et baisse des ventes

Suffisant pour que les Suisses boudent la sortie du jeu, le 27 septembre prochain? «C’est possible que cela provoque une petite vague de boycotts en Suisse, avec une baisse des ventes, se projette Amandine Marguerat, aussi connue sous le pseudo de SekaiLove. Mais, cela ne représenterait rien ou presque pour EA Sports. Surtout, est-ce que des grandes structures, comme le FC Bâle eSports, renonceront à FIFA? Je n’y crois pas trop.»

Si FIFA passionne les foules, il reste un «sous-marin» dans le monde du eSports à haut niveau. «Les audiences et les «prize-money» n’ont rien à voir avec ceux des jeux phares comme League of Legends par exemple», précise notre experte. Une telle disparition va surtout toucher les joueurs du dimanche. «Celles et ceux qui achètent le jeu pour jouer entre amis, pour savoir qui devra payer la première tournée au bar», image avec humour Frédéric Boy.

Une goutte dans l’océan

D’ailleurs, tout espoir n’est pas perdu pour les fans suisses de football et de jeux vidéo. «Il y aura des mises à jour, poursuit le président du Lausanne eSports. Ce ne serait pas impossible que l’équipe de Suisse fasse son retour par la suite. Cela va dépendre de l'ampleur de la polémique et des réactions dans le pays, mais aussi, peut-être, de l’intervention de l’Association suisse de football.»

D’ailleurs, la vente directe du jeu (qui sera disponible pour 73 francs en Suisse) n’est plus la priorité pour Electronic Arts. «Le développeur génère des millions avec son mode «Ultimate Team» (FUT), reprend le Vaudois. Les joueurs doivent acheter des packs, comme pour les cartes Panini, pour renforcer leur équipe. Les pros mettent entre 10’000 et 15’000 francs au début de la saison.» Dans cette optique, la présence (ou non) de la petite Nati paraît soudain bien secondaire pour les Américains.

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