Trois semaines après l'interruption de la rencontre entre Montpellier et Clermont après le jet d'un pétard sur la pelouse, le 8 octobre, la violence est montée d'un cran autour des matches de Ligue 1 avec le caillassage du car de l'équipe lyonnaise sur la route du stade Vélodrome. Une impressionnante photo du visage en sang de l'entraîneur de l'OL Fabio Grosso s'étale ainsi à la Une du quotidien L'Equipe et restera l'image forte d'une nouvelle soirée cauchemardesque pour la L1.
L'adjoint du technicien italien, Raffaele Longo, a aussi été blessé, et des cars de supporters lyonnais ont également été visés avant que la partie ne soit reportée par la Ligue de football professionnel (LFP) après la réunion d'une cellule de crise.
Au moment où la LFP est engagée dans une négociation délicate pour attribuer les droits domestiques et internationaux de la L1 à partir de la saison 2024-2025, ces événements tombent au plus mal et sont une très mauvaise publicité pour le football français.
Les faits s'étant déroulés en dehors du stade, les clubs ne sont théoriquement pas répréhensibles, selon les règlements de la LFP, mais le quotidien L'Equipe évoque des chants et des gestes à caractère raciste de la part des fans lyonnais présents dans le parcage visiteurs du Vélodrome, qui pourraient faire l'objet de sanctions, comme celles subies par le PSG après les chants homophobes entendus lors du clasico contre l'OM, le 24 septembre au Parc des Princes.
«Réponse globale»
Les autorités n'ont en tous cas pas tardé à renvoyer la balle dans le camp des institutions sportives.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a ainsi estimé sur France 2 que «s'il est établi qu'il y a des supporters impliqués» dans des violences, «les clubs ne peuvent pas se désintéresser de cela», prônant «une réponse globale» où «toutes les instances du secteur sportif doivent être responsabilisées».
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a de son côté jugé sur BFMTV/RMC que les incidents étaient «inacceptables», ajoutant qu'ils avaient donné lieu à «neuf interpellations». Il a également dit que «500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés» pour sécuriser ce match. Pour lui, il n'y a «pas eu de défaillance» de la police, «c'est au club de gérer ses supporters».
La préfète de police de Marseille, Frédérique Camilleri, avait eu dimanche soir un point de vue quelque peu différent, indiquant que les incidents étaient le fait d"une poignée d'inconscients irresponsables» et insistant sur la «préparation» du match avec les groupes de supporters lyonnais et marseillais «pour réautoriser la venue des Lyonnais au stade Vélodrome».
Le président de la Fifa Guianni Infantino est aussi monté au créneau dans un message posté sur Instagram, en appelant aux «autorités compétentes» pour «veiller à ce que les mesures appropriées soient prises».