A 44 ans, Martin Petrov est toujours aussi affûté! Le génial gaucher bulgare a accepté de se confier à Blick en marge de la rencontre entre le Servette FC et l'AS Rome, à laquelle il était invité par le club grenat. Champion de Suisse en 1999, alors qu'il venait de quitter le CSKA Sofia à l'hiver, vainqueur de la Coupe en 2001 avant de s'en aller à Wolfsburg, l'ailier a ensuite joué pour l'Atletico Madrid, Manchester City, Bolton et l'Espanyol Barcelone, avant de terminer sa carrière au CSKA. Malgré tout ce parcours, Servette reste cependant très important dans son cœur. Et comment!
Martin, je commence par une question trop facile: le 2 juin 1999, c'est une date qui te parle encore?
Bien sûr! C'est impossible de l'oublier. Jamais cela n'arrivera, je peux te le garantir. Ce doublé, cette passe décisive, le titre... C'était ma première expérience à l'étranger. Je n'avais jamais quitté la Bulgarie et me voilà champion de Suisse! Ensuite on gagne la Coupe et je pars. Tu sais, je ne reviens pas tous les jours à Genève, mais les émotions sont bien là.
Où habites-tu désormais?
A Madrid.
De toutes les villes où tu as joué, c'est là que tu as décidé de t'établir? C'est plus sympa que Genève ou Manchester?
Le temps est meilleur, la cuisine aussi (rires)! Et je dois dire que la mentalité espagnole est plus proche de la mentalité bulgare, je m'y sens bien.
Tu as gardé des contacts avec les joueurs de l'époque? En tout cas, ici, personne ne t'a oublié...
Oui, je suis en contact avec Lionel Pizzinat. Avec les autres pas trop, mais c'est la vie... Cela n'empêche en rien les souvenirs d'être bien vivants.
Comment t'es-tu retrouvé à Servette au fait, pour ta première expérience hors de Bulgarie?
En fait, on avait joué un match de Coupe UEFA quelques mois plus tôt: CSKA-Servette! On avait perdu 2-1 à Genève, mais on avait gagné 1-0 à Sofia. Il faut croire que j'avais été assez bon (sourire).
Encore fallait-il accepter l'offre?
Oui, mais j'ai bien fait, non? Servette était l'étape parfaite pour moi. J'ai adoré la vie ici, le football... J'ai joué dans quelques clubs et dans des meilleurs championnats après, mais Servette et Genève, c'est à part. Rien que l'amour des fans, que je ressens encore aujourd'hui. Tu t'imagines, on est près de 25 ans après et on m'en parle encore, on m'invite. J'en suis fier.
Le gamin de Vratsa, il rêvait de devenir footballeur professionnel?
Comme tous les enfants, bien sûr. Après, de là à le devenir, c'est autre chose... En fait, mon rêve, c'était de jouer au CSKA Sofia, rien d'autre. Quand j'y suis arrivé, je me suis dit, bon, c'est quoi l'étape suivante? Et j'ai joué en Espagne, en Allemagne et en Angleterre.
Tu trouves ça fou?
Fou, non. Je n'ai rien volé. Mais c'est sûr que partir de Bulgarie et accomplir tout ça, c'est une fierté supplémentaire. Tu sais, être Bulgare et réussir, c'est le plus important pour moi. Si tu me demandes ce dont je suis le plus fier dans ma carrière, c'est ça: avoir joué dans tous ces clubs en étant parti d'où je suis parti.
Qu'est-ce qui a fait la différence entre toi et un autre? Le talent? Le pied gauche?
Sans doute un peu... Mais je te répondrai surtout le caractère.
Ta réputation, c'est que tu en as beaucoup, non?
Oui, j'ai pris quelques cartons rouges, mais je ne regrette pas d'avoir cette tronche. Aujourd'hui, les joueurs sont lisses, ils n'expriment plus rien ou ne peuvent plus rien exprimer. Moi j'avais mon caractère. Et c'est ce qui explique que j'ai réussi en partant de Bulgarie.
La Bulgarie, justement. L'état actuel du football doit te perturber, non?
Ah ça... Si je commence à t'en parler, tu peux remplir toutes les éditions du Blick pendant une semaine!
On est sur internet, on a la place...
Alors on y va (rires). Non, mais sérieusement, ça fait deux ans qu'on lutte de manière concrète avec Dimitar Berbatov pour que les choses changent. Aujourd'hui, le président a démissionné et on est candidats pour reprendre la Fédération. Nous ne sommes pas tout seuls, mais nous espérons que les clubs vont nous choisir. Pas parce qu'on cherche un boulot! Dimitar n'en a pas besoin, moi non plus, je suis tranquille à Madrid. Mais parce qu'on veut aider le football bulgare. Ce qu'on vit actuellement, ce n'est pas racontable.
Ce qui frappe aujourd'hui, au-delà des résultats misérables de l'équipe nationale, c'est de constater que le meilleur joueur, Kirill Despodov, joue au PAOK Salonique. On respecte le PAOK, bien sûr, mais Dimitar Berbatov jouait à Manchester United, toi à Manchester City, sans même remonter à Krassimir Balakov et Hristo Stoïchkov...
Tu peux le dire: on est dans un état lamentable! Sans même parler de l'Angleterre ou de l'Espagne, il n'y a même pas un Bulgare qui joue dans le championnat de Suisse, pour parler de ton pays parce qu'on y est en ce moment! Tu te rends compte?
Et la Bulgarie vient de finir dernière de son groupe de qualifications pour l'Euro derrière la Lituanie...
Arrête, s'il te plaît!
Deux questions, du coup. Pourquoi? Et que faire?
Notre football souffre d'un problème d'infrastructures, de formation, d'éducation, de tout. Je vais te donner un autre exemple: on n'a pas de stade. Regarde les pays autour de nous. La Roumanie en construit un dans chaque ville. L'Albanie en a un. La Serbie en fait.
Il y a le stade du CSKA Sofia qui va arriver, non?
Je t'inviterai à l'inauguration, mais tu peux attendre encore (rires).
Mais tu penses qu'il y a de l'espoir? Vous pouvez changer les choses?
Je peux promettre qu'on va essayer. Il faut déjà que les clubs veulent de nous à la Fédération. Ensuite, on n'est pas des vendeurs de rêve. Mais travailler, on va le faire.
Autrement que ce qui a été fait jusqu'à présent?
Oui. On va travailler dans l'intérêt du football bulgare.
Si vous êtes élus, tu penses qu'on pourra revoir la Bulgarie à l'Euro ou à la Coupe du monde?
De nouveau, je ne vends pas du rêve. Je ne peux pas te dire que dans cinq ou dix ans il y aura de l'amélioration sur ce plan. Par contre, qu'on créera les conditions pour avoir du succès, oui, on l'espère.
Ton expérience est grande, tu parles plusieurs langues... Tiens, tu parles français, d'ailleurs?
Je le comprends encore assez bien, mais le parler, non. Je suis bien plus à l'aise en espagnol ou en anglais.
Ce n'est pas le bon jour pour te parler de ça, vu la météo qu'il y a à Genève en ce moment, mais tu te verrais quitter Madrid pour venir ici? Tu es une légende de ce club, tu pourrais t'y impliquer, non?
Mais pourquoi pas? J'ai la licence A, j'ai des compétences, j'aime ce club. Je pourrais très bien l'intégrer d'une manière ou d'une autre, par exemple en devenant scout, ou en entraînant des jeunes. Servette, c'est à part pour moi, la porte ne sera jamais fermée de mon côté. S'il y a de l'intérêt, je suis ouvert.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lazio Rome | 6 | 11 | 16 | |
2 | Athletic Bilbao | 6 | 9 | 16 | |
3 | RSC Anderlecht | 6 | 5 | 14 | |
4 | Olympique Lyonnais | 6 | 8 | 13 | |
5 | Eintracht Francfort | 6 | 4 | 13 | |
6 | Galatasaray SK | 6 | 4 | 12 | |
7 | Manchester United FC | 6 | 4 | 12 | |
8 | Glasgow Rangers | 6 | 6 | 11 | |
9 | Tottenham Hotspur FC | 6 | 4 | 11 | |
10 | Fotbal Club FCSB | 6 | 2 | 11 | |
11 | Ajax Amsterdam | 6 | 8 | 10 | |
12 | Real Sociedad | 6 | 4 | 10 | |
13 | Bodo/Glimt | 6 | 1 | 10 | |
14 | AS Rome | 6 | 3 | 9 | |
15 | Olympiakos | 6 | 2 | 9 | |
16 | Ferencvaros | 6 | 1 | 9 | |
17 | Viktoria Plzen | 6 | 1 | 9 | |
18 | FC Porto | 6 | 2 | 8 | |
19 | AZ Alkmaar | 6 | 0 | 8 | |
20 | Union Saint-Gilloise | 6 | 0 | 8 | |
21 | Fenerbahce | 6 | -2 | 8 | |
22 | PAOK Salonique | 6 | 2 | 7 | |
23 | FC Midtjylland | 6 | -2 | 7 | |
24 | IF Elfsborg | 6 | -3 | 7 | |
25 | SC Braga | 6 | -3 | 7 | |
26 | TSG Hoffenheim | 6 | -3 | 6 | |
27 | Maccabi Tel Aviv | 6 | -6 | 6 | |
28 | Besiktas | 6 | -7 | 6 | |
29 | Slavia Prague | 6 | -2 | 4 | |
30 | FC Twente | 6 | -3 | 4 | |
31 | Malmö FF | 6 | -6 | 4 | |
32 | Ludogorets Razgrad | 6 | -5 | 3 | |
33 | Qarabag FK | 6 | -10 | 3 | |
34 | Rigas Futbola Skola | 6 | -7 | 2 | |
35 | OGC Nice | 6 | -8 | 2 | |
36 | FC Dynamo Kiev | 6 | -14 | 0 |