Steven Zuber ne sait pas encore s'il pourra participer à l'Euro ou non, après sa blessure au mollet face à l'Autriche samedi, mais une chose est sûre: il n'est pas un fan absolu de la Deutsche Bahn.
Steven Zuber a tout vécu en dix voyages en train
«Lorsque je jouais en Allemagne, j'ai dû prendre le train dix fois. Les dix fois je suis arrivé en retard», témoigne l'ancien joueur de Hoffenheim, Stuttgart et Francfort. «Mais ce n'est pas uniquement moi qui ai eu une mauvaise expérience et qui en parle aujourd'hui en tant que Suisse, c'est un sentiment général en Allemagne», enchaîne le milieu offensif de la Nati, qui se souvient qu'une fois, il avait dû descendre du train à cause d'un problème un peu particulier. «Sincèrement, j'ai tout eu en peu de temps: des changements de train, des retards, un chat qui bloquait le trafic... D'une manière ou d'une autre, j'espère que ça se passera bien pendant l'Euro.»
Malgré les réticences de Steven Zuber, dites à moitié sur le ton de l'humour, c'est bien en train que la Nati voyagera principalement durant les deux premières semaines de compétition.
«Ce n'est pas une exigence de la part de l'UEFA, mais c'est un souhait: lorsque le trajet fait moins de trois heures de la porte de l'hôtel à celle du stade, alors il est conseillé de privilégier le train ou le bus», explique Damien Mollard, team manager en chef de la Nati.
Plus de place dans le train que dans le bus
Le fait que la Deutsche Bahn soit partenaire officiel de l'Euro a de quoi rassurer, d'autant que le train inspire plus de confiance que le bus du point de vue de la sécurité routière. «Et nous avons plus de place dans le train. C'est plus agréable pour les joueurs, qui peuvent circuler librement, se lever, étendre les jambes... Le bus est plus cougné», enchaîne le spécialiste de la logistique, lequel précise que le train ne sera pas entièrement privatisé pour la Nati et que des passagers s'y trouveront donc. «Mais des wagons nous seront réservés.»
Pour le premier match, pas de souci. La Suisse joue contre la Hongrie samedi à 15h à Cologne et la Nati arrivera tranquillement vendredi en train et repartira dans la foulée du match. Samedi soir, chaque joueur et chaque membre du staff pourra dormir dans le confort de son lit au Waldhhotel de Stuttgart. Si tout va bien durant le trajet...
«Nous sommes optimistes. Le train, c'est la meilleure solution, si tout va bien. Et même l'avion n'est pas forcément ponctuel à 100%...», relève Pierluigi Tami, en exhortant la Deutsche Bahn à réussir son tournoi. «Nous espérons qu'elle montre son meilleur visage, comme une équipe sur le terrain!»
Le deuxième match, par contre, est un peu plus embêtant puisque le coup d'envoi sera donné à 21h. Impossible d'envisager un départ de Cologne avant 23h30 ou minuit et, sur ce coup-là uniquement, il a été décidé de voyager en avion. «C'est tout de même mieux de rentrer tout de suite après le match pour la récupération. Tu retrouves ta chambre, ta place d'entraînement...», explique Damien Mollard, en soulignant que la Suisse joue quatre jours après face à l'Allemagne et que chaque minute compte.
La Nati dormira à Francfort après le troisième match
Pour le troisième match à Francfort, et vu que le temps de récupération est assez long avant un éventuel 8e de finale, décision a été prise d'y rester dormir et de rentrer tranquillement le lendemain en train, vraisemblablement avec les familles. Les internationaux suisses ne pourront en effet pas voir femmes et enfants depuis le matin du lundi 10 juin, jour du départ à Stuttgart, jusqu'au soir de ce dernier match de groupe contre l'Allemagne. Mais, dans la foulée, quoi qu'il arrive, et sauf modification d'ici-là, ils pourront retrouver les êtres qui leur sont chers.
Cinq trajets sur six se feront donc en train, si tout va bien, et que l'expérience est concluante lors du premier déplacement à Cologne. «Nous partons du principe que tout se passera bien. Mais nous sommes évidemment vigilants et avons un plan B», enchaîne Damien Mollard, sans préciser s'il s'agit du bus ou de l'avion.
Pour la suite, si suite il y a, c'est encore à voir
Ensuite, si la Nati a le bonheur de se qualifier, la logistique des déplacements dépendra du lieu des rencontres et du timing. Pour des matches à Berlin ou Hambourg, l'avion devrait logiquement être privilégié. «Nous resterons quoi qu'il arrive à Stuttgart jusqu'à la fin. L'aéroport n'est pas loin de l'hôtel, au sud de la ville où nous nous situons également, c'est idéal.» Mais ça, pour l'heure, c'est encore de la musique d'avenir et cela dépendra uniquement des performances sur le terrain. En espérant également que l'UEFA règle les problèmes de pelouse du centre d'entraînement de la Nati au Stadion am Waldau...