«Jude Bellingham saved the coach (ndlr: Bellingham a sauvé l'entraîneur).» Dimanche soir, durant 70 minutes, l'entraîneur de 53 ans et son équipe ont été menés par la Slovaquie, et donc, virtuellement éliminés de cet Euro 2024. Mais Jude Bellingham, d'un retourné spectaculaire dans les arrêts de jeu (95e), a permis à son équipe d'éviter l'humiliation. Et c'est Harry Kane qui a finalement offert la victoire aux Three Lions en inscrivant un but au début des prolongations (91e).
L'Angleterre retrouvera donc la Suisse en quarts de finale samedi à 18h. Une bonne nouvelle? Affronter la Nati est sans doute plus enviable que de retrouver à ce stade de la compétition l'Espagne ou l'Allemagne. Reste que les Suisses abordent cette rencontre avec un vent de dos, tandis que les Anglais l'ont plutôt de face. De quoi rendre méfiants différents médias et analystes outre-Manche.
La démonstration contre l'Italie a impressionné
«J'ai été surpris par la domination nette de la Suisse dans ce match. C'était comme si une équipe jouait en Premier League et l'autre en Championship (ndlr: deuxième division anglaise)», débriefe l'ancien international anglais Rio Ferdinand sur le plateau de la BBC. Micah Richards, autre consultant sur le plateau qui a également porté le maillot des Three Lions renchérit: «Cette partie de tableau ne semble plus si facile – n'est-ce pas? Les Suisses ont été remarquables...» Tout le monde présent est d'accord avec l'ancien joueur qui a fait la plus grande partie de sa carrière à Manchester City.
«Ils étaient absolument fantastiques. Ils semblaient vraiment en forme et ont marqué deux buts géniaux. Ils méritent leur place en quart de finale», explique l'ancien capitaine anglais Alan Shearer. Une performance remarquable aussi sur le plan de l'histoire entre les deux nations. La dernière victoire de la Suisse face à l'Italie datait de plus de 30 ans: en 1993, grâce à un but de Marc Hottiger.
Une équipe suisse qui fait peur
«Ce n'est pas le groupe de joueurs le plus incroyable, mais l'équipe sous la houlette de Murat Yakin est très forte. Leur gardien est bon, leur défense est bien organisée. Ils ont de l'expérience au milieu de terrain – Granit Xhaka fait un très bon tournoi, et devant, il y a un bon rythme, du mouvement et des goals. Ils vont être un vrai problème pour l'Angleterre», estime quant à lui Mark Ogden, journaliste sportif pour la chaîne ESPN. Au point qu'il voit même la Nati l'emporter: «La Suisse est trop organisée, qu'ils ont trop de bons joueurs que l'Angleterre va sous-estimer. Je pense que la Suisse va gagner (...) Ça pourrait être le match de trop pour l'Angleterre.»
Même constat pour le tabloïd The Independant qui parle d'une équipe qui «dispose de nombreux talents expérimentés en attaque et habiles sur leur jeu de transition. Leurs contre-attaques peuvent surprendre l'adversaire – se révélant souvent plus dangereux dans les matchs où ils ont moins la possession du ballon.»
«Il se pourrait bien que ce soit la génération dorée de la Suisse. L'Angleterre doit être prudente», conclut le journaliste Liam Tharme dans une analyse pour «The Athletic».
L'Angleterre va devoir hausser son niveau de jeu
Les anciens joueurs de l'Angleterre ne sont pas tendres avec leurs homologues plus jeunes. Gary Neville, joueur historique de Manchester United, évoque une équipe anglaise «lamentable». Si elle n'opère pas des changements radicaux, l'ancien international ne voit pas son ancienne équipe passer le stade des quarts de finale de l'Euro.
Un palier que la Nati pourrait en revanche franchir, estime la BBC. Dans un article, l'institution audiovisuelle pose la question: «England beware – are Switzerland dark horses of Euros?» (Attention à l'équipe d'Angleterre - La Suisse est-elle l'outsider de l'Euro?). Début de réponse samedi à 18h…