Kevin De Bruyne n'est pas réputé pour être un garçon facile à gérer pour ses entraîneurs. Le Belge de 32 ans revendique un certain caractère, il ne s'en est jamais caché, et son exigence de tous les instants, y compris vis-à-vis de lui-même, ne le rend pas aisé à manager. Mais quand il joue comme il l'a fait ce samedi face à la Roumanie, marquant au passage le 2-0 à la 80e, il éclaire non seulement le jeu de son équipe, mais rend chacun de ses coéquipiers meilleurs. Ses ouvertures millimétrées sont un régal, tout comme son état d'esprit.
«Il n'a jamais été dans un état d'esprit aussi positif»
Son entraîneur Domenico Tedesco assure en tous les cas apprécier travailler avec le milieu offensif. Et le trouve rayonnant sur et en dehors du terrain. «De ce que les gens qui le connaissent depuis longtemps m’en disent, Kevin n’a jamais été aussi heureux et aussi positif que maintenant en équipe nationale. Je dois dire que je ne le connais pas si bien, parce que je ne suis sélectionneur de la Belgique que depuis février 2023 et qu’il a manqué une grande partie des qualifications, donc je m’en remets un peu à ce que l’on m’a dit de lui. Mais il suffit de regarder ce qu'il a montré ce soir pour être convaincu de son apport. C'est un gros plus pour l'équipe..»
Le principal intéressé, élu «homme du match», n'a pas souhaité approfondir le constat de son sélectionneur, se contentant de se dire heureux d'avoir remporté les trois points. Comme Domenico Tedesco, il a souligné que la rencontre inaugurale face à la Slovaquie, perdue 1-0, n'avait pas été mauvaise dans le contenu, mais seulement dans le résultat.
«On n'était pas inquiets, on était sûrs de notre plan. Ce soir, on doit marquer plus, mais globalement c'était bien. Notre première mi-temps était meilleure que la deuxième, mais on a mérité de gagner aujourd'hui», a relevé le milieu offensif de Manchester City, lequel a marqué le 2-0 en profitant d'une passe décisive de son gardien Koen Casteels, ce qui n'est pas si courant.
«Mon but? J'ai senti le bon moment»
«J'ai vu que souvent on ne prenait pas l'espace sur les déviations de Romelu Lukaku. Là, j'ai essayé de courir dans l'espace et j'ai bien senti le coup, le ballon de Koen arrivant parfaitement dans ma course. J'ai senti le bon moment, c'est tout», a expliqué le Belge, lequel a indiqué son plaisir de faire partie de cette équipe. «Je joue pour la Belgique depuis plus de dix ans maintenant et j'ai beaucoup d'expérience à transmettre aux plus jeunes. Je n'ai pas encore décidé de quand j'allais arrêter», a-t-il confié.
Kevin De Bruyne s'est également montré bon camarade envers son coéquipier Romelu Lukaku, lequel a inscrit trois buts dans ce tournoi, tous trois annulés pour hors-jeu. «Pour moi, l'important, c'est qu'il ait marqué trois fois. Il a fait une passe décisive pour Youri Tielemans ce soir, il fait globalement du bon boulot pour ses coéquipiers. Je ne le sens vraiment pas frustré.» Un constat partagé par son entraîneur Domenico Tedesco, lequel aimerait quand même que son équipe marque un peu plus. «Ce soir, on aurait pu mettre 4 ou 5 buts, à mon avis. On a les occasions, on devrait se mettre à l'abri dans nos matches. Maintenant, voyons ce qui va se passer mercredi.»
La dernière journée s'annonce en effet folle, avec les quatre équipes à égalité de points au coup d'envoi. Tous les scénarios sont envisageables.