Le gardien en priorité absolue
Les sept chantiers prioritaires de Murat Yakin

C'est officiel: c'est avec Murat Yakin que la Suisse tentera de se qualifier pour la Coupe du monde 2026. Mais le sélectionneur de la Nati a encore beaucoup de travail avant de penser au tournoi nord-américain. Il doit régler en priorité la question du gardien.
Publié: 12.07.2024 à 14:45 heures
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Dernière mise à jour: 12.07.2024 à 16:58 heures
Murat Yakin reste sélectionneur de l'équipe nationale.
Photo: TOTO MARTI
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Lucas Werder et Christian Finkbeiner

Comme l'ASF l'a annoncé vendredi matin, Murat Yakin a prolongé son contrat de sélectionneur de la Nati, tout comme Giorgio Contini. Dans un premier communiqué, l'association ne précise pas jusqu'à quand exactement. Les détails seront apportés lundi. Mais il est d'ores et déjà clair que beaucoup de travail attend Murat Yakin. Blick détaille ses sept tâches les plus urgentes.

Gérer le changement de gardien

Va-t-il conserver Yann Sommer comme gardien?
Photo: TOTO MARTI

La tâche la plus urgente et probablement la plus délicate de Murat Yakin. Si Yann Sommer (35 ans) ne se retire pas de lui-même ou ne souhaite pas passer en deuxième ligne, l'entraîneur de la Nati devra prendre une décision forte. S'il laisse le recordman des gardiens suisses dans les buts jusqu'à la Coupe du monde 2026, il devrait perdre le numéro 2 actuel, Gregor Kobel (26 ans), tant il est clair que celui-ci ne voudra pas s'asseoir sur le banc encore deux ans. Murat Yakin n'aura donc pas le choix: d'ici l'automne, la rocade au poste de gardien de but devra être achevée. Et ce, de manière à ce que les services rendus par Yann Sommer à l'équipe nationale au cours des dix dernières années soient reconnus à leur juste valeur et que la transition se passe bien.

Faire avancer le changement de génération

Zeki Amdouni fait partie du futur de l'équipe de Suisse.
Photo: Toto Marti/Blick/freshfocus

Avec une moyenne d'âge de 27,7 ans, les Suisses forment l'une des équipes les plus âgées de l'Euro. En vue de la Coupe du monde 2026, un petit changement de génération est nécessaire. Yakin l'a déjà amorcé en douceur. Avec Ruben Vargas (25 ans), Dan Ndoye (23 ans), Noah Okafor (24 ans) et Zeki Amdouni (23 ans), l'entraîneur de la Nati n'a toutefois utilisé régulièrement que quatre joueurs de moins de 25 ans au cours de ses trois années de mandat. Fabian Rieder (22 ans) et Leonidas Stergiou (22 ans) devraient être les prochains. Ardon Jashari (21 ans) attend en revanche une minute de jeu depuis la Coupe du monde 2022. Becir Omeragic (22 ans) et Aurèle Amenda (20 ans) sont également des candidats qui doivent impérativement avoir une chance dans les mois à venir.

Renforcer encore la relation avec Granit Xhaka

La relation entre Murat Yakin et Granit Xhaka s'est améliorée.
Photo: TOTO MARTI

L'une des raisons principales de cet Euro très réussi est le renforcement de la relation entre Murat Yakin et Granit Xhaka (31 ans). Même si tous deux ont toujours affirmé le contraire, des tensions étaient perceptibles, en particulier à l'automne dernier. Mais le sélectionneur de la Nati semble avoir compris comment il devait se comporter avec son capitaine. Granit Xhaka a son mot à dire sur de nombreux sujets et ce n'est pas un hasard si la Nati évolue depuis cette année dans un système qui ressemble à celui du Bayer Leverkusen, le club de Granit Xhaka. «Je suis un joueur qui a extrêmement besoin de la confiance de l'entraîneur, qui a aussi besoin de chaleur. Je pense que c'est désormais très, très bien avec Muri. Nous parlons de beaucoup de choses, nous sommes très ouverts l'un envers l'autre», a déclaré Granit Xhaka pendant l'Euro.

Bien traiter les joueurs amenés à arrêter

Quid des anciens de l'équipe de Suisse?
Photo: TOTO MARTI

Son prédécesseur Vladimir Petkovic a montré ce qu'il ne fallait pas faire. Blerim Dzemaili, Valon Behrami et Johan Djourou avaient été informés par un simple coup de fil, très court, qu'il ne comptait plus sur eux à l'avenir. Si Murat Yakin ne prévoit plus de faire appel à des joueurs confirmés de la Nati comme Fabian Schär (32 ans), Remo Freuler (32 ans), Steven Zuber (32 ans) ou Ricardo Rodriguez (31 ans) dans les années à venir, il devra communiquer de manière directe, honnête, et trouver des solutions pour que leur départ se fasse avec les honneurs.

Gérer l'humeur des remplaçants

Les remplaçants doivent aussi être gérés dans une équipe nationale.
Photo: TOTO MARTI

Noah Okafor a vécu un Euro très amer. L'attaquant de l'AC Milan n'a en effet pas eu droit à une seule minute de jeu en Allemagne. Pourtant, le Bâlois comptait dans le passé parmi les joueurs préférés de Murat Yakin. Le sélectionneur avait cependant déjà critiqué publiquement le jeune attaquant après le rassemblement de mars, et ce dernier en a reçu la punition lors de l'Euro. L'entourage de la Nati a laissé entendre que Noah Okafor n'était pas du tout satisfait de son nouveau rôle, ce que l'on a parfois pu remarquer dans son langage corporel. Xherdan Shaqiri n'a pas non plus dû être entièrement satisfait de son rôle de joker. Mais la star de Chicago (pour combien de temps encore?) n'a pas encore fait part publiquement de son mécontentement. Murat Yakin doit gérer l'humeur de tout le monde, particulièrement de ceux qui jouent moins.

Corriger les erreurs de communication

Uran Bislimi (à droite) a joué la finale de la Coupe avec Lugano.
Photo: Claudio de Capitani/freshfocus

Peut-être la plus grande faiblesse de Murat Yakin. L'entraîneur de la Nati se permet régulièrement de commettre des erreurs de communication, comme par exemple avant l'Euro, lorsqu'il a nommé Uran Bislimi et Albian Hajdari, deux joueurs de Lugano, pour le pré-camp à Saint-Gall, alors que ceux-ci ne pouvaient entrer en service qu'une semaine plus tard en raison de la finale de la Coupe. Peu avant qu'ils ne rejoignent la Nati, Murat Yakin les a informés par téléphone qu'ils n'avaient plus besoin de venir... Et ce, bien que l'entraîneur de l'équipe nationale leur ait laissé entrevoir à tous deux la possibilité de décrocher leur billet pour l'Euro lors de la préparation.

Se qualifier pour la Coupe du monde

La Suisse avait terminé deuxième de son groupe lors des qualifications à l'Euro 2024.
Photo: TOTO MARTI

Quatre victoires en dix matches ont suffi à la Nati pour se qualifier pour l'Euro. Mais si les Suisses veulent participer pour la septième fois consécutive à un grand tournoi en 2026, il faudra faire nettement mieux lors des qualifications pour la Coupe du monde. Les 54 équipes nationales de l'UEFA sont réparties en douze groupes de quatre ou cinq équipes. Seuls les vainqueurs de groupe se qualifient directement pour la Coupe du monde, les deuxièmes devront passer deux tours de barrage. Il est donc d'autant plus important d'atterrir dans le premier chapeau pour éviter les très gros morceaux lors de la qualification. Le classement mondial de la FIFA est déterminant à cet égard. La Nati y est actuellement la dixième meilleure équipe européenne. Pour conserver cette place, la Nati doit obtenir de bons résultats dès septembre en Ligue des Nations face au Danemark, à l'Espagne et à la Serbie.

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