Oubliez Harry Kane, Kylian Mbappé et Cristiano Ronaldo. Un homme surprise domine le classement des buteurs. Au cours de la première semaine du tournoi, un certain A. Utogoal a déjà marqué cinq fois, alors que son premier poursuivant, Jamal Musiala (21 ans), n'en est qu'à deux réussites. Des rumeurs selon lesquelles A. Utogoal serait en discussion avec plusieurs grands clubs circulent déjà sur les réseaux sociaux. «Manchester United va débloquer 120 millions d'euros pour s'offrir d'A. Utogoal, qui devrait évoluer en défense aux côtés de Harry Maguire», peut-on notamment lire.
Record en vue?
Mais trêve de plaisanteries: les lecteurs les plus attentifs l'ont bien compris, il s'agit ici de commenter le nombre élevé d'autogoals qui sont venus ternir le début de cet euro.
Plus d'Euro 2024
Pour illustrer le phénomène, un bref coup d'oeil sur les statistiques s'impose. Sur les 54 buts marqués jusqu'à présent à l'Euro, cinq l'ont été du mauvais côté. Cela correspond à un pourcentage important de 9,26%. Dans presque un quart des 21 matchs disputés jusqu'à présent, un joueur a mis le ballon dans sa propre cage.
1992: 15 matches, 32 buts, pas d'autogoal, 0% du total de buts marqués dans le tournoi
1994: 52 matches, 141 buts, 1 autogoal, 0,7%
1996: 31 matches, 64 buts, 1 autogoal, 1,54%
1998: 64 matches, 171 buts, 6 autogoals, 3,39%.
2000: 31 matches, 85 buts, 1 autogoal, 1,16%
2002: 64 matches, 161 buts, 3 autogoals, 1,83%
2004: 31 matches, 77 buts, 2 autogoals, 2,53%
2006: 64 matches, 147 buts, 4 autogoales, 2,65%
2008: 31 matches, 77 buts, pas d'autogoal, 0%
2010: 64 matches, 145 buts, 2 autogoals, 1,36%
2012: 31 matches, 76 buts, 1 autogoal, 1,3%
2014: 64 matches, 171 buts, 5 autogoals, 2,84%
2016: 51 matches, 108 buts, 3 autogoals, 2,7%
2018: 64 matches, 169 buts, 12 autogoals, 6,63%
2021: 51 matches, 142 buts, 11 autogoals, 7,19%
2022: 64 matches, 172 buts, 2 autogoals, 1,15%
jusqu'à présent
1992: 15 matches, 32 buts, pas d'autogoal, 0% du total de buts marqués dans le tournoi
1994: 52 matches, 141 buts, 1 autogoal, 0,7%
1996: 31 matches, 64 buts, 1 autogoal, 1,54%
1998: 64 matches, 171 buts, 6 autogoals, 3,39%.
2000: 31 matches, 85 buts, 1 autogoal, 1,16%
2002: 64 matches, 161 buts, 3 autogoals, 1,83%
2004: 31 matches, 77 buts, 2 autogoals, 2,53%
2006: 64 matches, 147 buts, 4 autogoales, 2,65%
2008: 31 matches, 77 buts, pas d'autogoal, 0%
2010: 64 matches, 145 buts, 2 autogoals, 1,36%
2012: 31 matches, 76 buts, 1 autogoal, 1,3%
2014: 64 matches, 171 buts, 5 autogoals, 2,84%
2016: 51 matches, 108 buts, 3 autogoals, 2,7%
2018: 64 matches, 169 buts, 12 autogoals, 6,63%
2021: 51 matches, 142 buts, 11 autogoals, 7,19%
2022: 64 matches, 172 buts, 2 autogoals, 1,15%
jusqu'à présent
Autre constat frappant: depuis la Coupe du monde 2018, le nombre de buts contre son camp est remarquablement élevé. En Russie, il a atteint les 6,63% (12 buts contre son camp), et il a même culminé à 7,19% lors du dernier Euro – un record jusqu'à présent! Avec 1,15% d'autogoals, la Coupe du monde 2022 fait en revanche figure d'exception.
Des raisons tactiques?
Les raisons de cette avalanche de buts contre son camp sont difficiles à déterminer. L'une des explications pourrait résider dans la diminution du nombre de tirs en dehors de la surface de réparation. Les équipes ont tendance à essayer d'amener le ballon le plus près possible du but adverse. Ce faisant, la probabilité de déviations involontaires vers le mauvais but augmente.
Antonio Rüdiger (Allemagne) – 4:1 contre l'Ecosse – score final 5:1
Maximilian Wörber (Autriche) – 0:1 contre la France – score final 0:1
Robin Hranac (République tchèque) – 1:1 contre le Portugal – score final 1:2
Klaus Gjasula (Albanie) – 1:2 contre la Croatie – score final 2:2
Riccardo Calafiori (Italie) – 0:1 contre l'Espagne – score final 0:1
Antonio Rüdiger (Allemagne) – 4:1 contre l'Ecosse – score final 5:1
Maximilian Wörber (Autriche) – 0:1 contre la France – score final 0:1
Robin Hranac (République tchèque) – 1:1 contre le Portugal – score final 1:2
Klaus Gjasula (Albanie) – 1:2 contre la Croatie – score final 2:2
Riccardo Calafiori (Italie) – 0:1 contre l'Espagne – score final 0:1
Le succès croissant de la défense à trois avec des latéraux ou des ailiers offensifs pourrait également jouer un rôle. Un tel dispositif rend le jeu sur les ailes plus attrayant pour l'adversaire – les centres et les remises depuis l'arrière sont souvent joués dans le dos de la défense. Une tentative de sauvetage ratée peut rapidement se retrouver dans les filets.
Une évaluation et une analyse systématiques sur une longue période n'ont toutefois jamais été réalisées jusqu'à présent. Et s'il est une variable qu'il ne faut jamais sous-estimer, c'est bien celle du hasard.