«Une expérience unique»
Devenir bénévole pour l'Euro 2025 à Sion et Genève, c'est encore possible!

Comment occuper son mois de juillet? En devenant bénévole pour trois matches de l'Euro à Sion et cinq à Genève, tout simplement. Le portail à candidatures est encore ouvert pour «cette expérience unique», assure l'UEFA. Avec plein d'avantages pour le ou la candidate.
Publié: 08.04.2025 à 09:33 heures
|
Dernière mise à jour: 08.04.2025 à 09:44 heures
Photo: ARND WIEGMANN
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

L'Euro approche et il est toujours possible d'en faire partie! Du 2 au 27 juillet, la Suisse du football sera tournée vers les stades accueillant les matches, dont Sion et Genève, pour ce qui sera l'un des plus grands événements sportifs organisés en Suisse dans toute l'histoire du sport. Et la population romande est invitée à y participer et à en faire partie de l'intérieur puisque l'UEFA a lancé, comme lors de chaque grande compétition, sa campagne de recrutement de volontaires. Blick a passé une heure avec Olivier Chovin, responsable de ce programme pour l'Euro, pour récolter toutes les informations nécessaires. 

Qui peut s'engager?

Le programme est vraiment ouvert à toutes et à tous. «La seule condition que je vois, c'est d'avoir 18 ans. C'est le critère unique», assure Olivier Chovin. Ensuite, l'UEFA sélectionne les heureux élus selon leur motivation, leur préférence, les places à disposition et leurs compétences. Après avoir candidaté, un entretien en ligne est organisé.

Faut-il déjà avoir été bénévole?

Non, pas forcément. «Nous avons reçu un peu plus de 11'000 candidatures jusqu'à présent, dont 5000 basées en Suisse et nous avons environ 30% de personnes qui déclarent ne jamais avoir fait de bénévolat dans leur vie. Ce n'est pas un critère qui fait la différence. La porte est vraiment ouverte à tout le monde. Lors de l'Euro en Allemagne en 2024, on avait à peu près la moitié de personnes qui avaient déjà vécu une compétition en tant que bénévole avec l'UEFA et d'autres qui ne l'avaient jamais fait», assure Olivier Chovin.

Comment puis-je m'engager?

L'UEFA a simplifié la procédure. Auparavant, les bénévoles liés aux villes hôtes et aidant en dehors du stade (aéroports, gares...) et ceux estampillés UEFA (présents dans et autour des stades) étaient gérés différemment. Désormais, il n'existe plus qu'une seule et uniquement plateforme pour s'enregistrer. Comment? En cliquant sur ce lien! Les premières informations sont disponibles uniquement en anglais, mais après avoir candidaté, vous serez contacté par l'UEFA en vue d'un entretien en visio. Si celui-ci est fructueux, vous recevrez alors votre confirmation d'engagement, avec la mission qui vous est attribuée.

Combien de jours dois-je être disponible?

Bonne nouvelle: un Euro féminin est moins contraignant au niveau du temps à consacrer qu'une Coupe du monde ou un Euro masculin. Sion aura trois matches, Genève cinq. «On demande que les bénévoles s'engagent au minimum pour chaque jour de match», précise Olivier Chovin. Ainsi, la personne qui candidate doit s'assurer pouvoir être présente et libre au moins lors des trois dates où auront lieu des matches à Sion, soit le mardi 3 juillet (Belgique-Italie), le dimanche 6 juillet (Norvège-Finlande) et le vendredi 11 juillet (Portugal-Belgique). «Et quand on parle de présence le jour du match, cela veut dire la journée complète, pas juste venir à l'heure du coup d'envoi. La mission peut débuter le matin, suivant sa nature. La liste des missions est assez large», explique le spécialiste.

«Les personnes qui désirent rejoindre le programme seront de toute façon mobilisées pour ces trois dates, mais selon leurs envies et leurs disponibilités, cela peut être plus, parce qu'il y aura des missions en amont des matches», complète Olivier Chovin. 

On résume? Un ou une Valaisan ou Valaisanne intéressé(e) doit être mobilisable au minimum trois dates, un ou une Genevois(e) cinq.

Y aura-t-il des gens de mon âge?

Forcément. Mais pas seulement. «On a deux grands pics dans la pyramide des âges. D'un côté, des jeunes qui veulent mettre un premier pas dans l'événementiel en vivant cette expérience formatrice. Et de l'autre, des gens qui sont à la retraite et ont du temps à mettre à disposition et l'envie d'être utiles, de vivre eux aussi des émotions et faire partie d'une équipe», explique Olivier Chovin.

«Mais nous avons aussi des gens qui sont actifs dans le monde du travail et qui vont prendre des congés pour venir travailler. Ils nous demandent d'ailleurs déjà leur planning, on leur répond que c'est un peu tôt», sourit le responsable du programme. «Vraiment, toutes les catégories d'âges sont représentées et, de nouveau, tout le monde est le bienvenu.»

Est-ce que je peux participer en étant handicapé mental ou physique?

La réponse est un grand oui. «Il est également possible de participer en tandem, par exemple une personne en fauteuil roulant et une personne qui accompagne. Nous sommes ouverts à toutes les candidatures, charge à nous, en interview, de comprendre exactement ce qui est recherché et de pouvoir répondre au mieux en cas de handicap physique ou mental. Est-ce qu'une personne est mieux assise? Debout? On définit tous ces points lors de l'entretien préalable et après c'est parti!», explique Olivier Chovin.

Qu'est-ce que je gagne matériellement?

Photo: ARND WIEGMANN

Les bénévoles, par définition, ne touchent pas d'argent. Mais, avant même de parler d'expérience, il y a des avantages en nature. «Chaque bénévole reçoit un uniforme et a droit à un repas les jours où elle ou il est engagé. Les titres de transport public sont aussi pris en charge pour les volontaires les jours de mission. Et il y a un cadeau à la fin de l'événement, en plus du certificat de participation, lequel est souvent mentionné dans les CV. Par contre, nous sommes très clairs, aucun billet de match n'est distribué. Parfois, certaines missions permettent d'être plus proche du terrain et de pouvoir jeter un oeil à la partie. On ne va évidemment jamais dire à un bénévole de ne pas regarder le match s'il en a la possibilité, mais ce qu'on leur dit toujours, c'est que la mission prime avant tout», explique Olivier Chovin.

Qu'est-ce que je gagne humainement?

Il y a l'uniforme et les repas gratuits, d'accord. Mais sinon? «Sur la partie plus humaine, être volontaire, c'est se créer un réseau, une expérience, bénéficier du coaching de professionnels et vivre quelque chose d'unique qui se passe peut-être une seule fois dans une vie. C'est rencontrer de nouvelles personnes, des professionnels du monde de l'événementiel également», assure Olivier Chovin, lequel va même jusqu'à parler «d'expérience unique».

«On dit souvent, le programme volontaire, c'est once in a lifetime. C'est vraiment pour nous l'opportunité aussi d'impliquer la population locale dans cet événement. C'est une façon simple de participer à l'Euro et de le vivre de l'intérieur sans acheter un billet. On peut rencontrer de nouvelles personnes, acquérir des techniques, se construire un réseau, faire quelque chose qui sort de l'ordinaire», explique le spécialiste, qui a lui-même une solide expérience dans ce domaine.

«J'ai débuté comme bénévole à la Coupe du monde féminine en Allemagne en 2011, et ça m'a énormément servi. Ça m'a même ouvert les yeux, en fait. J'ai toujours été un grand fan de foot, mais à l'époque je pensais uniquement aux métiers dans le monde du sport. Joueur, entraîneur, arbitre, journaliste, médecin... Mais en devenant bénévole, j'ai vu tout le monde nécessaire pour mettre sur pied un tel événement. Je me suis créé mon réseau, qui m'a aidé à me diriger pour finir mes études vers un master en management du sport. Et pour travailler quelques années plus tard dans le monde du sport.»

Combien de personnes faut-il trouver?

Photo: ARND WIEGMANN

L'UEFA cherche 2500 bénévoles au total, dont 600 en Suisse romande. «Sur un site comme Genève, on est sur environ 350 volontaires, stades et villes ensemble. Et sur Sion, c'est un petit peu moins de 250», détaille Olivier Chovin.

Priorité sera-t-elle donnée aux locaux?

Oui. Le but de l'UEFA est de faire participer au maximum la population locale. Mais il y aura un mix. «Les bénévoles viennent de toute l'Europe et même du monde! A l'Euro 2016, j'ai rencontré des bénévoles venant du Brésil, qui sont des mordus. Certains se retrouvent d'une compétition à l'autre, c'est leur point de rassemblement. Certains restent en contact durant des années, ce qui est mon cas d'ailleurs», explique Olivier Chovin, lequel précise tout de même que tous les bénévoles ne viendront pas de Rio de Janeiro.

«La grande majorité des personnes qui seront sélectionnées habiteront près des sites de compétition. Les avantages sont évidents: pas besoin d'hébergement et des temps de déplacement raccourcis. Et c'est aussi à nous de leur donner la chance de vivre une expérience unique près de chez eux. Quand c'est dans votre ville, votre pays, vous avez la chance d'y participer en priorité», assure le responsable de l'UEFA.

Que vais-je pouvoir faire?

L'UEFA propose un large éventail d'activités, répartis en sept domaines, que ce soit en ville ou au stade: Service des accréditations, cérémonies, fan-zone, service aux médias, billetterie, ainsi que service d’accueil et d’information aux spectateurs.

«Normalement, une personne est assignée à une seule mission, même s'il y a des exceptions. On se rend compte lors de l'entretien des forces de la personne et vers quelle mission on pourra l'orienter. Parfois, des candidats veulent aller vers des choses qu'ils connaissent. Et des fois pas du tout, ils cherchent quelque chose de totalement nouveau. On discute, également en fonction des disponibilités, et on cherche la meilleure mission possible. L'anglais est un atout, mais n'est pas indispensable», explique Olivier Chovin.

Est-ce que j'aurai de la pression?

Photo: ARND WIEGMANN

La réponse est non. «On va toujours rappeler à un bénévole qu'il est... bénévole! Il n'est pas là pour prendre des risques ou se mettre dans une situation périlleuse. Nos volontaires ne sont ni la police, ni les premiers secours, ni les pompiers. Un bénévole apporte une valeur ajoutée à l'événement, il est l'ambassadeur, le sourire, la personne qui peut apporter une information supplémentaire. A aucun moment un bénévole ne doit se mettre en danger ou prendre une initiative qui dépasserait sa fonction. C'est vraiment une mission d'accompagnement et d'accueil. Il faut toujours qu'il y ait un sens à la mission et que le volontaire se sente à l'aise, utile, qu'il ait appris quelque chose», explique le responsable.

Pourquoi l'UEFA n'engage-t-elle pas des professionnels?

C'est l'une des questions qui revient souvent sur les réseaux sociaux ou dans les conversations. L'UEFA gagne de l'argent avec ses compétitions. Pourquoi donc employer des bénévoles plutôt que de salarier des gens? Olivier Chovin a déjà entendu cette remarque à plusieurs reprises et n'est pas surpris de la voir revenir de temps en temps.

«La première chose que je peux dire, c'est que le bénévolat est une tradition sur ces grands événements, que ce soit la Coupe du monde, l'Euro ou les Jeux olympiques. Les gens sont extrêmement motivés et se disent que ça fait sens dans leur vie, dans leur parcours, dans ce qu'ils recherchent. Ils n'ont pas envie de quitter leur CDI, leur job, pour faire deux semaines de bénévolat», explique-t-il.

«Et puis, être bénévole permet de faire quelque chose de complètement différent, de sortir de la routine, en particulier quand c'est pour un événement comme celui-ci qui aura lieu peut-être une fois dans sa ville ou dans son pays. On ne recherche pas des volontaires pour remplacer des personnes du staff. Les attentes sont complètement différentes par rapport à des jobs, en fait, où on aurait besoin d'un staff professionnel. Le bénévole ne remplace pas un professionnel, en aucun cas, il n'a pas cette responsabilité.» Moins de pression, on l'a dit, que du bonheur! 

Est-ce que j'aurai envie de le refaire?

Il y a de grandes chances, oui! «On propose des feedbacks à la fin de chaque compétition et 98% des personnes répondent qu'elles ont envie de revivre l'expérience!», se réjouit Olivier Chovin.

«Notre programme crée aussi en quelque sorte un héritage aussi pour le pays de personnes qui ensuite s'engagent, soit sur des événements semblables, soit qui se disent qu'elles ont envie de donner du temps pour entraîner des enfants, arbitrer, ou faire quelque chose de totalement différent qui n'a rien à voir avec le sport, mais également sous forme de bénévolat», assure-t-il encore. 


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la