«Avant la pause, j'ai dormi!»
Rage et rédemption: Smilla Vallotto a réveillé son tempérament à la mi-temps

A 20 ans, Smilla Vallotto fait preuve d'un tempérament fort appréciable au coeur du jeu de l'équipe de Suisse. La Genevoise sait cependant ce qu'elle doit encore travailler pour atteindre le top et en a encore eu un exemple concret vendredi face à l'Islande (0-0).
Publié: 16:27 heures
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Dernière mise à jour: 16:34 heures
Smilla Vallotto n'était pas contente du tout de sa première période vendredi.
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Smilla Vallotto a un sacré caractère, le constat n'est pas nouveau. Ce tempérament, la Genevois de 20 ans le montre sur le terrain, où son activité est considérable. Elle court, elle harcèle la porteure du ballon, elle fait des appels, elle se bat sur toutes les actions et cette activité en fait une joueuse très appréciée tant du public que de ses coéquipières. Mais, ce vendredi, à 19h48, lorsqu'elle est entrée dans le vestiaire de l'équipe de Suisse à la pause de ce match face à l'Islande (0-0), Smilla Vallotto n'était pas contente. Du tout.

«Je suis arrivée dans le vestiaire et je me suis dit 'Putain, mais tu fais quoi?' J'étais tellement fâchée de ma performance. On n'était pas dedans collectivement, mais j'étais surtout mécontente de moi-même. Franchement, j'ai dormi en première mi-temps!», révèle-t-elle.

Autocritique et humilité

Les murs du Letzigrund ont tremblé, mais la jeune femme a fait son auto-critique, s'est reconcentrée, a pensé aux choses essentielles et a considérablement élevé son niveau après la pause, preuve d'humilité, d'intelligence et de caractère. L'ensemble de l'équipe a d'ailleurs mieux joué après la pause. «C'était mieux, je suis d'accord, mais on a quand même des choses à travailler encore. C'est vrai, ça fait deux ou trois mois qu'on n'a pas joué ensemble, c'est la reprise, tout ça... C'est un début, ok! Mais on aurait pu gagner ce match en deuxième période. Faire match nul, c'est une déception», répond-elle honnêtement.

«Elle a ses hauts et ses bas»

Interrogée par Blick un peu plus tôt dans la semaine au sujet de cette épatante Smilla Vallotto, qui n'hésite pas à se faire sa place au coeur du jeu à 20 ans à peine, Pia Sundhage a répondu apprécier en premier lieu, elle aussi, son tempérament. «Smilla essaie toujours. Que ce soit dans son club de Hammarby ou en équipe nationale, elle s'accroche, elle bouge beaucoup sans ballon, elle travaille énormément», analyse la technicienne suédoise. Ses axes de progression? «Elle a ses hauts et ses bas. Elle manque encore de constance. Quand elle joue bien, elle peut avoir un niveau très élevé. Mais parfois, elle est bien en dessous de ce qu'elle peut produire.»

Confrontée à ces propos après sa prestation face à l'Islande, la Genevoise ne s'en offusque pas, bien au contraire. «Elle a totalement raison! Sincèrement, je suis d'accord avec elle. Je manque de constance et le match de ce soir est un bon exemple. Après, c'est difficile à travailler, ce n'est pas quelque chose de quantifiable, mais je pense qu'avec l'âge, ça va venir. Quand on est jeune, on a des hauts et des bas, je ne m'inquiète pas trop par rapport à ça, mais c'est sûr que dans un soir comme celui-ci, quand je rentre à la pause, je ne suis pas contente du tout. J'espère être là à 100% dès mardi en Norvège, faire un match plein.»

Stavanger, la ville où elle a grandi

La Norvège, justement, ce pays qu'elle connaît parfaitement, et où elle se réjouit de rejouer mardi. Née à Genève d'un père binational suisse et italien et d'une mère norvégienne, elle a passé une grande partie de son enfance à Stavanger, précisément là où la Nati et elle vont jouer cette semaine! Un hasard assez sympathique, qui la remplit de joie. «Bien sûr que je suis très contente de jouer contre la Norvège et en plus à Stavanger, où j'ai vécu. Ma famille et mes amis vont venir voir le match. Mais ça va être un match difficile, attention, la Norvège a plusieurs individualités très très fortes.»

Comment faire pour s'imposer, sachant que la Nati n'a pas été capable de se créer plusieurs situations nettes de marquer face à l'Islande? «Il faudra essayer de jouer plus haut, de tenter notre chance plus souvent. Ce soir, on n'a quasiment pas tiré au but, à part Sydney Schertenleib une ou deux fois... On va devoir oser plus, jouer au sol. On sait jouer au foot, mais ce soir, on ne l'a pas montré.»

Photo: Richard Callis/freshfocus

Si la Genevoise n'était pas contente de sa première période, elle avait toutefois une circonstance atténuante à faire valoir, vu qu'elle n'a pas encore repris le championnat avec Hammarby, la pause hivernale étant longue en Suède. «C'est vrai, mais j'ai bien travaillé avec mon équipe. En Suède, on insiste vraiment sur le physique, on court beaucoup après les entraînements et on a des sessions de gym pendant une heure et demi ou deux heures par jour. La preuve, j'étais déjà mieux en deuxième période», répond-elle.

Servette un jour? Et pourquoi pas?

Si 2025 n'a pas démarré de la meilleure des manières avec ce match nul 0-0 contre l'Islande, tous les regards sont bien sûr déjà tournés vers le mois de juin et l'Euro. «Bien sûr qu'on s'en réjouit! Jouer une compétition comme ça à la maison, c'est une dinguerie! Mais avant cela, il y a ces matches de Ligue des Nations qui sont très importants. J'espère, comme tout le monde, arriver en bonne santé au mois de juin, sans blessure.» 

La Suisse jouera à Genève son troisième match, face à la Finlande, et les billets sont déjà réservés. «Là aussi j'aurai toute ma famille et plein d'amis», se réjouit-elle. Tiens, d'ailleurs, se voit-elle porter le maillot grenat du Servette FC Chênois Féminin un jour? «On ne sait jamais! Peut-être un jour. J'ai bien envie d'habiter en Suisse quand je serai un peu plus âgée, donc... Il ne faut jamais dire jamais!»

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