Pia Sundhage a entraîné les meilleures joueuses du monde, un peu partout sur la planète, du Brésil à la Suède. Alors, quand la sélectionneure de l'équipe de Suisse parle d'une jeune joueuse, il est permis de l'écouter. «Iman sera une bonne joueuse. Et plutôt très bientôt que dans longtemps», a assuré la boss de la Nati après la courte défaite de l'équipe de Suisse à Sheffield mardi soir (1-0). La Valaisanne d'origine nord-vaudoise a en effet été épatante en deuxième période, alors qu'elle était alignée seule en pointe face à la solide défense anglaise. Rapide, intelligente, très sûre techniquement, elle a fait du mal aux Lionnes et s'est créée toute seule une occasion immense qui aurait pu lui permettre d'égaliser en tout début de deuxième période.
Une joueuse polyvalente
«Elle peut jouer piston, mais aussi dans le couloir d'un 5-4-1 comme ce mardi en première période avant qu'elle passe devant. Mais c'est sûr que ses qualités sont offensives, c'est là qu'elle peut le mieux s'exprimer. On fait des essais, ça fait partie du processus», assure Pia Sundhage, épatée par l'audace et les qualités de sa très jeune joueuse, qui vient à peine de fêter ses 18 ans.
Devant les médias aussi, Iman Beney assure, proposant un joli mélange de fraîcheur et de confiance en elle. Comment a-t-elle vécu cette occasion, qui aurait pu la propulser en pleine lumière devant plus de 23'000 spectatrices et spectateurs dans ce stade mythique du football anglais qu'est Bramall Lane? «Sur le moment, je ne pensais à rien de tout ça. J'étais dans ma bulle. Je pense que j'ai bien joué le coup pour arriver devant le but. Ensuite, la gardienne a eu de la réussite...», répond-elle. «Mais c'est sûr que j'aurais aimé marquer mon premier but ici, ça aurait été classe! Je n'avais jamais joué dans une ambiance comme ça, c'était très agréable.»
Avant-centre, un job qui demande de l'énergie
Très à l'aise au poste d'avant-centre, elle a créé le danger en de nombreuses occasions, l'équipe de Suisse jouant plus haut et mettant vraiment en difficulté cette équipe anglaise. Est-ce plus naturel pour elle de jouer devant, même seule? «Franchement, c'est difficile aussi au centre! Il faut aller à droite, à gauche, créer de l'espace... Ca demande beaucoup d'énergie! Ca faisait longtemps que je n'avais pas joué dans cette position, mais je pense que ça ne s'est pas si mal passé. J'ai pu me montrer dangereuse, c'est bien.»
Mais, contrairement à sa grande amie Naomi Luyet contre la France, elle n'a pas pu concrétiser cette belle prestation par un but. S'est-elle d'ailleurs déjà fait chambrer par sa coéquipière et colocataire à Berne, qui n'était pas à Sheffield ce mardi? «Je ne sais pas, je n'ai pas encore vu mon téléphone. Mais il y a de grandes chances qu'elle m'ait déjà écrit, oui!»