Direction l'Euro à domicile
Revenue de blessure, Iman Beney compte bien briller avec la Nati

La joueuse valaisanne Iman Beney retrouve la Nati pour deux matches amicaux face à l'Australie et la France. L'occasion de reprendre confiance après une grave blessure et de se projeter vers un Euro à domicile très attendu.
Publié: 24.10.2024 à 17:00 heures
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La joueuse d'YB Iman Beney a fait preuve d'abnégation pour retrouver le jeu.
Photo: Pius Koller
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Thibault GilgenJournaliste Blick

L’Australie. Voilà un pays qui doit souvent s’imposer dans l’esprit d’Iman Beney. La Valaisanne de 18 ans affrontera cette sélection avec la Nati ce vendredi soir à Zurich, dans une série de matches amicaux qui la verra aussi affronter la France mardi à Genève. L’occasion pour la joueuse des Young Boys de peut-être effacer le mauvais souvenir que lui inspire l’Océanie.

Car c'est au pays des Kangourous, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, qu’a eu lieu la dernière Coupe du monde en 2023. Iman Beney était alors âgée de 16 ans et aurait dû prendre part à son premier grand rendez-vous international. Mais le sort en a décidé autrement: à peine quatre jours avant le grand saut, la milieu de terrain s’est déchirée les ligaments croisés.

La fin du calvaire?

Ainsi commençait une longue période de convalescence physique et surtout une bataille mentale pour revenir au meilleur niveau, d’autant que pointait un autre événement d’envergure à l’horizon: l’Euro féminin 2025 à domicile. 

Depuis le mois d’août, la Valaisanne est de retour au jeu avec YB en Super League. Elle retrouve aussi la Nati en cette fin octobre pour entamer la dernière phase de sa guérison: reprendre confiance, emmagasiner du temps de jeu et dérouler les automatismes: «Je prends les matches les uns après les autres. Pour le moment, tout n’est pas comme avant, mais cela va de mieux en mieux», affirme la jeune joueuse, qui précise «jouer libre dans sa tête» en vue de sa rémission complète. 

Ce mardi devant la presse, Iman Beney ne cachait pas son plaisir d’être à nouveau sur pied. «Je me réjouis de ces deux matches qui arrivent», sourit-elle. À Genève mardi prochain, elle pourra compter sur le soutien de ses proches «qui sont en vacances» et qui pourront donc venir la voir jouer à la Praille. 

Une histoire de famille

Il faut dire que le football est une histoire de famille pour Iman Beney. Son frère, Roméo, 19 ans, a signé son premier contrat pro cette année avec le FC Bâle. Bien plus tôt, son père Nicolas s’illustrait en Super League dans les cages de Wil, Sion, Yverdon ou encore Aarau. Sa tante Noémie, ancienne joueuse, s’occupe aussi des jeunes talents du côté de l’ASF. 

La Valaisanne s'est déchirée les ligaments croisés quatre jours avant de s'envoler pour la Coupe du monde 2023.
Photo: keystone-sda.ch

Autant de figures sur lesquelles elle a pu compter pour sa rééducation. Sa coéquipière Naomi Luyet, elle aussi sélectionnée avec la Nati pour les deux matches à venir, est également un visage familier bienvenu lors de cette longue et complexe période: «On joue ensemble depuis qu’on a huit ans, alors forcément, on a envie d’aller loin toutes les deux», déclare Iman Beney.

Dans la tête de la Valaisanne, il n'a d'ailleurs jamais été question d'autre chose que d'avancer: «Après l’opération, je me suis dit que c’était clair que je ferai tout pour revenir. Je ne pouvais rien faire, rien changer à ma situation, alors je me suis focalisée sur ma rééducation», se souvient-elle. 

Et aux prémices d'une telle volonté, ce sont parfois les petites choses qui ont pu lui donner la force de retrouver les terrains: «Les 3 premiers mois, j’étais d’abord avec ma famille en Valais», raconte Iman Beney. La joueuse ne quittait alors jamais un petit cahier, dans lequel elle notait absolument tout: son humeur, son état de fatigue, ses douleurs, ses sensations etc. «Ensuite, je suis partie à Berne pour entamer ma rééducation et ce cahier m’a bien aidée. J’ai pu dire et montrer ce dont j’avais vraiment besoin», se remémore la joueuse d'YB. 

Mix d'émotions

Elle ne cache pas que ces derniers mois ont été très durs, créant ainsi un «mix d'émotions» dans sa jeune carrière. Mais elle n'a pas pris ses distances avec ses coéquipières pour autant: «Je n’ai pas perdu contact avec les autres joueuses, nous nous envoyions régulièrement des nouvelles.» Une proximité qui témoigne de la bonne ambiance au sein du groupe, selon la Suissesse. 

Finalement, son grand retour au jeu a eu lieu au mois d'août avec YB: «Au début du championnat, je n’avais pas confiance, je n’étais pas moi-même. Je n’osais pas tenter des un contre un et je retournais tout le temps vers l’arrière. Je reprends mes marques petit à petit et j’ai besoin de temps de jeu.» Après le limogeage de la sélectionneuse allemande Inka Grings et l'intérim assuré par Reto Gertschen, c'est la Suédoise Pia Sundhage qui a repris les reines de la Nati. Iman Beney a-t-elle été bousculée par cette nouvelle réalité depuis son dernier match international? «À part la langue, cela ne change rien», assure-t-elle. 

Prête pour l'Euro?

Une tranquillité d'esprit d'autant plus nécessaire que le grand rendez-vous approche! L'été prochain, l'équipe de Suisse vivra son Euro à domicile. Une échéance pour laquelle les attentes sont grandes.

Mais l'appréhension n'est pas à l'ordre du jour chez la Valaisanne: «Le timing est parfait pour revenir au jeu. J’ai le temps d’y aller étapes par étapes et d’être à 100% au bon moment. Nous avons beaucoup de qualité, jouer à la maison nous fera beaucoup de bien», conclut-elle. À confirmer dès vendredi à Zurich donc, contre une Australie qui, espérons-le, constituera enfin un bon souvenir. 

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