Jérémy Frick s'apprête à vivre ce dimanche l'un des plus grands moments de sa carrière. Le gardien de 31 ans entrera en effet sur la pelouse - synthétique - du Wankdorf, brassard de capitaine au bras, pour tenter de mener son équipe de cœur, le Servette FC, vers un trophée, qui ne serait autre que le premier en 23 ans. «C'est un rêve pour tous joueurs de foot, peu importe le niveau, de jouer une finale, fait-il remarquer. Et c'est clair qu'avec mon club formateur, cela serait quelque chose d'exceptionnel de remporter un titre.»
Repéré à 13 ans par le Servette FC alors qu'il évoluait chez les juniors de Collex-Bossy, le portier y est formé durant trois ans avant de quitter la Suisse en 2009 pour se rendre à Lyon finir sa formation. De retour dans le club grenat en 2016 après une pige d'une saison à Bienne, Jérémy Frick ne quitte plus son club formateur jusqu'à devenir aujourd'hui le neuvième joueur le plus capé de son histoire avec 274 matches au compteur. Alors forcément, lui parler de cette finale le rend heureux et surtout très fier.
«Je suis quelqu'un de vraiment terre à terre»
Mais le Genevois préfère toutefois ne pas trop s'enflammer à quelques heures du grand rendez-vous. «J'essaie de ne pas trop y penser, confie-t-il, déterminé. Je veux bien préparer le match, car c'est avant tout un match.» Loin de lui donc l'idée de tenter de s'imaginer soulever le trophée au terme de la rencontre face à Lugano. «Je suis quelqu'un de vraiment terre à terre, je pense plutôt à cet après-midi qu'à dans trois jours, sourit le gardien. Mais bien sûr, nous avons tous rêvé de remporter une Coupe ou la médaille que tout le monde veut atteindre. Nous en rêvons quand nous sommes gamins. Lorsque nous sommes professionnels encore, mais peut-être de façon un peu plus détachée.»
Le portier voit d'ailleurs en ce détachement une force, quelque chose qui a permis au Servette FC de performer cette saison. «Nous n'avons pas eu le temps de réfléchir, rappelle-t-il. Cela nous réussit bien et nous continuons à rester légers, à parler de tout et de rien avant cette finale.»
Frick préfère la jouer collectif
Cette rencontre pourrait d'ailleurs venir couronner la très belle année de Jérémy Frick, lui qui a pu découvrir les joies de la Coupe d'Europe et qui a dû batailler ferme pour reprendre sa place de numéro un en championnat devant Joël Mall. Mais comme toujours, le portier ne veut pas la jouer perso. «C'est une très belle année, mais surtout sur le plan collectif, tient-il à rappeler. Quand je suis revenu au club, mes objectifs étaient de jouer le plus de matches possibles. Mais aussi de redonner un engouement à Genève, faire rêver le plus d'enfants et de fans possible, comme les légendes du club ont pu le faire. Je pense que nous nous en approchons, il faudrait maintenant gagner un titre pour marquer cette génération de supporters qui n'a encore rien remporté. Je ne m'en suis jamais caché, je veux entrer dans l'éternité avec Servette et pour cela, il faut remporter un titre.»
Et au moment d'entrer au Wankdorf, les Servettiens pourront avoir en tête le fait qu'ils n'ont pas perdu face aux Luganais cette saison. Mieux encore, René Weiler et ses joueurs ont pu leur envoyer un signal samedi dernier en s'imposant 0-2 au Cornaredo. «Je pense que c'est bien d'avoir gagné ce dernier match, même si nous n'aurons pas la même équipe en face de nous. Une finale, c'est totalement différent d'un match de championnat. Nous l'avons vu avec le Bayer Leverkusen en finale de l'Europa League, ou encore en Coupe d'Allemagne où ils ont peiné face à une équipe de deuxième division.»
Jérémy Frick en est cependant sûr: cette défaite n'a pas poussé Lugano au fond du trou et il s'attend à un sursaut d'orgueil de leur part. «C'est mieux de finir sur une bonne note que le contraire, mais cela n'est pas déterminant. Cela nous a redonné de la confiance et il faudra maintenant tout donner dimanche.»