René Weiler n'a pas voulu s'attarder sur l'après-match chaotique à la Schützenwiese, dimanche, après la qualification de son Servette FC en finale de la Coupe de Suisse. «Je n'ai pas vu, je suis rentré aux vestiaires. Que s'est-il passé?», a-t-il demandé. Le fait qu'un engin pyrotechnique ait été lancé par un supporter grenat en direction d'une tribune n'a pas suscité de commentaire particulier de sa part. «Je suis heureux si je n'ai pas à commenter à ce genre de choses... Je parle de ce qui se passe sur le terrain. Cette nuit, des gens ont tiré des feux d'artifice à 3h du matin devant notre hôtel et vous ne m'avez pas entendu en parler. Je n'en fais pas grand cas. C'est le foot.»
Le terrain, donc, là où René Weiler aime s'exprimer, plus qu'en conférence de presse ou sur des sujet «politiques», et là où il a un réel impact. Car si Servette a enfin battu Winterthour, c'est grâce à une inspiration gagnante de son entraîneur, lequel avait décidé de s'adapter au jeu des hommes de Patrick Rahmen pour se qualifier pour la finale de la Coupe de Suisse.
«Nous avons décidé de leur laisser le ballon»
«Winterthour nous a surpris trois fois avec des contre-attaques avant ce match. Mais pas seulement nous, attention! Alors, nous avons décidé de leur laisser le ballon, nous ne voulions pas leur donner les espaces qu'ils apprécient tant», a expliqué l'entraîneur du Servette FC, lequel avait une nouvelle fois décidé de titulariser Dylan Bronn devant la défense afin de «filtrer» les si dangereuses transitions zurichoises. Un plan qui a fonctionné à la perfection.
«J'ai dit à la théorie d'avant-match aux joueurs que Winterthour avait souvent le ballon durant 40% du match et gagnait. Avec peu de possession de balle, cette équipe peut accomplir de grandes choses. Et aujourd'hui, avec le ballon, ils en ont fait un peu moins... Ce n'était peut-être pas un beau match pour les spectateurs, avec peu d'occasions, peu de tirs au but. Nous avons eu moins d'occasions, peut-être une ou deux en première période, mais eux non plus n'en ont pas eu beaucoup», relevait René Weiler, lequel était très heureux de constater que son plan avait fonctionné et que Servette avait atteint sa première finale de Coupe de Suisse depuis 2001. «En demi-finale, tu dois gagner.»
«On se réjouit d'une grande fête à Berne»
Si l'entraîneur du Servette FC n'a jamais voulu parler du titre de champion, même quand YB était à portée de tir, s'autorise-t-il à parler de victoire finale en Coupe? «Oui. Définitivement oui. Mais ce sera dur, Lugano est pour la troisième fois en finale. On connaît leurs qualités, il n'y a même pas besoin d'en parler. Mais nous avons atteint la finale. On se réjouit d'une grande fête à Berne, avec beaucoup de Genevois qui vont nous accompagner.» Et avec la victoire au bout, comme en 2001 face à Yverdon, tout le peuple grenat l'espère.