Dimanche 10 juin 2001, Servette remporte sur la pelouse du Parc Saint-Jacques face à Yverdon son premier et dernier titre au 21e siècle jusqu'à présent. Si 23 ans plus tard, en prenant connaissance de la feuille de match et du score, l'affaire semble avoir facilement été entendue, il n'en a rien été.
«Toute la pression était sur nous ce jour-là, ce n'était pas facile à gérer, se rappelle Goran Obradovic, arrivé à Servette six mois plus tôt en provenance du Partizan Belgrade. Nous avions une belle équipe et étions clairement les favoris.» Cette année-là, les Genevois venaient tout juste de conclure leur saison à la cinquième place du classement, alors que de leur côté, les Yverdonnois étaient condamnés à retourner en Ligue Nationale B.
Ouverture rapide du score
«Nous étions partis deux-trois jours avant le match et la pression était montée avec les jours qui passaient», se souvient Lionel Pizzinat, titulaire ce jour-là au milieu du terrain et aujourd'hui team manager du club genevois. «C'était une super semaine à vivre. J'étais dans une équipe avec des grands joueurs, cela reste un très bon souvenir.»
Une fois arrivés sur la pelouse du Parc Saint-Jacques, les choses sérieuses ont pu débuter pour les joueurs servettiens et yverdonnois. Et on peut dire que tout est parti très vite et très fort avec une ouverture du score de Johann Lonfat pour les Grenat dès la 11e minute de jeu.
«Le but était valable»
Mais peu de temps après, un fait de jeu n'a pas rendu service à l'équipe alors entraînée par Philippe Perret. «L'arbitre m'a annulé un but pour hors-jeu vers la 20e minute de jeu, alors que je ne l'étais pas, peste encore Loïc Favre, ancien milieu yverdonnois et fils de Lucien, entraîneur du Servette FC à cette époque. «Si nous égalisions à ce moment du match, la physionomie du match aurait changé. C'est dommage, il n'y avait pas de VAR à cette époque-là.»
Et malheureusement pour les Nord-Vaudois, Martin Petrov a ensuite pu doubler la mise à la 29e déjà. «Ce but nous a littéralement coupé les jambes», poursuit-il tout en reconnaissant la supériorité des Servettiens. «En termes de qualités pures, ils nous étaient bien supérieurs.»
Servette l'emporte 3-0 face à Yverdon
Alex Frei a pu ensuite clore les débats en marquant le troisième peu après le retour du thé. Mais tant Lionel Pizzinat que Goran Obradovic ne veulent entendre parler de facilité lors de cette rencontre. «C'était un match compliqué», reprend le Serbe, vainqueur à quatre reprises de la Coupe de Suisse (1x avec Servette et 3x avec Sion).
Une fois de plus, après la rencontre et la validation de la victoire, rien n'a été simple les Grenat. «Je me souviens d'une organisation un peu particulière. Les supporters étaient entrés sur le terrain et nous avions soulevé la Coupe au milieu d'eux, raconte Lionel Pizzinat qui remportait là son deuxième trophée en Grenat après un titre de champion acquis en 1999. C'était bien, mais pas comme lors d'autres finales où les joueurs peuvent lever tous ensemble le trophée. Cela reste un petit regret.»
La Coupe finit dans le feu
Ce n'était toutefois que partie remise avant que Lucien Favre et ses joueurs ne puissent fêter comme il se doit leur victoire en Coupe de Suisse. «L'après-match m'avait marqué, explique Goran Obradovic. Lorsque nous sommes rentrés à Genève, nous étions montés sur un tracteur pour faire le chemin entre la Gare et le stade des Charmilles. C'était super de voir les supporters et toute l'équipe heureux.»
Lionel Pizzinat, lui, se souvient bien de la fête organisée en Valais quelques jours plus tard. «Nous étions au chalet des parents de Sébastien Fournier à Veysonnaz et nous avions bien pu fêter le titre. Nous y étions allés avec la Coupe. Elle était même partie dans le feu dans l'euphorie. Mais heureusement, elle n'a pas été dégradée», rigole l'ex-joueur passé par Bari et le Hellas Verone en Serie B.
Dur de dégager un favori
Dimanche, ces trois hommes suivront attentivement la finale opposant Servette à Lugano. «Si face à Yverdon un vrai favori se dégageait, cette année, c'est peut-être Lugano. Ils disputeront leur troisième finale consécutive», rappelle Lionel Pizzinat qui espère toutefois bien naturellement que son club soulèvera la Coupe au Wankdorf. «Nous sommes contents d'être les derniers vainqueurs, mais cela fait un quart de siècle. Je souhaite aux joueurs d'entrer dans l'histoire.»
Goran Obradovic et Loïc Favre, eux, ne parviennent pas à dégager de favori. «Je pense que ça se décidera aux tirs aux buts, mais après, je ne sais pas qui gagnera», lance le Serbe qui juge cette finale comme étant «intéressante à suivre» et qui sera devant sa télévision à 14h. De son côté, le Vaudois pense «qu'il y aura des buts. Ce sont deux équipes avec une certaine qualité offensive. Je suis fan de Cognat et Stevanovic, ils sont au-dessus en Super League et font gagner des matches à Servette. Du côté de Lugano, je trouve que le club possède le meilleur entraîneur du pays et une équipe très intéressante.»