«On en prend dix, mais on s'attendait à en prendre beaucoup», rigole Loïc Perrier, capitaine du FC Printse-Nendaz (2e ligue) à l'issue de son match de Coupe face à Young Boys. «J'avais dit avant le match que si on en encaissait moins que six à la fin du match, c'était un exploit. Même moins que trois à la mi-temps, mais malheureusement, on n'a pas réussi.»
La logique a donc été respectée au stade des Grangettes, où Young Boys, champion de Suisse en titre, a offert le festival offensif attendu. Preuve également que les Bernois ont pris leurs adversaires au sérieux et les ont respectés, jusqu'au bout de la partie puisque le dixième et dernier but et tombé à la 85e. De son côté, le club montagnard a atteint son principal objectif: réussir à organiser une belle fête du football en remplissant au passage son champêtre stade des Grangettes.
«T'as l'impression de taper dans des cailloux»
3017 spectateurs, dont un peu plus de 500 Bernois, ont ainsi assisté à la rencontre, chauffés par Valentin, le speaker du jour. L'occasion de voir les champions de Suisse en titre de près, mais également de se rendre compte de l'écart - abyssal - entre la Super League et le sixième échelon du football helvétique. Défenseur central, Loïc Perrier est ravi d'avoir eu l'occasion de partager le terrain avec toutes ces stars et d'affronter Cedric Itten, Darian Males, Alan Virginius et - surtout - Meschack Elia. «Ça m'a fait plaisir qu'il entre en jeu, je voulais justement avoir un aperçu de sa vitesse. Nous avons eu un duel sur le côté, j'ai essayé de prendre quelques mètres d'avance, mais il m'a bouffé quand même», sourit-il, maillot du joueur congolais à la main.
Samuel Balet, positionné, lui, au poste de numéro dix, a pu se rendre compte de la rigueur et des qualités physiques des défenseurs professionnels. «On n'a pas beaucoup de ballon quand on est un joueur offensif sur ces matches, et quand on en reçoit un, on se sent petit, explique-t-il, lui aussi très ému - et fatigué - au terme de la partie. Physiquement, tu as l'impression de taper dans des cailloux. Techniquement, tu te dis que ton adversaire reçoit une passe de merde, et finalement, il fait un contrôle parfait. Et tactiquement, tu n'arrives à prendre un espace qu'une fois, car ils corrigent tout à la minute.»
Printse-Nendaz certain de remporter la troisième mi-temps
«Offensivement de leur côté, ça partait de tous les côtés, dans le dos... Tu ne savais plus où tu étais. Parfois, au stade, tu n'as pas l'impression que c'est impressionnant. Il faut vraiment le vivre pour le comprendre. Je râlerai un peu moins la prochaine fois», se marre Loïc Perrier.
Peu importe le score finalement, les souvenirs resteront positifs et gravés à jamais dans les têtes des joueurs de Christian Zermatten. «Nous ne pouvons retenir que le positif. Les gens ont couru sur les billets et nous avons rapidement été à guichets fermés. C'était très émouvant de voir tout ce monde. C'est un truc de fou», poursuit-il, reconnaissant également de la très bonne attitude des joueurs bernois. Ces derniers se sont d'ailleurs incrustés sur la photo d'équipe du FC Printse-Nendaz après la rencontre. «Ils ont été cools avec nous, ce sont de bons gars», ajoute Samuel Balet.
Après une troisième mi-temps que les Nendards s'estiment certains de remporter, la tête sera au... démontage des tribunes dimanche, puis à la reprise du travail lundi. Le tout en ayant déjà le prochain match en tête: le premier tour de la Coupe valaisanne, prévu mercredi face à Saint-Nicolas aux Grangettes.